Après le départ de De gaulle du pouvoir, début 46, c'est Edmond Michelet, resté ministre des armées (poste qu'il occupera jusqu'à la fin de l'année) qui est chargé de ramener l'armée à une taille plus en rapport avec les possibilités financières de la France de l'époque, qui commençait à peine à se reconstruire.
Ce fut un des gros sujets de discorde entre De Gaulle et l'assemblée : le "Grand Charles" aurait souhaité conserver la quasi-totalité des effectifs. Je n'ai plus le chiffre exact en tête, mais c'était dans les 1 500 000 hommes.
De mémoire c'est 900 000 à un million d'hommes que Michelet devait licencier. Le colonel Goya (sur son blog "La voie de l'épée") y a consacré un long billet, parce que Michelet a adoptée une démarche originale pour éviter de jeter à la rue ces gens à qui la France devait tant.
Ah, je viens de retrouver ce billet. A noter que De Gaulle prévoyait d'affecter 30% du budget ( ! ) à l'armée. Goya retrace aussi ces débats.
Le ministre des Armées est alors surtout en charge de toutes les questions touchant le personnel et c’est donc à lui qu’incombe la démobilisation la plus délicate que l’armée française ait jamais connue, dans des conditions budgétaires dramatiques et un contexte psychologique explosif. Au moment où Michelet prend ses fonctions, les forces armées françaises représentent un total de 1 105 000 hommes, soit à peine 200 000 de moins que le jour de la victoire, six mois plus tôt.
En fait c'est 400 000 hommes qu'il doit dégager, dans un contexte politique pourri. (on l'accusera alternativement de licencier les FFi de préférence aux officiers ex-vichystes, puis l'inverse.)
Goya décrit toutes les difficultés (c'est en particulier le plus grand "dégagement" d'officiers d'active de l'histoire de l'armée) et ne tarit pas d'éloges sur ce personnage lumineux qu'était pour moi Edmond Michelet.
A lire ici :
https://lavoiedelepee.blogspot.com/search?q=Michelet
Posté: 28 Nov 2018, 14:00