Bon, j'adore la Belgique et les Belges, mais, en regard à l' importance de sa population, il faut bien avouer que ni elle, ni les Pays-Bas n'avaient une importance "politico-stratégique" essentielle, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L' Allemagne vaincue (avec l'Autriche, dans le même sac), il restait trois nations qui posaient problème, par l'importance du risque qu'elles représentaient à basculer dans le giron du communisme soviétique - mis à part les "pays satellites" (Pologne, Tchécoslovaquie) déjà sous la coulpe de Moscou, du fait de leur occupation militaire - et même de la Yougoslavie, Tito affichant, clairement, ses préférences pour le Kremlin -. Il s'agissait de la Grèce, de l'Italie et de la France. La première citée, la moins peuplée, était mal placée géographiquement, coincée à l'ouest et au nord, par des pays communistes affichés ou sympathisants, et sera, d'ailleurs, engagée dans un soulèvement communiste, les armes à la main, baptisé guerre civile, entre 1946 & 1949. En Italie, entre 1944 et 1947, la situation, avec les communistes, avait été particulièrement tendue - les plus vieux d'entre nous qui ont lu les premiers tomes de la saga des Don Camillo, écrite par Giovanni Guareschi, s'en souviennent surement
- . la France, où le Grand Charles avait su, dès son retour sur le sol français, calmé le jeu en désarmant tous les maquis, mais où la cote du PCF, après-guerre, flirtait, allègrement avec 25% des votants en sa faveur à chaque consultation! la France et l'Italie représentaient, alors, la majorité de la population européenne occidentale, vu la situation de l'Allemagne de l'Ouest, qui avait juste droit à fermer sa gueule. On oubliera les Brits, qui, de toute manière, ne se sont jamais considérés comme des "Européens", ne serait-ce que par leur insularité.
Entre 1945 et 1950 - et je suis gentil! - bon nombre d'hommes politiques américains se sont faits des cheveux blancs sur le devenir de la France et l'Italie. En plus, avec la France, ils auront à gérer l'épine compliquée & douloureuse du Sud-Est asiatique, alors que, avec la Guerre de Corée, l'expansion du communisme international, par le biais de la Chine fraichement maoïste, avait clairement affiché ses intentions expansionnistes. Au même moment, à la Maison Blanche, avec Eisenhower, aux commandes, le mot d'ordre politique était de désengager, au maximum, les troupes américaines à l'étranger, tout en développant le bouclier nucléaire stratégique... sauf que la bombinette A ou H n'était pas utilisable dans un conflit "local"!
Je livre tout çà "en vrac", mais tous ces points avaient eu leur importance dans la mise en œuvre réelle du plan Marshall.