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Siegfried Müller: du front de l'Est au Katanga

Nouveau messagePosté: 27 Oct 2017, 01:13
de alfa1965
Image
J'avais lu le roman de Wilbur Smith, le dernier train du Katanga il y a quelques années. J'ai voulu voir le film et faire une recherche rapide sur les événements d'alors.
J'ai fait cette découverte, l'histoire de Siegfried Müller, Oberleutnant dans l'artillerie pour devenir mercenaire et partir combattre au Congo lors de la révolte des Simba ;
http://la-loupe.over-blog.net/2016/04/m ... fried.html
Après avoir été dans la Hitlerjugend et travaillé dans le Reichsarbeitsdienst, Siegfried Müller s'engage dans la Wehrmacht en 1939, participe aux campagnes de Pologne, de France, puis de Russie. Il finit la guerre avec le grade de lieutenant, et est fait prisonnier par les troupes américaines. Libéré en 1947, il travaille dans un Civilian Labor Group (CLG, groupe de travail pour civils) de l'US Army ; il devient lieutenant dans l'unité de sécurité d'un CLG.

Refusé dans la Bundeswehr en 1956, il trouve du travail chez British Petroleum, comme démineur travaillant sur les champs de mines posés par l'Afrika Korps dans le Sahara pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1962, il émigre en Afrique du Sud, où il est recruté comme mercenaire avec le grade de lieutenant, pour combattre dans la crise congolaise. Avec ses quarante-quatre ans, il est le plus âgé des soldats de Mike Hoare. Il prend le commandement du Commando 52, composé principalement de germanophones, qui prendra une part active pour éviter le massacre des missionnaires africains.

Il est successivement promu aux grades de capitaine (après la prise d'Albertville) et de major. Le fait qu'il arbore sa croix de fer attire sur lui l'attention de journalistes du Time et du Spiegel. Il apparaît dans le film Africa Addio et le documentaire est-allemand Kommando 52, en 1965 ; Müller est interviewé en 1966 pour le documentaire Der Lachende Mann. Il a inspiré le personnage d'Heinlein dans le livre de Wilbur Smith Dark of the Sun (et le film qui en est tiré Le Dernier Train du Katanga).

Re: Siegfried Müller: du front de l'Est au Katanga

Nouveau messagePosté: 27 Oct 2017, 06:42
de Dog Red
Un véritable personnage de roman !

Re: Siegfried Müller: du front de l'Est au Katanga

Nouveau messagePosté: 27 Oct 2017, 08:59
de iffig
Justement, il n'est pas impossible qu'il ait (en partie) inspiré à Eric Ambler le personnage du capitaine Troppmann dans son roman "Dirty Story".

Re: Siegfried Müller: du front de l'Est au Katanga

Nouveau messagePosté: 27 Oct 2017, 11:56
de Prosper Vandenbroucke

Re: Siegfried Müller: du front de l'Est au Katanga

Nouveau messagePosté: 11 Fév 2020, 13:09
de Alfred
Oui.......Mûller est un nom "passe-partout"........en Algérie 62/63 aussi il y avait 2 agents de la RDA....des jumeaux ou des visages retouchés...pour troubler les pistes............

Re: Siegfried Müller: du front de l'Est au Katanga

Nouveau messagePosté: 11 Fév 2020, 17:28
de Loïc Charpentier
Sans vouloir jouer au "coincé", tous les "grades" fantaisistes de ces mercenaires, y compris celui "notre célèbre" Bob, n'avaient aucune valeur dans les hiérarchies militaires officielles européennes.
Schramm n'avait pas dépassé celui de Leutnant ou Oberleutnant, avant d'être fait prisonnier, quant à "Bob", il avait été viré de la Royale, après un échange d'orions (et plus que probablement, récidives!), dans un bordel indochinois, en tant que quartier-maitre mécanicien - peut-être, mais ce n'est même pas avéré, fusilier-marin -., etc.

Personnellement, je reste très mesuré - c'est un euphémisme! - quant à leurs carrières et supposés exploits militaires, d'autant que, à l'époque (1960-1966), dans "notre" Légion Etrangère, on pouvait, encore, rencontrer de "vrais" soldats, bardés de médailles, dont un bon paquet d'anciens militaires allemands (voire d'anciens miliciens français), bardés de décoration nationales et TOE, qui, bien souvent, n'avaient pas dépassé les grades de caporal-chef ou sergent, après 20 ans de service!

Dans un train de nuit Vintimille-Strasbourg, en 1966, je m'étais retrouvé, à même pas 20 ans révolu, deux ans de service et fraichement promu quartier-maitre, nez à nez, dans le couloir du wagon, au petit matin, avec un tout frais et fort aimable retraité de la Légion, qui rentrait, enfin, en Allemagne (!) et avait envie d'engager la conversation avec un "engagé". Il avait intégré la Légion, à sa sortie d'un camps de PG, et, depuis lors, s'était cogné l'Indo, l'Algérie et le reste, mais était tout fier d'avoir fini caporal-chef - avec une batterie de médailles à faire un honte à un gégène! Sauf qu'elles ne figuraient pas sur son costume civil, tout neuf et offert par la Légion, mais sur son livret militaire français (!), alors qu'il avait, toujours, sur lui, son vieux livret militaire de la Heer, où son dernier grade enregistré était celui de Hauptmann (capitaine)! Le plus impressionnant est que ce brave homme, qui ne se la pétait pas pour un sous et avait l'âge d'être mon père, était très fier de sa carrière dans la Légion, Arme envers laquelle il ne tarissait pas d'éloges, dont le pécule et le costume offerts lors de son départ! :D

Il était très loin d'être un cas isolé, dans la Légion de l'époque, et c'est, pour ce genre de raisons, que le parcours "militaire" de ces "Affreux", surpayés, me fait doucement marrer. Ils passaient leur temps à jouer les bravaches, en roulant des épaules, pour mettre en évidence leurs grades (et leurs salaires!), à l'arrière, mais évitaient soigneusement de se montrer en première ligne, où ils risquaient fort de se prendre une balle dans le dos, de la part de leurs "troupes", à peu de choses près démunies et payées, à l'occasion, avec un lance-pierre, et sachant, aussi, que, la plupart d'entre eux, dès que çà sentait mauvais, se précipitaient vers les passerelles d'accès des avions pour aller chercher un ciel plus clément. Amen! En toute honnêteté, on avait, alors, sans vergogne, racler les fonds de tiroirs des "rebuts" et "laissés pour compte" des armées européennes.

Re: Siegfried Müller: du front de l'Est au Katanga

Nouveau messagePosté: 11 Fév 2020, 18:02
de Dog Red
::Merci:: Loïc.

Ces mercenaires ont fait l'objet d'une drôle d'image populaire entre sordide et romantisme.
Je partage pleinement ton avis.

Re: Siegfried Müller: du front de l'Est au Katanga

Nouveau messagePosté: 11 Fév 2020, 23:10
de alfa1965
Il y a eu des anciens du 1er REP ou de L'OAS qui sont devenus des mercenaires également.

Re: Siegfried Müller: du front de l'Est au Katanga

Nouveau messagePosté: 12 Fév 2020, 01:08
de thucydide
Loïc Charpentier a écrit:
Dans un train de nuit Vintimille-Strasbourg, en 1966, je m'étais retrouvé, à même pas 20 ans révolu, deux ans de service et fraichement promu quartier-maitre, nez à nez, dans le couloir du wagon, au petit matin, avec un tout frais et fort aimable retraité de la Légion, qui rentrait, enfin, en Allemagne (!) et avait envie d'engager la conversation avec un "engagé". Il avait intégré la Légion, à sa sortie d'un camps de PG, et, depuis lors, s'était cogné l'Indo, l'Algérie et le reste, mais était tout fier d'avoir fini caporal-chef - avec une batterie de médailles à faire un honte à un gégène!

Il était très loin d'être un cas isolé, dans la Légion de l'époque, et c'est, pour ce genre de raisons, que le parcours "militaire" de ces "Affreux", surpayés, me fait doucement marrer. Ils passaient leur temps à jouer les bravaches, en roulant des épaules, pour mettre en évidence leurs grades (et leurs salaires!), à l'arrière, mais évitaient soigneusement de se montrer en première ligne, où ils risquaient fort de se prendre une balle dans le dos, de la part de leurs "troupes", à peu de choses près démunies et payées, à l'occasion, avec un lance-pierre, et sachant, aussi, que, la plupart d'entre eux, dès que çà sentait mauvais, se précipitaient vers les passerelles d'accès des avions pour aller chercher un ciel plus clément. Amen! En toute honnêteté, on avait, alors, sans vergogne, racler les fonds de tiroirs des "rebuts" et "laissés pour compte" des armées européennes.


Quelle belle rencontre, Loïc, sinon il y avait à une époque une revue "soldier of fortune", qui recensé les "travaux sous contrats" que l'on pouvait avoir comme job.
La question à ce poser est de savoir pourquoi engager des seconds couteaux pour réaliser de telles missions?
Ils étaient à l'arrière, n'encadraient pas toujours les unités d'autochtones , et formaient plus ou moins les troupes locales.