norodom a écrit:Alors bien sûr, on pourrait relativiser tout cela par le fait que la période pendant laquelle eurent lieu ces sabotages, ne dura que quelques mois (quatre selon plusieurs sources)
L'évaluation des dégâts causés par ces sabotages a été rendue difficile en l'absence d'une étude complète et bien documentée et que des archives des entreprises ont été détruites à la Libération.
Peut-être sont-ce là les raisons pour lesquelles les historiens ont tendance à minimiser l'ampleur des actions communistes sur le moral de l'armée et les sabotages de l'industrie de guerre
Il est néanmoins possible de mentionner les rapports expliquant les retards de production éventuels constatés dans la livraison des matériels de guerre et les causes exposées, qui sont, dans leur immense majorité expliquées par des difficultés d'ordre techniques comme la vétusté de certaines usines, l'absence des ouvriers spécialisés à partir de la mobilisation, ou, dans une moindre mesure, les modification de dernière minute exigées par l'armée, en cours de production. Ces retards, surtout constatés en 1938, sont en voie de résorption fin 1939 début 1940.
L'on peut également
Il faut, de plus, tenir compte de la nationalisation de différentes usines d'armement, ce qui, nécessairement, va nuire temporairement à leur organisation. Un bon exemple de la performance industrielle française pendant la drôle de guerre consiste à observer la réalisation du plan des 5 mois, décidé en novembre 1939, devant être mis en application au 1er janvier 1940 et qui sera respecté, dans ses grandes lignes.
Ensuite, il ne faut pas amalgamer malfaçons et sabotages. Vu l'augmentation incroyable de la production entre 1938 et 1940 et les limites des moyens humains et matériels, il va de soit qu'il est normal qu'un certain nombre de pièces ne soient pas fabriquées correctement, surtout avec l'envoi au front des ouvriers spécialisés, bien souvent remplacés par des néophytes, ou des planqués.
Enfin, je m'étonne du très faible nombre d'arrestations et de condamnations pour sabotage effectuées durant cette période, alors que l'on ne plaisantait pas avec ce type de crime. Un saboteur encourait la peine de mort, ce qui pouvait d'ailleurs suffire à faire réfléchir. Un saboteur n'est jamais seul dans une usine et son "oeuvre" ne peut pas passer inaperçue longtemps, a fortiori dans la fabrication d'armements, ou chaque pièce ou presque est numéroté et ou l'on sait relativement facilement en retrouver les origines. Même au sein des communistes, bon nombre d'entre eux réfutent l'idée même du sabotage, ne serait-ce parce qu'elle peut coûter la vie à d'autres français.
Enfin il y a déjà un certain nombre d'arguments développés ici même sur lesquels je ne reviendrai donc pas. Voir ici :
http://39-45.org/viewtopic.php?f=17&t=22423