Forum Le Monde en Guerre

Jean-Claude Jouquan a écrit:Eh bien oui les liaisons en Morse sont révolues et nous, les lecteurs au son*, sommes devenus des pièces de musée en quelques sortes Cordialement
J-C J
* 76/41 code de la spécialité dans l'Armée de l' Air

Bonjour,
Dans l'armée de l'air vous étiez souvent QBF

Aldebert a écrit:

dynamo a écrit:Vos explications sont bien intéressantes, mais,
pourquoi en 1975, lorsque l'on faisait les "3 jours" on avait une épreuve de morse ?

Parce que le personnel militaire qui vous testait n'était pas encore prévenu des nouvelles dispositions
Dans les années 80 le 58e Régiment de transmissions en manœuvre près de chez moi m'a invité à visiter le matériel qu'il utilisait. Quand j'ai parlé de morse on m'a aimablement rappelé que cette antique pratique était révolue.
Je vous le sers tel.

certes pour les gros centrans.

mais en outremer pour des evasan, c'est plus que primordial.En poste au 1er RI de 1988 à 2003, j'en ai effectué 2 en réel (en Guyane en 94 et en Centrafrique en 97), et les mecs étaient bien contents d'avoir un radiographiste dans l'effectif. Certes on bossait en EVF (évasion de fréquence) depuis le milieu des années 90, mais au régiment, on formait encore des radiographistes jusqu'au début des années 2000 (CTE radiographiste, branche 03 de l'armée de terre), à raison de 6 par compagnie de combat (2 à la section commandement, et 1 par section de combat), et je peux vous dire que la Lecture Au Son (le morse) était la matière principale du stage (qui durait 3 mois), et qu'elle était responsable de TOUS les échecs à ce stage (de l'ordre de 40%)

Bonjour,
Classe 79/12. Service comme GA dans la Gendarmerie.
Classe à Bergerac (4 mois dont 2 au PHR – peloton hors rang comme menuisier). Et ensuite affectation au PSIG de La Rochelle (vagmestre et activités du PSIG).

Beaucoup de kilomètres en conduite. Le GA conduisait, les cadres étaient conduits. Ca tombe bien j’aimais conduire.
4L comme vaguemestre, 504 au PSIG et à toutes les vitesses. Souvent en contact avec la population pendant les rondes de nuits, les interventions, …
D’excellents souvenirs de cette vie en communauté.

Pour la période de classe, les moyens de la Gendarmerie dans les écoles (dérisoires, vieux matériels, …). Les matériels deuxième guerre ou suivant étaient courants. Armement MAS 30, FM 24/29, AA52, …,
Après EPPG de Montluçon, même moyens : manœuvres avec 5 cartouches pour 2 jours (mas 36), 50 pour l’AA52, 30 pour les PM. Faut faire des choix pour monter à l’assaut, en gueulant et en tirant. Surtout qu’il était fortement recommandé de ne pas tout utiliser.

Un souvenir, transport d’un groupe dans une estafette. Au troisième rang avec l’AA52. Bah pour gicler de l’estafette lors d’une embuscade avec l’AA52 et arriver à sortir par la porte coulissante, après t’être battu avec les banquettes, il y a longtemps que t’es mort dans la vraie vie.

Affectation dans une brigade et dans le plan de défense de la brigade, je me retrouve tireur FM 24/29. Logique toute militaire. Un seul problème, je ne peux tirer avec un 24/29, je suis gaucher pour les armes à feu. C’est ballot.

A+
JP

Je me contenterais de tisser les liens avec la 2GM, si je devais raconter toutes les péripéties de mon service militaire ce post n’y suffirait pas. De plus, je n’y ai pas que des bons souvenirs, le pire étant une perte humaine durant les manœuvres.
A l’instruction, on nous a donné des fusils démilitarisés pour le ramping et le drill, c’était de vénérables lee enfield avec marquage britannique, souvenir sans doute des brigades d’Irlande de décembre 1944.
Première cession de tir à la mitrailleuse Vigneron. A la fin, on nous fait tous sortir en catastrophe du stand sauf deux conscrits que les sergents instructeurs regardaient comme s’ils étaient désigné pour une mission suicide, à ce moment-là je vois sur une table deux sten (on est en 1986 !), et regrette amèrement de ne pas être à leur place.
Première manœuvre dans le froid la boue, on creuse les feuillées en déterrant des quantités incroyable de douilles teutonnes, d’éclat d’obus … J’apprendrais plus tard que la Wannerheide a servi de plaine de manœuvre à l’armée Allemande depuis des lustres. Mon voisin de tranchée saute hors de son trou en criant « une grenade », vérification faite par l’armurier c’était les restes pourris d’une grenade à manche en plâtre d’exercice.
J’ai voyagé et dormi dans tous les types de véhicule de l’armée belge de l’époque y compris… une jeep Willis (probablement de 46)
On m’a collé avec un camarade 24 heures dans un nid de mitrailleuse Browning M 2 (la point 50) pour couvrir l’arrière du camp, petit problème, aucun de nous deux ne savais s’en servir…
Lors d’une festivité à Liège (les 150 ans du bataillon), on dormait à la caserne Fonck à Liège. Lors d’un petit trafic de cigarettes (on les achetait hors taxes en Allemagne) dans le poste de garde, j’ai eu l’occasion de démonter/remonter une Sten

Dernière impression générale, on a souvent travaillé avec des allemands, des écossais (que l’on évitait de croiser en ville) et des américains, tant au point de vue du matos, de la forme physique, de l’organisation et de l’entraînement, j’avais constamment l’impression que nous n’étions que des ploucs. Impression très renforcée au moment de Tchernobyl. Notre bataillon étant "nucléaire" (missile lance) , le NBC c'était sensé être notre rayon et on a strictement rien remarqué durant les manoeuvres, ce sont les civils allemands qui nous ont mis au courant..

Aldebert a écrit:(...)Dans les années 80 le 58e Régiment de transmissions en manœuvre près de chez moi m'a invité à visiter le matériel qu'il utilisait. Quand j'ai parlé de morse on m'a aimablement rappelé que cette antique pratique était révolue.
(...)

Ah, la perception des choses par les "spécialistes"...
Certes pour un transmetteur rompu aux liaisons des stations d'infrastructure ou bien à celui entraîné à établir les liaisons entre corps d'armée par Rita, le morse peut sembler bien archaïque dans les années 80.
Cependant je peux vous assurer que pour réaliser les liaisons entre mes équipes dispersées sur le territoire somalien et la base de Baïdoa, les radiographistes étaient des techniciens fort précieux en 1993.

Tout à fait, ne jetons pas trop vites aux orties de vieilles "technologies" qui ont fait leurs preuves. Notre technologie actuelle, certes très avancée, a elle aussi ses failles, et en cas de panne matérielle électronique, il est toujours bon de pouvoir se rabattre sur les "vieilles" pratiques, ça peux sauver ... et c'est un informaticien qui vous parle !

Amicalement

morel a écrit:pour un transmetteur entraîné à établir les liaisons entre corps d'armée par Rita

Rita... c'est grâce à Pierre Pélissier (St Cyr, génération Indochine Algérie) que j'ai su la genèse de ce système et de son auteur !

morel a écrit:
Ah, la perception des choses par les "spécialistes"...
Certes pour un transmetteur rompu aux liaisons des stations d'infrastructure ou bien à celui entraîné à établir les liaisons entre corps d'armée par Rita, le morse peut sembler bien archaïque dans les années 80.
Cependant je peux vous assurer que pour réaliser les liaisons entre mes équipes dispersées sur le territoire somalien et la base de Baïdoa, les radiographistes étaient des techniciens fort précieux en 1993.

tu étais à Baidoa? moi j'étais à Hoddur au Detalat de fin decembre 92 à fin fevrier 93 (les Alatmen ont toujours eu besoin des biffins du 1er RI pour les aider )

J'y étais un an après toi.
Nous n'étions plus très nombreux...

En fait c'est nous qui avons "fermé la porte".