Post Numéro: 39 de kfranc01 10 Déc 2022, 18:12
Selon mon analyse, le rapport le plus évident est la propagande utilisé par le Kremlin pour justifier l'invasion de l'Ukraine.
Le terme "Seconde Guerre Mondiale" est inapproprié quand on fait référence à la Russie, car celle-ci fait référence à "La Grande Guerre Patriotique". La Grande Guerre patriotique est un concept historiographique et idéologique élaboré par l’URSS et utilisé aujourd’hui par la Fédération de Russie, avec pour objectif de maintenir une influence sur les ex-républiques soviétiques dont l'Ukraine.
Ce mythe de la Grande Guerre Patriotique a peu de rapports avec les événements réels. Selon la propagande soviétique, la guerre entre l’Allemagne nazie et l’URSS a commencé en 1941. Tandis qu’en réalité, depuis deux ans, l'URSS était déjà en guerre, allié des nazis !
Le rôle de l’Ukraine dans la Deuxième Guerre mondiale est donc masqué par des mythes, des mensonges et des propagandes. La plupart des polémiques à ce sujet excluent l’idée principale : L’Ukraine ne combattait pas un, mais deux ennemis à la fois.
Les atrocités du régime stalinien se feront connaitre bien plus tard, après que des millions d’Ukrainiens ont été persécutés et tués. Lorsque la Deuxième Guerre mondiale est arrivée sur le territoire ukrainien, les gens avaient déjà souffert pendant vingt ans de régime communiste. L’Holodomor de 1932-33, la Renaissance exécutée, la Grande Terreur de 1937-38...
La partie occidentale de l’Ukraine, annexée en 1939, menait une forte résistance anticommuniste. Il faut noter que le mouvement ne se limitait pas à l’élite opprimée. Les agriculteurs, souffrant des horreurs de la collectivisation, rejetaient, eux aussi, radicalement les Soviets. Les Ukrainiens, comme beaucoup d’autres nations opprimées par la dictature, cherchaient à se libérer.
Au début de la guerre, les Ukrainiens se sont divisés en différents fronts pour combattre aussi les nazis : en combattant dans l’Armée rouge, en rejoignant les mouvements nationalistes ou en devenant partisans. Après la terrible occupation nazie, de plus en plus d’Ukrainiens ont rejoint l’Armée rouge.
Les Tatars de Crimée (et accessoirement l'élite ukrainienne) ont été déportés de leur terre natale en 1944 sous le faux prétexte d’une collaboration massive avec les nazis, mais dont la véritable motivation fut la russification de la Crimée. Le mouvement de libération ukrainien, lui, a été qualifié dans un premier temps de fasciste, puis de nazi. Dans certaines régions, les Allemands furent accueillis en libérateur, et certains Ukrainiens collaborèrent avec eux dans le but de se libérer de l'emprise soviétique. Un nombre important d'Ukrainiens notamment de Galicie s'engagèrent dans les rangs des SS, non parce qu'ils aimaient les Allemands, mais parce qu'ils détestaient les Russes et la tyrannie communiste.
En effet, l’objectif de l'Organisation des Nationalistes Ukrainiens était l’indépendance de l’Ukraine. Les convergences avec l’Allemagne répondaient plus à des contraintes situationnelles qu’à des objectifs géopolitiques ou idéologiques. Pour obtenir l’indépendance, les forces ukrainiennes devaient vaincre l’Armée rouge à l’est en utilisant les ressources militaires de la Wehrmacht, indépendance qui fut prononcé en 1941. Cependant, l’indépendance de l’Ukraine ne faisait pas partie des plans nazis qui l'annula immédiatement. En conséquence, l'Ukraine eu à subir une occupation très dure, les leaders indépendantistes pourchassés, emprisonnés et massacrés. La stratégie visant à utiliser l’affaiblissement du régime soviétique en exploitant les capacités militaires de l’Allemagne n’a pas fonctionné. L'Ukraine a fini par combattre sur les deux fronts à la fois : l’URSS et l’Allemagne, basculant lentement dans la guérilla à la fois contre les nazis et contre les soviétiques.
Après la chute de l'Allemagne, les patriotes Ukrainiens continuèrent le combat contre l'Armée rouge, jusqu'à leur éradication par cette dernière.
Il faut noter que rien de tout cela ne se passa du côté Oriental de l'Ukraine, qui n'agit notablement ni contre ni pour l'une ou l'autre partie; paralysée autant par la « terreur bolchévique » que celle provoqué par les nazis. L'Armée Rouge n'était pas loin, les partisans pro-soviétiques contrôlaient une bonne partie du territoire, et tous pensaient, à juste titre, qu'elle serait de retour et se vengerait de ceux qui collaboreraient avec les nazis.
Nous pouvons observer que la Russie d'aujourd'hui agit de la même manière que Staline, qui pour décrédibiliser le mouvement de libération de l'Ukraine, a utilisé la propagande pour les assimiler à des nazis. Niant ainsi l'identité Ukrainienne pour la diaboliser. C'est oublier un peu vite que l'URSS a pactisé avec ces même nazis de 1939 à 1941, la Pologne peut en témoigner !
Ce conflit n'est pas un héritage de la SGM, la SGM n'est qu'un "rebondissement" dans l'antagonisme de ces deux peuples; et seul la rhétorique de la propagande russe actuelle à des relents nauséabonds dont le seul objectif est de tenter une adhésion du peuple russe à cette guerre qui ne dit pas son nom.
L'origine de ce nationalisme Ukrainien est plus liée au rejet du bolchévique; qui est une des conséquences de la PGM. La guerre actuelle en Ukraine, est selon moi, un héritage direct de la PGM !
Le meilleur apéro n'est pas nécessairement le plus cher, c'est celui que l'on partage !