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Le meurtre du Major Holohan, agent OSS

La ww2 a laissé des situations conflictuelles dès mai 1945, elle a également entraîné des conséquences sur des pays (modifications des frontières) et sur les populations, enfin, la technologie mobilisée au service des belligérants a permis après guerre la mise en place d'applications diverses.
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Le meurtre du Major Holohan, agent OSS

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de alfa1965  Nouveau message 13 Mai 2021, 13:29

Le 27 septembre 1944, cinq soldats américains - le commandant de la mission, le major William V. Holohan, le premier lieutenant Victor Giannino, le premier lieutenant Aldo Icardi, le sergent technique Arthur Ciaramicoli et l'opérateur radio Carl LoDolce - et trois agents italiens sont parachutés dans le nord de l'Italie près de Coiromonte, dans la province de Novare (opérationChrysler). Holohan était vu confier environ 16 000 $ en dollars américains, en Louis d'or, en francs suisses et en lires italiennes pour financer les activités de la mission. Holohan insiste pour que ses hommes portent leurs uniformes conformément aux directives de l'OSS afin de se protéger contre une exécution en tant qu'espions s'ils sont capturés.

Les forces allemandes se sont lancées à la poursuite des hommes de Chrysler, qui ont échappé de justesse à plusieurs reprises aux opérations de ratissage des partisans. À un moment donné, les Allemands ont localisé l'émetteur de l'OSS à 100 mètres près, mais les partisans ont intercepté trois Allemands et un interprète suisse avec un appareil de radiogoniométrie. En décembre, un chef partisan indépendant appelé Cinquanta trahit les hommes du Chrysler aux Allemands. Cinquanta a ensuite été assassiné.

Le 2 décembre 1944, Holohan envoie Icardi rencontrer le commandant communiste local, Vincenzo Moscatelli. Cette rencontre avait été organisée à contrecœur par Aminta Migliari, alias Giorgio, qui avait voulu que les livraisons d'armes passent par lui. Bien que Migliari se soit révélé être un traître, les hommes de l'OSS ont dû compter sur son soutien. Les communistes, qui représentaient environ 75 % des partisans de la région de Chrysler, étaient censés recevoir une part égale des deux livraisons d'armes, mais ils s'emparaient fréquemment des livraisons destinées aux groupes rivaux. Le lieutenant Icardi a déclaré en 1950 que Holohan traitait les communistes de la même manière que les autres groupes. Certains Italiens considéraient Holohan comme un "fervent anticommuniste"[1].

Le 6 décembre 1944, les hommes de l'OSS étaient terrés dans la Villa Castelnuovo sur le lac d'Orta lorsque deux prêtres amis vinrent les avertir de fuir. Alors que les soldats partaient dans l'obscurité, des coups de feu éclatèrent et Holohan, Icardi, LoDolce et les agents italiens Gualtiero et Tozzini ripostèrent. Selon un arrangement préalable, les hommes se sépareraient en cas d'attaque. Icardi a réussi à rejoindre le quartier général de Giorgio. Quand les hommes se sont finalement réunis, Holohan avait disparu. Icardi a rapporté l'incident à son quartier général.

Deux semaines plus tard, un homme de l'OSS de Milan s'est rendu au lac d'Orta et a enquêté sur la disparition de Holohan. À la villa, l'officier a trouvé des douilles de 9 mm (utilisées par tous les camps) et sur la plage, une des grenades à main de Holohan.

Les survivants de la mission Chrysler continuèrent à organiser des livraisons de matériel aux partisans, et Moscatelli déclara plus tard qu'après la mort de Holohan, le soutien de l'OSS avait augmenté. En février 1945, la Mission Chrysler reçoit l'ordre de se rendre à Milan, mais ses opérations changent en raison de l'environnement urbain, qui empêche les parachutages et les dissimulations dans la campagne.

Après la guerre
Après la guerre, le frère de Holohan, Joseph R. Holahan (son orthographe), agent de change, a cherché à en savoir plus sur la nuit à la Villa Castelnuovo. Il a écrit au ministère de la Défense et à la police italienne, et il a interviewé Icardi, qui était alors avocat à Pittsburgh. En 1947, après le retour des hommes de l'OSS à la vie civile, Icardi a été interrogé par des enquêteurs de l'armée et soumis à un test polygraphique. Icardi a proposé de réintégrer l'armée afin de se soumettre à une cour martiale et de clarifier toutes les questions.

En janvier 1949, le lieutenant carabinier italien Elio Albieri s'intéresse à l'affaire. Lorsqu'il interroge les anciens partisans Tozzini et Mannini en mars 1950, ceux-ci racontent qu'Icardi en voulait à Holohan de ne pas soutenir les communistes et qu'il avait fomenté un complot pour assassiner le major. Après l'échec d'une tentative d'empoisonnement de la soupe d'Holohan, LoDolce fut choisi à pile ou face pour se rendre dans la chambre d'Holohan, où LoDolce lui tira deux balles dans la tête. Les Italiens ont fourré le corps de Holohan dans un sac de couchage et l'ont ensuite jeté dans le lac. Les hommes ont aidé la police italienne à récupérer le corps, qui a été identifié comme étant celui de Holohan. Le crâne présentait deux blessures par balle.

Le 3 août 1950, l'ancien sergent Carl G. LoDolce a fait une déclaration au CID (Criminal Investigative Division) de l'armée à Rochester, New York. LoDolce a prétendu que lui et l'ancien lieutenant Aldo Icardi, tous deux membres de l'équipe de Holohan, avaient tué Holohan lors d'un différend concernant l'aide à apporter aux partisans communistes. Les membres de la mission avaient tiré au sort pour savoir qui tuerait Holohan.

Un autre ancien sergent de l'OSS ayant servi sur Chrysler, Arthur P. Ciaramicoli, a déclaré que ces allégations étaient "ridicules". Quant aux sentiments envers Holohan, Ciaramicoli a déclaré à un journaliste : "Nous n'aimions pas tous particulièrement le major. Il était plus âgé que le reste d'entre nous et se contentait de s'asseoir et de se la couler douce. Il a mis nos vies en danger à plusieurs reprises par son attitude"[2].

Icardi a nié toute implication dans la mort de Holohan, et LoDolce a répudié les comptes rendus de presse de son implication dans le meurtre pris par l'enquêteur du CID. L'ancien chef des partisans Vincenzo Moscatelli, aujourd'hui sénateur au Parlement italien, a déclaré aux journalistes que Holohan avait une "attitude anticommuniste" et a décrit Icardi comme un "soldat valeureux qui a beaucoup aidé la lutte des partisans contre les Allemands." Le correspondant à Rome du magazine True, Michael Stern, a publié un article basé sur le cas italien, et le magazine Time a également adopté la version italienne dans sa couverture. Le New York Times a publié une longue déclaration d'Icardi donnée à la presse de Pittsburgh.


À l'automne 1951, le gouvernement italien a accusé Icardi et LoDolce de meurtre et a tenté de les faire extrader vers l'Italie, mais les juges américains ont rejeté les demandes d'extradition. Icardi et LoDolce n'étaient pas sous la juridiction des autorités militaires américaines parce qu'ils avaient été libérés, et les tribunaux américains n'avaient aucune juridiction sur les délits commis en Italie. Le juge dans le cas d'Icardi a refusé la demande d'extradition parce qu'au moment du crime présumé, le gouvernement italien n'avait pas de contrôle sur la zone du délit. Dans leurs décisions, les juges ont toutefois accepté la version italienne des événements.

En 1953, les deux Américains sont jugés pour meurtre par contumace à Novara, en Italie, avec les anciens partisans "Giorgio" Migliari, Giuseppa Mannini et Gualtieri Tozzini. Les Italiens ont témoigné avoir aidé à planifier le meurtre de Holohan, qui a été empoisonné et abattu par LoDolce sur les ordres d'Icardi, afin de détourner davantage d'armes vers les communistes et d'acquérir entre 45 000 et 150 000 dollars (bien plus que les fonds réellement impliqués) que Holohan possédait pour des opérations secrètes. Ils ont déclaré que Holohan avait été "condamné à mort" en tant que "traître".

Migliari a témoigné que lui et Icardi avaient chacun investi 75 000 dollars en lires italiennes dans une usine de jouets, l'argent provenant de commissions versées par Holohan pour obtenir des taux de change favorables sur les fonds de la mission. Certains témoins ont accusé Icardi de mener un style de vie somptueux et d'avoir assassiné Holohan sur ordre de ses supérieurs, tandis que d'autres ont loué l'honnêteté et le courage d'Icardi. Lorsqu'on a demandé au sénateur Moscatelli si Icardi était communiste, l'ancien chef de file des partisans a répondu : "Comment pourrait-il l'être s'il est toujours membre de l'Intelligence Service des États-Unis ?" [3]

Bien qu'absents, Icardi et LoDolce avaient un avocat qui a déclaré au tribunal que le major Holohan devait être éliminé "comme un obstacle dans la lutte pour la victoire".

Les Italiens (qui ont passé trois ans en prison) ont été acquittés par les juges qui ont estimé que les partisans avaient agi "par nécessité" et suivaient les ordres. Les Américains ont été condamnés par contumace pour meurtre. Icardi a été condamné à la prison à vie et LoDolce à 17 ans. Comme aucun des deux hommes ne pouvait être contraint de rentrer en Italie, aucun n'a purgé sa peine.

LE PROCÈS
Le Congrès américain est ensuite entré dans l'histoire après que Joseph Holahan ait rejoint le personnel du House Armed Services Committee. Le 26 mars 1953, une sous-commission composée de deux membres, dont le président W. Sterling Cole, se rend à Pittsburgh et interroge Icardi, qui nie les accusations de meurtre. Le 29 août 1955, Icardi est inculpé par un grand jury fédéral pour huit chefs d'accusation de parjure.

Le procès s'ouvre le 17 avril 1956. L'accusation avait 18 témoins italiens prêts. L'avocat de la défense d'Icardi, Edward Bennett Williams, a soutenu que Holohan avait été tué sur les ordres du chef partisan communiste Moscatelli en raison de l'opposition d'Holohan aux communistes. L'attaque qui a tué Holohan a en fait été mise en scène par les hommes de Moscatelli. Williams a fait admettre au député Cole qu'il avait discuté d'une accusation de parjure contre Icardi avant l'interview. Après que Cole se soit retiré de la barre des témoins, Williams a demandé que l'affaire soit rejetée parce qu'il n'y avait aucun objectif législatif valide dans les interrogatoires d'Icardi.

Le 19 avril 1956, le juge Richmond B. Keech rend un verdict d'acquittement sur les accusations de parjure, citant l'argument de la défense selon lequel le témoignage d'Icardi devant la sous-commission n'avait pas d'objectif législatif valide et que l'accusation de parjure ne pouvait être retenue. Keech a eu des mots forts [clarification nécessaire] pour la conduite du membre du Congrès Cole. Icardi a pleuré.

Le général William "Wild Bill" Donovan, qui a dirigé les efforts de l'OSS pendant la Seconde Guerre mondiale, a fait le commentaire suivant à l'issue de l'enquête de la commission : "Si vous me demandez quel genre de soldat était Aldo Icardi, je dirais qu'il était courageux. Si vous me demandez quel genre de travail il a fait pour nous, je dirais qu'il a fait l'un des meilleurs travaux de tous les agents que nous avions’’.

https://en.m.wikipedia.org/wiki/Holohan_murder_case
Je me suis intéressé à cette affaire, je n’ai pas le temps de faire une synthèse. Les sources dont rares.
Alex
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Re: Le meurtre du Major Holohan, agent OSS

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 13 Mai 2021, 13:52

::Merci:: ::Merci:: Alex. très intéressant.
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Re: Le meurtre du Major Holohan, agent OSS

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de alfa1965  Nouveau message 13 Mai 2021, 14:03

C’est en regardant un film avec Alan Ladd, Captain Carey, basé sur cette histoire que j’ai eu connaissance de cette affaire mais j’avais lu quelques lignes sur ce meurtre crapuleux.
Fichiers joints
220px-Film_Poster_for_Captain_Carey,_U.S.A.jpg
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Re: Le meurtre du Major Holohan, agent OSS

Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de alfa1965  Nouveau message 13 Mai 2021, 14:24

Un récapitulatif des actions menées par l’OSS
https://www.nps.gov/articles/oss-in-act ... eaters.htm
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Re: Le meurtre du Major Holohan, agent OSS

Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de landevenneg  Nouveau message 16 Mai 2021, 09:03

La mort du major Holohan a été relativement explicitée. Holohan a été envoyé en Italie pour remettre de l'ordre dans un contexte de rivalité entre les résistances italiennes communistes et non communistes: Moscatelli qui agissait déjà en chef auto-proclamé de la région et Di Dio qui se plaignait d'avoir été mis de côté alors que c'était ses hommes qui avaient payé le prix fort dans la lutte contre les Allemands. Holohan qui ne parlait pas Italien n'a pas vu ce que Moscatelli tramait dans son dos avec les autres. Holohan a été autant tué pour des raisons de suprématie politique (des communistes) que d'arrangements personnels (Icardi, Moscatelli...) Alors pourquoi les Services Américains n'ont pas souhaité faire aboutir l'affaire et ont torpillé l'extradition des Italiens vers les Etats-Unis comme cela leur a été proposé, et fait échouer l'extradition ou le jugement de Lo Dolce et de Icardi?
Cela n'a rien d'exceptionnel, de nombreux Services (pour ne pas dire tous) ne souhaitaient pas trop s'étendre des alliances passées pendant la guerre qui n'étaient plus d'actualité avec la Guerre Froide. Tout ce monde est tombé d'accord pour ne pas faire de vague avec des affaires potentiellement dangereuses. (Je pense à certains petits services rendus par le BCRA au FANA)

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Re: Le meurtre du Major Holohan, agent OSS

Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de alfa1965  Nouveau message 16 Mai 2021, 09:11

Les partisans communistes n’hésitaient pas à liquider d’autres partisans qui auraient été un obstacle en cas de prise du pouvoir du PCI
Règlements de comptes entre camarades italiens : viewtopic.php?f=33&t=32208&p=401456#p401456
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