Post Numéro: 1 de orpo57 21 Aoû 2019, 17:15
J.D dans le fil sur Oradour sur Glane pose une question cruciale : peut on (et doit on) citer des noms de protagonistes dans un récit historique relatant une situation en période de guerre.
Je ne me prononcerais pas sur le cas d'Oradour sur Glane qui est une tragédie à l'échelle de la France.
En revanche, j'y ai été confronté pour la rédaction d'un article et pour une conférence relative aux Maires allemands de Metz (Oberbürgermeister) entre 1940 et 1944. En effet, lorsque l'on évoque l'action municipale, on est amené à parler des membres du consei municipal (nommés et pas élus) et les responsables (directeurs, chefs de service) de la Stadtverwaltung. Des allemands et des mosellans qui ont eu le statut de Volksdeutsche (membre de la communauté allemande) puis se sont vu octroyé la nationalité allemande (Reichsdeutsche) par un loi d'août 1942.
Nous ne parlons pas de criminels de guerre mais de personnes appartenant à l’administration municipales qui ont mis en oeuvre la politique sociale, éducative, raciale et économique du III. Reich
Des allemands et des mosellans. J'ai pris le parti de ne citer nommément que les cadres allemands, désignant les mosellans par leurs initiales.
Pourquoi ? certains ont été jugés, parfois condamnés devant une cour de justice ou une cour civique. Ils ont purgé leur peine et ont parfois bénéficié d'une amnistie. ils sont tous morts mais des membres de leurs familles sont encore citoyens de la ville.
Jeter en pâture des noms de famille dans une société où la tolérance a fait place à des stigmatisations, des mises au pilori, des propos haineux est une responsabilité. Le lâche anonymat des réseaux sociaux a amplifié ce phénomène.
En outre, pourquoi des acteurs de l'histoire sans passé judiciaire devraient ils être mis sur la place publique
alors que j'ai vu des dossiers de justice de personnes qui ont bénéficié d'une mesure d'amnistie dans les années 50 qui eux sont protégés par la loi.
L'amnistie, dont l'origine grecque signifie « oubli », est une notion de droit public pénal, qu'on peut définir comme l'acte qui dispose que des fautes passées devront être oubliées, et qui interdit à quiconque de les rechercher ou de les évoquer sous peine de sanctions.
Je rappelle que dans le contexte de l'annexion de l'Alsace Lorraine au Reich, l' incriminations de collaboration avec l'ennemi qui n'existait pas contrairement à la "France de l'intérieur".
on parlait d'appartenance à une organisation nazie ou d'intelligence avec l'ennemi s'il était établi qu'il avait eu un rôle actif ou qu'il avait commis des actes répréhensibles (dénonciations...)
Georges
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