Dans la Marine Nationale, jusqu'à la fin des années 1960, l'arme d'instruction "principale" était le "bon vieux" mousqueton modèle 92, rectifié 1916 (lame-chargeur de de 5 cartouches) et le Mas 36, mais qui, lui, ne nous était "confié", presque qu'exclusivement, que lors des corvées de garde - avec une unique lame-chargeur, emmaillotée (très soigneusement) dans un tissus huilé - et à l'occasion des défilés officiels! L'usage du Mas 49/56 n'avait fait son apparition qu'en 1968/1969. Mais, là, encore, il ne s'agissait que d'exercices de tir - effectués, au mieux (!), une fois l'an -, par le personnel "spécialisé", non formé au "combat", donc, hors la spécialité de Fusilier-marin. En 1964-65, nous étions, encore, "initiés" à l'emploi du FM 24/29... il y aurait eu des "Chauchat" en stock, ils auraient été capables de nous apprendre à s'en servir!
De mémoire, les "râteliers" de la marine regorgeaient d'armes hétéroclites, dont des Mauser Kar 98, etc. Néanmoins, en 1961, lors de la "Crise de Bizerte", un camarade s'était retrouvé affecté à la garde d'une des portes de l'arsenal avec... un malheureux pistolet automatique 7,65 mm Ruby!
Il y avait, aussi, des détails "savoureux". Par exemple, le Mas 36 était doté d'une baïonnette cruciforme (au "repos", elle était logée dans le fût en bois), mais l'une des premières choses qu''indiquaient nos instructeurs était qu'elle n'était pas "conforme" aux Conventions de Genève, en raison des blessures qu'elle était susceptible d'infliger - l'étroitesse de la plaie "limitant" les possibilités de soins médicaux et "favorisant "l'infection ... Véridique! Un grand moment "d'humanité" dans le cadre d'un éventuel combat au corps à corps. On pouvait, à la rigueur, se faire découper, sans problème "humanitaire", par une baïonnette-sabre, mais pas question de faire usage d'une cruciforme française!