Pendant l'entre-deux-guerres, ils développèrent par eux-mêmes une série de prototypes d'avions, autour du concept d'une aile centrale très épaisse, qui permettait à la fois d'accéder en vol à l'arrière des moteur, et de transporter des passager, ou des charges marchandes de grande taille. Ces premiers avions fut les DB-10, DB-20 et DB-30 ...
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En 1929, la société produisit un des premiers avions "gros porteurs" : ce trimoteur métallique de 1.800 CV était prévu pour emporter dans les airs, dans son aile centrale, 28 passager. Bien évidemment, cette capacité intéressa l'Armée, qui réquisitionna l'avion lors des manoeuvres de Septembre 1931.
Basé à Reims et piloté par Descamps, l'avion déposa successivement un détachemment spécial de troupes de l'Aéronautique aux ordres du capitaine Ginestet. Le 11, ils furent déposés près d'Attigny et, pendant la nuit, immobilisèrent les arrières de l'ennemi en boquant une voie de chemmin de fer, un pont et une écluse, et anihilant un dépot de carburant. Le 15, le DB-70 se pose dans une clairière près de Marchault, et son commando attaque et immobilise un régiment porté en plein embarquement. Ses déplacements sont si rapides que même Weygand, assistant aux manoeuves, en est surpris ; ces deux opérations sont considérées comme des succès. Ci-dessous, le DB-70 débarquant son commando :
Hélas, l'avion ne rencontre pas le succès commercial dans le civil. Après plusieurs tournées de démonstration, il sera donné aux Ecoles, et se cellule servira à la formation de futurs mécaniciens, où l'on perd sa trace dans les années 50.
Prallèlement, la société Dyle et Bacalan est en proie à des difficultés financières et, en Juillet 1929, le département aéronautique est vendu à la Société Aérienne Bordelaise (SAB) au capital franco-belge. Cette société continue ses sous-traitances, notemment pour Nieuport, et continue ses propres productions, et commence en Janvier 1932 par un dérivé militaire du DB-70, le tri- puis quadrimoteur de bombardement AB-20 de 2.400 CV capable d'emmener 2 tonnes de bombes, ou bien un commando :
Son successeur est l'AB-21 de 1933, toujours un prototype, aux moteurs légèrement moins puissants puisqu'il ne possède que 2.000 CV. Il est toutefois plus léger puisqu'il a été prévu dès l'origine pour être quadrimoteur. Il n'est toutefois pas exempt de défaut puisqu'il est soummis, en vol, à de multiples vibrations. Lors des fêtes de l'air du printemps 1935, il se pose à Villacoublay en débarquant un commando de mitrailleurs, qui vident leurs chargeurs devant la foule en faisant grosse impression, et les rembarque tout de suite après ... Ci-dessous, l'AB-21 en vol :
Hélas, ce prototype, qui n'a pu être rentré dans un hangar du fait de sa taille, est détruit par une tornade peu après cette présentation.
L'AB-20, quand à lui, retourne en usine pour y être modifié et devenir l'AB-22.
En effet, les troupes aéro-transportées ne dissposant que d'armes légères, les militaires pensent également à les appuyer par de l'artillerie.
Un canon terrestre de 75mm de la grande guerre est donc raccourci en sciant près de la moitié du tube, et placé sur un affut en bronze dans le côté gauche de l'avion, tirant par une sorte de "sabord" :
Hélas encore, lors de ses essais de tir à Cazaux, l'avion emporte 5 obus et, à chaque tir, l'onde de choc du canon ainsi raccourci est si forte que des tôles du revêtement inférieur de l'aile se détachent. L'appareil est donc inutile, et il est réformé en Septembre 1935 ... au grand soulagement de son pilote !!!
Sources :
- Histoire des Essais en Vol 1914-1940, de Louis Bonte, Docavia N°3 Ed.Larivière : Souvenirs de l'Ingénieur-pilote Jean Jacques Lecarme
- Articles & photos de Michel Borget dans les Fanas N°8--9-10-11 de 1970