Bonjour
Si le matériel était le même, l'emplacement était différent et les monteurs également
vous pouvez consulter ce remarquable site
http://omahabeach.mulberry.free.fr/index.htmMarcel Levéel dans son livre
http://www.flickr.com/photos/mlq/3574756261/(pages 136 et 137) donne une explication sur la destruction du port artificiel d’Omaha cf ci-dessous:
"Contrairement à ce qui a été écrit côté américain, ces tempêtes arrivent plusieurs fois par an dans notre région. Tout a été dit sur la météo avant, pendant et après le 6 juin 1944, mais ce que j'affirme, c'est que j'ai vécu une période ni plus, ni moins bonne qu'une autre. Je suis excessivement frileux et je n'ai eu vraiment froid que dans la nuit du 6 au 7 juin, alors que nous n'étions pas encore correctement emménagés dans Le Rachinet. Quant à la pluie, entre le 5 et le 20 juin, je ne l'ai vue que le 7 au lever du jour, très brève et très légère. Un article paru dans la presse locale (La Renaissance du Bessin) en août 1944 relève : «la température maximale de 26 degrés a été notée pour l'été, le 6 juillet... La pluviosité se maintient déficitaire durant le mois de juillet, la sécheresse devient inquiétante...»
Donc la tempête des 19/20/21 juin 1944 n'a pas été, comme cela a été écrit, la tempête du siècle. Comment le savoir ? Vitesse du vent, hauteur des vagues, pression atmosphérique. Ce qui est certain, c'est que dans notre région, les coups de vent de noret sont très fréquents, ils ont lieu plusieurs fois par an. Ils sont toujours violents et durent parfois une semaine. Ces vents prennent leur source vers la mer du Groenland, traversent la mer de Norvège et s'engouffrent dans la mer du Nord pour venir frapper les côtes du Bessin et du Cotentin. Ce sont les plus dangereux.
Officiellement qu'avaient retenu les services américains lors de la préparation des opérations ? Il était fait mention de vents dominants du sud-ouest et d'ouest ainsi que de sud-est (?). Pas de mention spéciale pour les vents de nord-est.
Lorsque le port artificiel a été commencé à partir du 8 juin à Omaha-Beach, les premiers pontons ont été posés pour lutter contre les vents d'ouest. Logique, théoriquement... Mais les services spécialisés américains n'avaient pas vu la presqu'île du Cotentin, celle qui protège des vents dominants. A Arromanches, les Anglais avaient commencé leur construction côté est, pour lutter contre les vents de noret. Résultat, à Omaha-Beach, la mer s'est engouffrée dans le port et l'a disloqué. A Arromanches, les premiers pontons, judicieusement posés à l'est, ont joué leur rôle. Les installations n'ont été que partiellement détruites."
Extrait pages 129 et 130 du livre L’opération Gooseberry 7-10 juin 1944 de Pascal Hervez-Baudin chez Eurocibles,2006
http://www.flickr.com/photos/mlq/3492845561/« Si le port américain avait été complètement détruit par les assauts du vent et de la mer, la faute en revenait principalement à la marine américaine. En effet, au cours de la pose des blockships, toutes les précautions ne furent pas prises par les poseurs des blockships qui surtout ne tinrent pas compte des recommandations et des instructions particulières de l'Amirauté britannique. Les blockships d'Omaha devaient être posés dans des eaux plus profondes qu'à Gold et sur le fond, dont l'épaisseur du sable était plus importante qu'ailleurs. Mais surtout ils ne reposaient pas sur un fond rocheux comme à Arromanches, Courseulles et Hermanville. D'autre part cette portion de plage était beaucoup plus exposée aux vents dominants du nord-est, ainsi qu'aux marées et aux courants plus forts que dans les secteurs Anglo-canadiens. Mais les marins américains avaient été pressés d'utiliser le plus rapidement possible leur port et n'avaient absolument pas tenu compte de l'état des fonds marins et des avertis-sements des officiers de la Royal. Navy.
Au moment du déclenchement de la tempête, tous les blockships du Gooseberry N° 2 avaient été coulés, mais les marins américains chargés de la pose des cargos avaient laissé des vides correspondant à la largeur d'au moins deux bateaux de commerce. Ces vides devaient servir de passe d'accès au port alors que, dans le plan initial, les blockships devaient être coulés les uns derrière les autres et au plus près du précédent. Pour une mer en furie, ce fut une aubaine et elle s'y engouffra emportant tout sur son passage. Normalement ces blockships avaient été posés afin de constituer la jetée extérieure du Mulberry. La meilleure preuve que les blockships avaient été mal posés est que les marins américains en laissant ces passes, n'avaient pas tenu compte que le ressac fouillait le sable sous les coques des navires coulés, accentuant leur enfoncement. Les courants qui, dans cette partie de la côte par temps calme, étaient déjà très puissants, n'auraient eu que peu d'influence sur la stabilité des blockships, mais, pendant une tempête d'une férocité exceptionnelle, ces mouvements sous-marins conjugués ne pouvaient que déstabiliser et affaiblir certains blockships posés sur les fonds peu stables de cette partie du littoral. Ce fut le cas, en particulier pour le cuirassé britannique Centurion qui était particulière¬ment, en raison de sa place, exposé aux coups de boutoirs de la mer et qui finit, le deuxième jour de la tempête, par s'ouvrir en deux."' De ce fait le cuirassé ne pouvait plus avoir l'efficacité souhaitée contre la mer, alors qu'à Sword, le Courbet avait parfaitement rem¬pli son office et que les autres Gooseberry avaient tenu, sans faiblir et sans aucun dommage particulier.
Du côté de la digue Gooseberry d'Omaha qui, je le rappelle, était constituée à ce moment-là de 14 blockships, les dégâts étaient moins importants. Mais la digue n'avait pas été doublée, ce qui permit au flot en fureur de s'engouffrer entre les proues et les poupes des navires bien alignés, creusant des souilles dans le fond sablonneux. Les quilles des gros cargos ne résistèrent pas et finirent par se bri¬ser, affaiblissant par là même les navires, qui, de ce fait, s'enfoncèrent beaucoup plus profondément que prévu, ils ne pouvaient plus remplir correctement leur mission contre la mer.
La ligne des 14 blockships de Saint-Laurent, après la tempête, avait été renforcée en la doublant avec 10 autres blockships, dont une grande partie des Liberty Ships de fabrication très récente (1942), fut sacrifiée, et avec 21 pontons en béton du type phoenix.."
Si le sujet intéresse j'ai deux témoignages de contacts dont un Viervillais