alain adam a écrit:Pour résumer, et je pense que Loïc m'appuiera, si nous avons beaucoup de billes pour l'armée allemande dans la période 43-45, les années précédentes sont beaucoup plus difficiles, car les matériels n'étaient pas homogènes, les documents rares, les organisations théoriques jamais respectées ou presque.
Quand j'étais novice, j'avais l'image d'une armée allemande "lisse et bien organisée", pour 1940, il n'en est rien du tout, je peux l'affirmer.
Alain
Je plussoie, le
Westfeldzug, entre avril 1940 - en incluant les opérations en Norvège - et juillet 1940, constitue une période très compliquée, pour tenter, à partir des archives officielles (encore) existantes, d'établir un inventaire détaillé précis des
Befehlspanzer de tout type... et, même, des effectifs réels des formations, après les "injections", à la veille du 10 mai 1940, par exemple, de "trottinettes"
Panzer I, afin de compléter leurs dotations!
On se retrouve, ainsi, avec un bon nombre de
Panzer-Brigaden, à deux
Panzer-Regimenter, alignant, chacune, plus de 300 Panzerounets; un effectif, qui, au passage, s'était avéré, en situation de combat, poser de (très) sérieux problèmes de gestion quotidienne (carburant, huile, graisse, munitions, pièces de rechange, etc.) aux
Stab-Brigaden, ainsi que, par voie de conséquence, aux états-majors des
Panzer-Divisionnen , auxquels elles étaient subordonnées.
Avant, même, le 10 mai 1940, les services du
Hauptquartiermeister, l'autorité supérieure de l'intendance de la
Heer, avaient tiré la sonnette d'alarme sur l'existant des stocks de pièces de rechange. le 10 mai 1940, la
Heer, toutes branches confondues, ne disposait que de 40 000 pneus de rechange - c'était écrit "noir sur blanc"! -, tandis qu'une partie importante du parc roulant (VL (
Pkw), PL (
Lkw),
Panzer) n'avait plus eu droit à la moindre vidange périodique depuis plus de trois mois!
A l'époque, les huiles minérales utilisées perdaient très vite leurs qualités lubrifiantes, même en roupillant dans les carters, tandis que les boudins de l'époque, à carcasse longitudinale et chambre à air obligatoire, avaient, au mieux, une durée de vie de 10 000 km, installés sur une bagnole du commerce, qui, elle, se contentait de rouler sur nos routes départementales ou nationales!
Autre exemple, l'artillerie et l''infanterie blindées motorisées des Panzer-Divisionen, en pointe de l'attaque du
Heeresgruppe B- si je ne me trompe pas, celui qui était passé par les Ardennes -, étaient partiellement dotée de semi-chenillés
SPW blindés (ou pas!). Le train de chenilles en acier de ces
SPW était chaussé de tampons en
Gummi (caoutchouc industriel, dérivé du charbon ou du pétrole), qui étaient, tous, rincés, après la "cavalcade, qui avait eu lieu entre le 10 et le 23 mai 1940, pour atteindre les rivages de la Manche (et, ainsi, coincer les armées alliées!).
Alain en a fait mention, poliment, en écrivant...
Par ailleurs, ce type de document permet de "damer le pion" a des gens qui promouvoient des hypothèses farfelues comme le fait que la Panzerwaffe n'était pas épuisée au moment de Dunkerque.
Le
Haltbefehl décrété- de mémoire -, le 23 mai au soir - après une très sérieuse engueulade téléphonique avec Halder -, puis confirmé par AH, en fin de matinée du lendemain de matin, après son incursion aérienne dans l'état-major de Rundsted, à Charleville, avait, avant tout, été une impérative et indispensable halte technique. A dater de la transmission officielle, ce jour-là, de l'ordre de AH, par l'OKH et l'OKW, le réseau routier français, aux mains de l'envahisseur allemand, avait été placé, durant +/-36 heures, en "sens unique", depuis, en gros, l'Allemagne, vers les côtes de la Manche; le trafic "descendant ou retour" avait, alors, reçu l'ordre de se garer ou se parquer à l'écart de ces voies ravitaillement, pour ne pas gêner le trafic montant"!
Que l'ordre, à l'origine, purement technique et nécessaire du
Haltbefehl - confirmé, au passage, par tous les documents officiels existants - ait pu être exploité, politiquement, pour mettre en avant une intention"diplomatique" allemande, censée, alors, amener la Grande-Bretagne à "négocier une paix séparée", c'est parfaitement envisageable... mais ce n'était en rien la raison d'être essentielle dudit
Haltbefehl.
Pour complexifier un peu plus l'identification, en mai-juin 1940, de la dotation "planifiée" ou réelle des compagnies légères ou lourdes, ci-après, trois organisations-types, établies, toutes, fin décembre 1939, puis appliquées, en gros, en janvier-février 1940!
... avec une situation "toute bête"! On pouvait, certes, au printemps 1940, jouer sur la dotation des compagnies légères de chars (
le.Panzerkompanie), par le biais du parc existant de
Panzer I et
Panzer II, mais, en aucun cas, sur la structure essentielle et "vitale" de la compagnie moyenne (
m. Panzerkompanie), qui, elle, était censée regrouper des
Panzer III- ou des
Panzer 35 (t)/38 (t) - et des
Panzer IV!
Faute d'une production suffisante de
Panzer III, entre octobre 1939 et avril 40... trop compliqué d'en expliquer les raisons (!), tout en sachant que ses cadences de production avaient, alors, sciemment, dans les mêmes usines d'assemblage, casser le rythme d'assemblage du
Panzer IV (sans parler de leur rôle et emploi différents!).
Ce n'est pas pour rien, non plus, que la
Sturmartillerie, mise sur pied en 1937-1938, n'avait pu aligner, le 10 mai 1940, que trois batteries de StuG. III... 18 canons d'assaut!
J'ai, peut-être, tort, mais "Dodolf", dès septembre 1939, dans le cadre du contexte politique et territorial environnant - qui "macérait" aimablement depuis 1920! - , avait lancé à l'assaut, une
Wehrmacht, à l'organisation, certes, plutôt très bien réfléchie, sauf qu'elle n'avait jamais disposé (fort heureusement) des moyens techniques nécessaires pour la mettre en place. Le conflit ayant perduré, le manque général de blindés de remplacement et de cadres expérimentés, après les très lourdes pertes de du second semestre 1941, plus de 800 000 hommes!
L'école d'instruction militaire allemande - ce n'était pas la seule-, prévoyait, après l’incorporation et l'instruction de base, trois mois ou 12 semaines, suivis du cours de spécialité, pour le personnel retenu par sélection, soit, à la louche, pour les spécialités les plus pointues - sans parler des officiers! - 8 à 10 mois.
Au fil du conflit et des pertes humaines enregistrées, l'armée allemande avait été, ainsi, contrainte de devoir se "dispenser" de la culture indispensable de la très précieuse expérience de ses "combattants de terrain". La formation "générale et spécialisée", professée à dater de 1942, restait, certes, militairement,n de bonne qualité, sauf que, sur le terrain, la nécessaire expérience des Anciens avait, alors, souvent brillé par son absence, ou, vu les circonstances et l'urgence, s'était résumée à "que dalle"!