Je tombe par hasard sur ce témoignage attribué à George SOMERS, "Belge moyen" qui se trouve plongé en pleine tragédie lors de l'Exode :
Depuis plusieurs jours les voitures passaient sans interruption, venant de Belgique rappelant l’exode de 1914. Hélas ! c’est l’exode de 1940 avec son triste cortège. Ce furent d’abord les premières voitures luxueuses des notables de Belgique, suivies de celles des officiers fuyant l’invasion, contribuant à semer ainsi la panique partout sur leur passage, puis les voitures de tourisme, les camionnettes chargées de vêtements, lingeries et objets de valeur, toutes recouvertes de matelas, se dirigeant à toute allure vers Calais, Boulogne, Etaples, Saint Valéry pour gagner le centre de la France…
Le 23 mai, une colonne de plusieurs milliers de réfugiés se trouve arrêtée devant le pont de Gravelines sur la route de Calais à Dunkerque. Les autorités militaires françaises interdisent tout passage et plusieurs centaines de réfugiés belges, à pied, à vélo, en auto décident de "camper" sur place. Une place qui deviendra un tombeau pour la plupart d'entre eux. D'autres, mieux inspirés se dirigent vers Grand Fort Philippe ...
Le 24 mai au matin, les réfugiés qui n'ont pas quittés les abords de la route se précipitent en cohue vers le pont lorsque s'approchent les automitrailleuses allemandes suivies des tanks. Une panique terrible, meurtrière s'ensuit. Les officiers allemands crient de s'éloigner, mais, trop tard, la bataille s'engage et elle durera quatre jours durant lesquels, morts, vivants et blessés seront bombardés et mitraillés sans arrêt. Un véritable assassinat.
L'attaque aérienne contre les blindés allemands, les tirs de mitrailleuses de part et d'autre du pont scelleront le sort de plus de 200 civils dont de nombreux enfants.
Pour fuir cet endroit, certains sauteront dans la vase du chenal et y laisseront aussi leur vie. Durant les jours qui suivirent, près de 3.000 civils, militaires, allaient être soignés à Grand Fort Philippe. Une ville qui n'avait rien et qui avait besoin de tout...
Un drame humain dont personne ne parlait, pire certains prétendaient même qu’il fallait le taire. Inadmissible quand on sait ce que ce drame, dans les premières heures de la seconde guerre mondiale, allait coûter en vies humaines, des civils qui n’auraient jamais du se trouver là, des militaires qui défendaient le pays. Certes la place des civils n’est pas sur les champs de bataille, mais ici sur les lieux mêmes de cette tragédie les civils n’eurent guère de solution. Entre une armée allemande conquérantes et des ordres donnés aux militaires français d’interdire le passage, que pouvaient faire ces civils.C'est le ton donné au dernier paragraphe qui m'interpelle...
On le retrouve comme en écho de la
page internet suivante.Episode tragique comme il en existe bien d'autres en temps de guerre ou réelle volonté de "cacher" quelque chose ?
Qu'en pensez-vous ?
Qu'en pensent notamment nos membres dunkerquois et du Nord ?