24 MAI 1940 - GRAVELINES - LE DRAME DU "COCHON NOIR"

[Dog Red]

Je ne les accable pas.
Ils pensaient trouver le salut en fuyant les Allemands, ils ont couru à leur perte.

[Prosper Vandenbroucke]

Et oui, pendant l'exode, nombreux ont cru bien faire mais..........................

[Dog Red]

Anecdote familiale dont il est bien sûr impossible de tirer une conclusion générale :
parti se battre, à son retour, mon grand-père avait été très en colère que toute la famille soit partie "sur les routes" abandonnant maisons, armes et bagages derrière elle en prenant tous les risques pour fuir... vers quel destin ?
Il trouvait fous ces risques inconsidérés pris ainsi par sa femme, ses parents et sa belle-mère.
Ma future famille maternelle n'avait pas été bien loin, partie de Mons pour être doublée par les Panzer à Cambrai, elle avait fait demi-tour.

Pour ma famille l'histoire se termine bien : tout le monde, en bonne santé, retrouve son foyer comme il l'avait laissé.
Pas le cas de tous.

Et pourtant ! D'autre part, on peut aussi comprendre la peur des Allemands et des nombreux crimes commis tout au long de leur avancée en août 1914...

Les routes de l'exode ont été une macabre loterie.
Il en est ainsi depuis la nuit des temps.

[Prosper Vandenbroucke]

Bonjour Ying,
Si ma mémoire ne me trahit pas il y eu des massacres de civils en date du 28 mai 1940 , 48 civils sont abattus à Beuvry, 124 à Oignies, Courrières et Wahagnies.
Je crois qu' à Esquelbecq il en allait de même (bien que ce furent des POW's britanniques je crois)
Maintenant je ne sais si les villes ou villages cités se trouvent près de Gravelines (ou du moins sur la route de Dunkerque)

Peut-être les massacres ont-ils été exécutés par les SS-VT, qui venaient de subir de lourdes pertes dans la région d'Arras et qui ont essayé de tuer de nombreux civils locaux pour évacuer leur spleen......mais ce champ commence à être hors sujet

Bonsoir ou bonjour Ying
Oui il est vrai que cela déborde un peu du sujet, mais pour comprendre le pourquoi du comment et pour répondre à ta question, Il y a eu également le cas à Aubigny en Artois (Pas de Calais) et dans d'autres localités, il est vrai que c'est situé plus près d'Arras que de Gravelines mais quand même, il s'agissait non seulement de civils du village mais également de réfugiés qui se sont également trouvés dans la zone de combat:
https://www.cairn.info/revue-du-nord-20 ... ge-821.htm

Bonjour.........et Armentières aussi se souvient de mai 1940 "La Voix du Nord"

Armentières: les victimes « oubliées » de mai 1940 ont désormais une plaque qui leur rend hommage

Mai 1940, la guerre fait rage et Armentières n’est pas épargnée . Le 24 mai, la ville est bombardée et 177 civils tombent sous l’offensive allemande. Des anonymes qui ont désormais leur plaque avenue Mitterrand.
La plaque a été installée sur les murs de l’Auberge de l’Abattoir, avenue Mitterrand.

[Prosper Vandenbroucke]

Anecdote familiale dont il est bien sûr impossible de tirer une conclusion générale :
parti se battre, à son retour, mon grand-père avait été très en colère que toute la famille soit partie "sur les routes" abandonnant maisons, armes et bagages derrière elle en prenant tous les risques pour fuir... vers quel destin ?
Il trouvait fous ces risques inconsidérés pris ainsi par sa femme, ses parents et sa belle-mère.
Ma future famille maternelle n'avait pas été bien loin, partie de Mons pour être doublée par les Panzer à Cambrai, elle avait fait demi-tour.

Pour ma famille l'histoire se termine bien : tout le monde, en bonne santé, retrouve son foyer comme il l'avait laissé.
Pas le cas de tous.

Et pourtant ! D'autre part, on peut aussi comprendre la peur des Allemands et des nombreux crimes commis tout au long de leur avancée en août 1914...

Les routes de l'exode ont été une macabre loterie.
Il en est ainsi depuis la nuit des temps.

Tout à fait d'accord Dan,
La famille de mon épouse n'à pas été loin non plus Braine-le-Comte ===> Courtrai.
Et elle s'est retrouvée en pleine bataille de la Lys.

Mon grand-père paternel est resté inébranlable dans sa ferme. Il allait l'être sans discontinuer pendant 4 ans.

Du côté maternel, on l'était moins : tout le monde a fui. Et ils ont paumé mon oncle, 5 ans, ramassé tout à fait par hasard par une famille amie, qui le leur a ramené à la maison une fois l'équipée terminée. Loterie ? En effet.

Suite au bourrage de crâne des officiers de réserve sur la guerre des gaz intensive dès le début d'une guerre,mon père a fait évacuer ce qui lui restait de famille après 14/18 le plus loin de la frontière du Nord aussi tôt la guerre déclarée.....Ma mère m'a emmené chez une de ses soeurs aux abords de Dinard en Bretagne.... La seule personne vivante de mes grands parents,ma grand mère paternelle a refusé de suivre,prétextant que si elle devait mourir,son choix était de périr dans son pays,dans sa maison.........Restée seule dans son immeuble,aidée d'une personne d'entretien,elle fut retrouvée par un petit matin glacial de décembre 1939,morte,dans une ruelle à 200 mètres de chez elle.......Elle portait encore son grand manteau d'astrakan et sa toque de fourrure mais ses gros pendentifs en diamant aux oreilles,son collier et ses bracelets avaient disparu...Le médecin la déclara morte par congestion......Les bijoux,son sac à main s'étaient évaporés............Ma mère et moi,deux valises,une voiture de bébé et un vélo avions accompli notre exode dès les premiers jours de septembre 1939....mais tout bébé que j' étais,j'ai conservé des images dantesques de ce voyage avec une course poursuite en taxi pour rattraper un train sous un terrible orage dans la région du Mans............

Bonjour ,

Vous connaissez l’escadrille à l’origine de l’attaque aérienne ?

Bien cordialement

Et pourtant ! D'autre part, on peut aussi comprendre la peur des Allemands et des nombreux crimes commis tout au long de leur avancée en août 1914...

Je crois que ce fut le facteur décisif de l'exode (d'où la surprise, ensuite, de constater que l'occupant est "correct") mais il faut y ajouter que l'occupation vécue en 14-18 par les Belges et les 14 départements occupés avait été très dure. Personne ne tenait à faire partie d'une nouvelle zone occupée dans ces conditions. (Et chacun comptait bien sur un nouveau "miracle de la Marne" pour se situer au sud de la séparation.)