alias marduk a écrit:François Delpla a écrit:Il en va de même des "erreurs économiques", qui n'en étaient pas si la paix était rétablie avec la victoire sur la France.
Même en ayant absorbé la France, le Reich est incapable de rivaliser économiquement avec sa proie ( l'URSS ) du fait d'une économie bordélique au possible ( et Hitler y est pour beaucoup )
À quoi il fut répondu :
Alors ça, c'est le bouquet !
Puisque vous acceptez enfin, après votre participation aux longues joutes ci-contre sur le Haltbefehl devant Dunkerque, d'examiner la situation mondiale après une paix anglo-franco-allemande fin mai ou fin juin 40, allons-y.
La propagande nazie jouit d'une situation exceptionnellement favorable. Hitler, homme de paix, peut se prévaloir non seulement du pacte germano-soviétique, première étape vers la paix universelle, en le déclarant plus solide que jamais, mais de la "générosité" avec laquelle il a traité les vieux impérialismes français et britannique en leur prenant une seule colonie, Madagascar, où se met en place un pseudo-Etat juif entièrement dans la main des SS, dans des conditions mortifères dont l’opinion internationale prend conscience avec une sage lenteur, en leur prenant dis-je une seule colonie malgré une victoire écrasante obtenue à son corps défendant parce que ces attardés du vieux monde avaient prétendu l’asticoter à propos de ses si justes revendications du côté de la Pologne.
Économiquement, le tableau n’est pas moins rose. Toute l’Europe mange dans la main de l’Allemagne pour ne rien dire des Etats-Unis, menacés d’un chômage pire que celui des années 30 pour avoir largement dirigé leur industrie vers la production des armes françaises et anglaises. Ils ont un besoin vital du rétablissement du commerce transatlantique du temps de paix, avec l’Allemagne en particulier. Bref, les investissements pour la « reconstruction » affluent de toutes parts. Et l’étranger n’a plus aucun moyen de contrôler, comme après la guerre précédente, si l’Allemagne n’en profite pas pour s’armer discrètement.
Sur le front diplomatique, deux choses sont à signaler (outre la complaisance envers le Reich du gouvernement anglais dirigé par Halifax, notamment sur le thème de l’Etat juif malgache, qui l’aide à faire baisser la tension en Palestine, et pour le peuplement duquel il prête volontiers sa flotte) :
1) Roosevelt, privé du prétexte des circonstances exceptionnelles d’une guerre mondiale, ne peut plus violer l’usage de la limitation à deux mandats établi par George Washington. Son successeur est soit un démocrate appeaser comme Joseph Kennedy, soit plus probablement un républicain admirateur du nazisme comme Lindbergh.
2) Concernant la longévité du pacte germano-soviétique, Hitler en avait signé un du même tonneau avec la Pologne le 26 janvier 1934 et s’était payé le luxe de souligner son cinquième anniversaire comme une illustration de son désir de paix, dans son fameux discours du 30 janvier 1939 dont on a ordinairement le tort de ne retenir que les menaces contre les Juifs. Il n’avait donc mis que quelques semaines pour déchirer ce pacte en faisant surgir une crise à propos de Dantzig, surtout après la mi-mars. On sait que dans l’histoire réelle l’automne 40 est consacré à évacuer les Allemands de Bessarabie et de Bukovine, pour laisser les coudées franches à Staline en vertu du pacte. Rien n’empêche de faire que, dans le contexte de la paix anglo-franco-allemande, cette négociation se passe mal et débouche sur une menace de guerre. Hitler peut alors observer tranquillement les réactions internationales devant la perspective d’une guerre germano-soviétique et, si elles ne sont pas trop défavorables, foncer. Mais il peut aussi reculer et jouer au chat et à la souris pendant plusieurs années. Et également pousser Staline à céder sans guerre, au nom du réalisme dont Lénine avait montré le modèle à Brest-Litovsk, des bouts d’Ukraine et de Biélorussie. Ou encore le forcer à une coopération économique, avec des ingénieurs et agronomes allemands sillonnant ladite Ukraine, etc.
Tout ça pour dire qu’il n’est plus tenu par aucun calendrier et n’a nul besoin de jouer le tout pour le tout en attaquant l’URSS avec toutes ses forces en juin 41, comme le vainqueur de justesse de Halifax, un prénommé Winston, l’oblige à le faire.
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Ayant justifié sa bouche bée, devant cette argumentation, par un rappel du modérateur sur les limites du sujet du fil en question, cette personne m'amène à lui faire cadeau d'un nouveau fil sur lequel elle pourra exposer, sans risque de coup de règle sur les doigts, les arguments qu'elle brûlait de développer.