L'Italie et la Seconde Guerre mondiale

[Prosper Vandenbroucke]

Par fanfaronnade, Mussolini entre dans le conflit en déclarant la guerre à la France le 10 juin 1940, quand celle-ci est déjà à genoux et sur le point de signer l' armistice avec l'Allemagne. L'Italie se révèle dès ce moment cruellement impréparée à la guerre. Les Italiens, qui plus est, sont rebutés par l'alliance allemande et n'ont aucune envie de se battre.

Et selon vous, est-ce bien par fanfaronnade ,parce qu’il (le Duce) était imbu de sa personne et par son désir d'expansionnisme qu'il lança son pays dans la guerre????

[alfa1965]

Il existait un irredentisme italien datant du Risorgimento concernant Nice, la Savoie ou la Tunisie où coexistaient Français et Italiens. L'attaque du 10 juin 1940, mal préparée devait permettre à Mussolini de participer aux négociations car il n'entendait pas qu'Hitler puisse avoir les mains libres en Europe. Il pensait pouvoir arbitrer et contrôler Hitler comme à Munich. Mais cette fois c'était au tour d'Hitler d'arbitrer et à contrecarrer les aspirations fascistes.
L'unique point positif si on peut le voir ainsi c'est que les juifs de la zone d'occupation italienne ne furent pas livrés aux Allemands.

[Prosper Vandenbroucke]

Oui il est vraie que, jusqu'à un certain moment, le problème juif n'était pas à l'ordre du jour en Italie.

Oui il est vraie que, jusqu'à un certain moment, le problème juif n'était pas à l'ordre du jour en Italie.

Le régime fasciste a mis en place un statut des Juifs discriminatoire, mais il s'est opposé à leur déportation.
C'est la chute de Mussolini en 43 (avec l'occupation de l'Italie et de ses zones d'occupation en France par les Allemands) qui a déclenché les déportations.

Une des maitresses du Duce était juive et,pendant un certain temps,il y eut des juifs dans le parti lui même.Tout change à partir du moment où les succès d'Hitler amènent une imitation chez Mussolini.....vers 1935,quand ,il change de camp.

[Prosper Vandenbroucke]

Oui bien entendu mais je pensais à la déportation lorsque j'ai écris mon post.

[alfa1965]

Le paradoxe est que Ciano qui détestait les Allemands et von Ribbentrop son ennemi le plus acharné avait signé le Pacte d'Acier pour tenter d'empêcher les velléités expansionnistes d'Hitler lequel avait donné son assurance qu'après l'annexion des Sudètes il n'avait plus aucune raison de vouloir une guerre de conquête.
Ciano le répètera lors de son réquisitoire contre l'Allemagne durant la nuit du Grand conseil, le 24 juillet 1943. Ribbentrop lui offrira un présent lorsque Ciano sera destitué par Mussolini en février 43. Non par amitié mais le message signifiait qu'il ne l'oublierait pas.

[Prosper Vandenbroucke]

Il me semble quand même que Hitler et l'Allemagne n'était pas trop apprécié par Mussolini et que ce n'est qu'à partir du moment que le Duce n'était plus en bonne grâce des Autrichiens et de Dolffuss que le Duce se tourna tout mielleux vers AH??? Mais je me trompe peut-être???

Bonjour

De l’opportunisme, il y en a quand , en charognard, Mussolini entend s'offrir une part de la dépouille encore chaude de la France. Il déclare la guerre avec la conviction de ne pas avoir à la faire, persuadé qu'avec la France à genou, la guerre sera vite finie. Mais c’est la peur des conséquences et non la soif d’ambition qui l’avait jusque-là retenu et il serait très incomplet de considérer que le 10 juin Mussolini rompt avec une diplomatie de médiateur européen (Munich 1938) viscéralement pacifique qui aurait été le fondement même de sa politique avant-guerre. Car la guerre est inscrite dans l’essence même du fascisme. Mussolini la perçoit comme un rite régénérateur supposé enfanter l'Homme nouveau : le citoyen-soldat, héros viril dévoué à l'Etat. Le fascisme porte aussi la nostalgie de la Rome antique, maîtresse du bassin méditerranéen. En 1937, lors d’une visite en mode impérial, Mussolini s’était érigé en « protecteur de l’Islam ». Devant le Grand Conseil Fasciste en février 1939, le Duce expliquait que : « l’Italie est prisonnière de la Méditerranée ». Sa tâche est d’en « briser les barreaux - la Corse, la Tunisie, Malte et Chypre - et ensuite percer soit en direction de l’Océan indien en bordant le Golfe persique à Aden, soit vers l’Océan atlantique via l’Afrique du Nord française ». Depuis 1934, il ne s'est pas passé un an sans que l'armée ne combatte : agression de l'Ethiopie, intervention en Espagne au côté de Franco, invasion de l'Albanie. Si en 1939, Mussolini n’honore pas ses obligations du Pacte d’Acier, conscient des faiblesses de ses armées face au duo franco-anglais, dès avril 1940 il nourrit l’idée d’une guerre parallèle, « ni avec, ni au profit de l’Allemagne mais pour l’Italie ».

Cordialement
Nicolas Aubin

[NIALA]

Ce qui m'a frappé c'est qu'après le sabordage de la flotte à Toulon les italiens ont été beaucoup plus agressifs que les allemands; pressé de renflouer et de s'empaf