Hitler pendant la "drôle de guerre"

Je relis actuellement le "Hitler 1936-1945" de Kershaw. Un ouvrage utile pour connaitre les intentions d'AH pendant la DDG.


Le 12 octobre 1940, lorsque Hitler apprit que Chamberlain rejetait son « offre de paix », il ne fit aucun effort — alors que Weizsäcker croyait la chose encore possible — pour rechercher d'éventuelles ouvertures afin de désamorcer la situation. Sans même attendre d'avoir pris connaissance dans son intégralité du texte de Chamberlain, il annonça sans tarder que la Grande-Bretagne avait repoussé la main tendue de la paix et que, en conséquence, la guerre continuait. Le 16 octobre, il dit à Brauchitsch qu'il avait renoncé à l'espoir de trouver un arrangement avec l'Ouest. « Les Britanniques, reprit-il, ne seront disposés à parler qu'après les défaites. Nous allons nous en occuper aussi vite que possible. »

L'offre faite au Reichstag le 6 octobre était inacceptable, et visiblement calculée pour : vous faites la guerre pour la Pologne or elle n'existe plus donc la guerre n'a plus raison d'être !
Mieux, pour faire enrager plus encore l'opinion à Paris comme à Londres, il précise que cela, c'est Staline et lui qui le garantissent.
Alors que la France comme l'Angleterre, malgré les imprécations qu'on devine de Mandel et de Churchill, se seraient probablement satisfaites du rétablissement d'un moignon d'Etat polonais.

Il est clair que Hitler ne veut pas de la paix à ce moment-là, mais cherche à faire porter au maximum à "la Juiverie qui ne rêve que de détruire l'Allemagne" le chapeau de la continuation de la guerre.

Bonjour,

Le 12 octobre 1940

Il faut lire "12 octobre 1939".

« Les Britanniques, ne seront disposés à parler qu'après les défaites. Nous allons nous en occuper aussi vite que possible. »
La guerre contre les Anglais ne vise pas à anéantir la GB. Il s'agit de placer les Anglais au pied du mur pour qu'ils envisagent des négociations.
Sur le sol de France la guerre fut éprouvante pour les troupes britanniques. Lors des discussions à Londres du 24 au 28 mai 1940, Halifax se montra favorable à des pourparlers avec l'Allemagne.
Halifax est mis en échec par Churchill, mais ce n'est que parti remise. L'armée française doit cesser le combat quelques semaines après la bataille de Dunkerque, ce qui augmente la probabilité d'une entente anglo-germanique.
En France Pétain n'était pas le seul à penser que l'Angleterre, un « cadavre », était désireuse de trouver un arrangement avec l'Allemagne.

Il me semble même que le fait que "l'Angleterre aura le cou tordu comme un poulet", selon les mots de Weygand (qui s'y connait, comme victime) est une des bases des tenants de l'Armistice. La peur que l'Angleterre n'obtienne de meilleurs conditions de paix que la France est un ressort puissant.

Le 12 octobre 1939, lorsque Hitler apprit que Chamberlain rejetait son « offre de paix », il ne fit aucun effort — alors que Weizsäcker croyait la chose encore possible — pour rechercher d'éventuelles ouvertures afin de désamorcer la situation. Sans même attendre d'avoir pris connaissance dans son intégralité du texte de Chamberlain, il annonça sans tarder que la Grande-Bretagne avait repoussé la main tendue de la paix et que, en conséquence, la guerre continuait. Le 16 octobre, il dit à Brauchitsch qu'il avait renoncé à l'espoir de trouver un arrangement avec l'Ouest. « Les Britanniques, reprit-il, ne seront disposés à parler qu'après les défaites. Nous allons nous en occuper aussi vite que possible. »
(...)
Le 6 novembre, Goebbels écoutait de nouveau Hitler disserter de la guerre. « Il est d'avis qu'il faut mettre l'Angleterre KO. C'est exact. La puissance de l'Angleterre n'est désormais qu'un mythe, non plus une réalité. Une raison de plus pour l'écraser. En attendant il n'y aura pas de paix dans le monde. [...] L'attaque contre les puissances occidentales n'aura pas à attendre beaucoup plus longtemps. »

Hélas pour ton raisonnement on l'attend encore !

La politique de Hitler a toujours été "chantages et coups de force" face à des adversaires qu'il juge faibles (les "démocraties") Il négocie avec les totalitaires URSS, Italie,Japon......Il ne veut qu'une chose : réaliser son rêve :étendre le Reich de la Mer du Nord et des Vosges jusqu'aux frontières orientales de l'Ukraine.Il vient d'obtenir par la force et la négociation avec un totalitaire une partie de la proie convoitée.Il se sent d'ailleurs d'autant plus fort pour la Pologne que même la république de Weimar n'avait jamais consenti à reconnaître ses frontières à l'Est......Les faibles démocraties n'ont qu'a s'incliner en échange de quoi,il les laissera dormir tranquilles

Cette vision me semble inadéquate.

La réduction par la guerre de la puissance française et la conquête à l'est d'un gigantesque espace dit vital me semblent des constantes, jamais perdues de vue dans les méandres tactiques. De même, l'alliance "aryenne" avec ce professeur de domination qu'est l'empire britannique.

Hitler a des raisons mystiques de se conduire ainsi, cela compte !

Et il vomit Guillaume II, non seulement dans sa façon de mener la diplomatie et la guerre, mais dans la médiocrité de ses ambitions et leur ubiquité : il fait d'un coeur léger une croix sur les Vosges, pour mieux se concilier l'Angleterre.

Hélas pour ton raisonnement on l'attend encore [cette attaque contre les puissances occidentales]

L'attaque à l'ouest se fait attendre pendant plusieurs mois malgré les propos d'AH en octobre-novembre 1939. Et alors ?