Il me semble que De Gaulle tout en soutenant le projet ne se fait pas d'illusion sur ses chances de tenir, il y voit je pense un moyen de faire bouger le gouvernement vers une zone d'où il sera plus facile de le faire embarquer par la suite......
Ici quelques infos sur le plan prévu :
http://nouvellesduboutdumonde.over-blog ... 02379.html"Le président du Conseil, Paul Reynaud, semble convaincu. Il déclare:
- « Plutôt que de retraiter vers le sud, ne serait-il pas plus sage de rassembler les forces qui subsistent dans la presqu'île armoricaine, comme une main tendue vers l'Angleterre et l'Amérique ? »
Les généraux Georges et Weygand trouvent ce projet extravagant et freinent des quatre fers. Mais Reynaud tient à son idée, d'autant plus que Churchill l'approuve en demandant s'il ne serait pas possible d'établir une tête de pont sur l'Atlantique, en Bretagne par exemple. Cela conforte Reynaud qui répond que la question est à l'étude et qu'un commandant est désigné pour ce nouveau front : le général Altmayer, et que le ministère des Travaux publics est chargé de ramener sur place le matériel de la ligne Maginot...
Reynaud mandate de Gaulle pour aller à Rennes afin de prendre contact avec les responsables de la défense de l'ouest. Faute d'avion, le général, qui se trouve alors à Bordeaux, fait la nuit du 14 juin, la route en voiture. Il arrive à 10 h à Rennes. Le général Altmayer n'étant pas encore là, de Gaulle commence la réunion avec le général Griveaux commandant la 11è région (Nantes) et le capitaine de frégate Cusset représentant le préfet maritime de Brest.
On déploie une carte de la Bretagne. Deux lignes de résistance sont prévues. La première suit le Couesnon et la Vilaine. La Xè armée est prévue pour occuper cette position. On pense disposer de 18 divisions franco-britanniques, une division belge, et d'autres divisions en cours de débarquement. La seconde ligne ira de St Brieuc à Lorient.
Quimper est pressentie comme capitale et les divers corps constitués de l'Etat se partagent les lieux d'accueil.
De Gaulle était pour la Bretagne, bien qu'il ne se fît pas d'illusions, mais il pensait que si le gouvernement s'y repliait, il n'aurait plus tard d'autre issue que celle de partir par la mer."
Pour ce qui est de tenir la partie terrestre du réduit il était prévu de fortifier la ligne (180km environs) en 1 mois ........
Déjà fortifier 180 km de façon crédible en 30 jours Hum Hum !! mais en plus espérer tenir un mois le 9 juin 1940......
"note, peu connue, rédigée le 9juin par M. Borie, président du Syndicat des entrepreneurs, que Reynaud vient de convoquer d'urgence :
"... Au moment où j'arrive, je croise le maréchal Pétain qui sort du cabinet (du Président).
"Le président du Conseil m'informe que le gouvernement a décidé de fortifier la Bretagne entre Saint-Malo et Saint-Nazaire et qu'il est de toute urgence de transporter le matériel et les entrepreneurs sur cette région de façon à pouvoir terminer ce travail dans le délai d'un mois.
"Je lui réponds que le travail demandé paraît considérable, même si l'on se borne à faire des obstacles, fossés antichars ou blockhaus ; qu'entre Saint-Nazaire et Saint-Malo il doit y avoir dans les 180km ; qu'il faudra un nombre considérable d'ouvriers - en plus du matériel qu'il faudra amener - de l'ordre de 200 000 hommes, étant entendu que les militaires traceront les emplacements de ces ouvrages.
"Il insiste sur l'urgence de ce travail et me demande de mettre tout en oeuvre pour arriver à le faire dans les délais prescrits.
"Je lui fais part des difficultés que nous allons rencontrer, mais il me donne l'ordre impératif de passer à l'exécution".
http://atf40.forumculture.net/t5152p15-le-reduit-bretonDidier