Bonjour Tomcat,
C'est certes intéressant à lire, mais je préfère me rapporter aux sources directes, à savoir les archives d'époque, plutôt qu'à des sites internet, surtout que celui-ci, comme bien d'autres, ne cite pas ses sources.
Tomcat a écrit:Concernant l'identification de l'ampleur de la menace des panzers à travers les Ardennes, il y a eu une info capitale qui a été complètement écartée:
le 11 mai un avion Potez 637 du II/3 de reconnaissance découvre au dessus des Ardennes une longue colonne (plusieurs kms) de véhicules et blindés allemands.
Cette info a été rapportée, le haut-commandement français l'as jugé irréaliste et l'as tout simplement écarté...
Tout d'abord, à ma connaissance, le groupe de Reconnaissance II/3 n'existe pas en mai 1940. Ceux équipées partiellement de Potez 637 au 10 mai 1940 sont :
- Le GR II/14 (ZOA des Alpes)
- Le GR I/33 (6e division aérienne)
- Le GR II/33 (1re division aérienne)
- Le GR I/52 (3e division aérienne)
- Le GR II/52 (9e armée)
Je présume donc que tu as trouvé ton info sur un site internet, et je ne peux que réitérer la prudence qu'il faut avoir quant à ce que l'on y trouve...
Ensuite, tu commets là une erreur d'organisation. Un GR français est rattaché à une unité terrestre ou aérienne et par conséquence, les rapports qu'il transmet le sont aux services auxquels il est rattaché. Et il existe de nombreux échelons de commandement entre un GR et le GQG. Il suffit que l'un d'entre eux classe l'information sans suite pour que la transmission s'arrête. Peux-tu donc affirmer que dans l'exemple que tu cites, le rapport est bien arrivé au GQG ?
Tomcat a écrit:Malheureusement les autres tentatives de reconnaissance aériennes, qui auraient pu appuyer cette info, seront repoussées par la chasse allemande.
C'est inexact, il y en eu d'autres comme par exemple :
-Le dimanche 12 mai 1940, un Potez 63/11 du GR II/22 photographie le franchissement de la Semois par des convois allemands à Bouillon.
- Le dimanche 12 mai 1940, un Potez 63/11 du GR II/33 observe une avant-garde de division blindée composée de motocyclistes, de fusiliers portés, d'automitrailleuses et de chars légers dont la tête de colonne se trouve à l'ouest de Marche, à 2 km ouest de Rochefort-Gedinne.
Dans les deux cas, le rapport n'est pas remonté jusqu'au GQG.
Ensuite, il est nécessaire que tu puisses visualiser ce que rapporte une observation aérienne. Dans le meilleur des cas, elle se base sur des photos dont voici un exemple (issue de l'observation effectuée par le Potez 63/11 du GR II/22 le 12 mai) :
Si des véhicules allemands sont clairement visibles, il est impossible de déterminer l'ensemble des forces qui peuvent précéder ou suivre ceux de la photo et par conséquence l'ampleur du mouvement ennemi.
Ainsi, si les observations aériennes font indiscutablement des observations intéressantes, aucune conclusion d'ensemble ne peut en être tirée.
Tomcat a écrit:Concernant l'artillerie allemande, je confirme que les allemands disposent bien de l'artillerie et qu'ils l'utilisent le 13 mai pour le passage de la Meuse:
Tu confirmes... Mais quelles sont tes sources ? Sont-elles plus fiables que les archives françaises et allemandes (merci Roco). Permet-moi d'en douter.
Tomcat a écrit:D'après le plan établi par Guderian, la 2e division de Panzer doit traverser à Donchery, la 1re division de Panzer et le régiment Grossdeutschland entre Glaire et Torcy, et la 10e division de Panzer à l'est de Sedan, en face de Wadelincourt. La percée principale est à la charge de la 1re division de Panzer et du Grossdeutschland qui se trouve au centre du dispositif d'attaque.
[b]Ces deux unités disposent, en plus de leur propre artillerie, du bataillon d'artillerie lourde de la 2e division de Panzer et de celui de la 10e division de Panzer, ainsi que de l'artillerie du 19e corps d'armée.
Le bombardement de l'aviation se poursuit pendant cinq heures. L'artillerie se joint au concert lorsque celui-ci atteint son crescendo final.
L'artillerie sera utilisée classiquement en tirs indirects pour pilonner les positions françaises, à priori le bombardement principal est celui de l'aviation mais difficile de dire dans quelle proportion.
Bien évidemment, chaque division allemande est dotée d'un Artillerie-Regiment, mais rien n'indique que les pièces sont déployées et approvisionnées lors de l'attaque. C'est d'ailleurs ce qu'indiquent les archives françaises et allemandes puisque les tirs, au mieux sont mentionnés comme "isolés" dans les archives allemandes et au pire comme inexistants dans les archives françaises.
De plus, dans l'organisation des colonnes allemandes traversant les Ardennes, l'on trouve en tête, l'infanterie motorisé et la reconnaissance, puis les Panzer, et enfin les autres unités organiques des Panzer-Divisionen, dont l'artillerie.
Tomcat a écrit:Concernant l'impact de ces bombardements, il est important comme indiqué dans ton document, néanmoins les casemates en béton bien qu'endommagées ne sont pas détruites c'est aussi indiqué dans ton document, une fois la terre bouchant les embrasures enlevée et les quelques armes faussées remplacées, les casemates redeviendront toutes fonctionnelles et permettront de repousser plusieurs vagues allemandes.
Tu interprètes ce texte. Rien n'indique que les casemates sont remises en état surtout que l'attaque d'infanterie débute dès la fin du bombardement aérien. Il aurait donc fallu que les soldats français s'exposent au feu ennemi pour dégager les meurtrières de leurs ouvrages pour les remettre en état.
Le même rapport indique en outre que "certaines garnisons d'ouvrages ont été entièrement anéanties". Je te rappelle que tes premières affirmation mentionnaient que (message n° 22) :
Tomcat a écrit:les casemates bétonnées résisteront et resteront toutes fonctionnelles
Tomcat a écrit:Guderian, qui a traversé dans le premier bateau, rapporte :
« Les blockhaus qui bordaient la Meuse avaient été détruits par nos canons antichars et de D.C.A. tirant à vue directe sur les embrasures. Les mitrailleuses ennemies durent se retirer sous le feu de nos armes lourdes et de notre artillerie. Bien que le terrain fût parfaitement dégagé, nos pertes demeurèrent légères. »
Encore plus au nord, la 7e division de Panzer du général Rommel a atteint la Meuse dès l'après-midi du 12. Son objectif est de franchir le fleuve aussi vite que possible dans le secteur de Dinant et d'ensuite former une tête de pont sur la rive ouest. Les ponts ayant sauter, Rommel est contraint de forcer le passage au moyen de fantassins transportés sur des canots pneumatiques en caoutchouc. L'attaque est lancée le 13 pour conquérir la rive ouest. Les Allemands se heurtent à une résistance opiniâtre de la 18e division d'infanterie.
Rommel note : « Plusieurs de nos chars atteints se trouvaient sur la route conduisant à la Meuse. Les obus français tombaient avec une grande précision. Nos canots étaient détruits les uns après les autres par le feu flanquant des Français et la traversée ne s'effectuait pas. »
Rommel ordonne alors à plusieurs Panzer IV et à des sIG 33 armés d'un obusier de 10,5 cm d'appuyer les troupes d'assaut. Sous la protection de cette puissance de feu, la traversée peut enfin s'effectuer.
Il s'agit là de pièces d'infanterie et pas d'artillerie. Quant à Guderian, il est impossible de savoir de quel type de pièce il s'agit et il est probable que ce soit aussi les pièces en dotation au sein des Schutzen-Regimenter, puisqu'ils sont en tête de colonne.
Tomcat a écrit:Comme on peut le voir à travers ces témoignages de ces 2 généraux, le bombardement aérien n'as pas été suffisant pour permettre la traversée, seules l'utilisation de canons antichars et de D.C.A. et de chars/canons d'assaut tirant directement sur les embrasures des blockhaus permet de débloquer la situation et réaliser la percée.
Absolument pas, la percée n'est pas la traversé de la Meuse, qui n'en est que le début, mais la conquête d'une tête de pont suffisante pour ne plus être repoussée et constituer la base de départ de l'exploitation par les Panzer-Divisionnen. Et dans cette action, ce sont les Stuka qui ont permis une désorganisation de la défense suffisante pour la rendre possible.
Tomcat a écrit:Ces armes disposant d'une certaine protection, on peut comprendre qu'elles fussent préférés à l'artillerie classique pour des tirs directs sous le feu de l'ennemi.
C'est surtout que ce sont les seules disponibles au moment précis où le besoin s'en fait sentir.
Tomcat a écrit:Quand à la nouveauté de bombardements massifs de Stuka, ce n'est plus vraiment le cas en 1940, car les Stuka furent employés massivement pendant la campagne de Pologne en 1939, ce que les français ne pouvait ignorer:
Les Stukas participèrent à la Bataille de la Bzura qui entraîna la rupture de la résistance polonaise. Les Ju 87 à eux seuls larguèrent 388 tonnes de bombes au cours de cette bataille.
Le 17 septembre, Varsovie est bombardé par huit groupes de Stuka dans ce qui peut être considéré comme le premier bombardement massif de la guerre.
La nouveauté n'est pas l'emploi des Stuka en lui même, mais le remplacement d'un bombardement d'artillerie classique préalable à une attaque par un bombardement massif en piqué dont l'efficacité et la rapidité permet à l'attaque d'être lancée dans les délais les plus brefs.