Merci Prosper pour ces éléments supplémentaires .
Je précise que je dispose d'une grande série de photos de la ligne KW , et que les systèmes de fixations sont multiples , ainsi que l'expose J.Cotrez dans l'article Histomag
- on note bien entendu le rattachement par gonds ( dans lesquels une barre en acier était insérée )
- des systèmes d’élingues se raccordant a des positions fixes ou les fameuses bornes
- on constate aussi des cablages reliant a des systemes de type "dent de dragon" en acier .
Le grand avantage de la forme arrière de la porte permettait de coller au terrain en exécutant des virages, mais le système de fixation par gond nécessitait un terrain plat . Il s'adaptait donc tout particulièrement a ce que l'on nomme " le couloir des chars" .
La porte belge avait pour avantage d’arrêter a la fois les chars et l'infanterie ( lorsque les cornières étaient placées ) , les "dents de dragon en acier" n'ayant eux qu'un impact sur les chars, mais autorisant un tir défensif antichar . Ce type de structure avait incontestablement un avantage : celui d’être mobile . Malheureusement , si j'en crois quelques lectures , il a tout simplement été contourné en 1940 . Pour autant , l'idée n'est pas mauvaise et cette ligne antichar "cheap" aurait pu avoir de bien meilleurs résultats si une partie des ouvrages n’était pas en situation de replacement lors de l'attaque Allemande .
L'utilisation Allemande , telle que l'on la voit sur la photo que tu as proposé , Prosper, indique que l'objectif n’était plus de former une ligne mais créer des barrières infranchissables aléatoires, entre lesquelles, probablement, des asperges de Rommel devaient se situer ( barrieres aussi bien pour les chars que pour les barges de débarquement , si les portes étaient solidement ancrées - je ne suis pas certain ,mais je pense que les rouleaux pour rendre les portes belges mobiles avaient été ôtés lors de leur réutilisation par les Allemands ) . Par ailleurs, cela autorise des ouvertures de tir de type antichar entre les structures, ce qui n’était pas possible en 1940 sur la ligne KW .
La structure ouverte de barres d'acier autorise par contre un tir de mitrailleuse anti-infanterie , mais offre tout de même un abri , certes limité , même s'il empêche le déploiement de cette dernière .
Comme tout ouvrage défensif , il n’était pas prévu de laisser la ligne KW sans défense humaine et d'artillerie , mais bien un moyen de contenir le plus longtemps possible en un endroit l'attaquant afin qu'il soit vulnérabilisé par un débit limité qui soit acceptable par les moyens défensifs .
Je n'avais pas "percuté" que les premiers hedge-cutter -comprendre les coupes haies montées sur les chars Sherman et light Tank pour la campagne de Normandie - avaient été découpés sur ces portes belges, ce qui en fait une 4e utilisation historique si l'on peut dire . Merci a Jean Cotrez pour cette info .
Je rajoute deux photos concernant la mixité Porte-belge et dent de dragon en acier . On y voit clairement la porte belge , la borne d'ancrage , et les dents de dragon reliées .
J'ajoute un cliché détaillant le principe des gonds, avec la barre en acier qui est insérée entre deux portes belges .
Enfin , je rajoute une photo concernant un alignement de dents de dragon en acier belge , qui fait furieusement penser aux images de propagande du west wall ( ligne siegfried ) , tout a l'honneur de nos amis les belges .
Amicalement ,
Alain