norodom a écrit:Peut-être est-ce l'objet du document confidentiel ?
Bonsoir Norodom,
Le contenu de cette note confidentielle :
1. Ne pas oublier que l'objet du procès est limité à l'impréparation de la guerre en France de 1936 à mai 1940 pour des raisons qui ressortiront clairement des débats.
2. Orienter les esprits sur les faits accablants que les audiences révéleront dans l'ordre des diverses impérities relatives à l'organisation et à l'équipement des armées de terre et de l'air, au développement de nos fortifications, à la préparation de la mobilisation industrielle.
3. Faire ressortir que les accusés sont responsables d'avoir manqué aux devoirs de leur charge dans la période critique où ils étaient au pouvoir .
4. Expliquer, en toutes occasions, que le véritable procès, c'est celui de l'état de choses d'où est sortie la catastrophe, afin de permettre au peuple français jeté dans le malheur de porter un jugement sur des méthodes de gouvernement dont il est devenu la victime.
5. Montrer que ce procès se saurait être celui de l'Armée qui, troupes et chefs, a dû se battre sans disposer des outils indispensables dans une guerre moderne.
6. Développer chaque jour les arguments et les réfutations qui seront fournis aux journaux par le service de presse au fur et à mesure que le déroulement des séances l'exigera.
7. Tenir compte de cette dernière consigne de manière particulièrement rigoureuse, s' il s'agit un jour de la personne du Maréchal et de sa politique.
8. Revenir fréquemment sur le fait que la politique du Maréchal, dans tous les domaines, a été et est inspirée par la nécessité qui découle de cette évidence : La France est condamnée à construire un régime nouveau ou à périr.
Cette note fit le tour de la presse y compris celle de Londres. Raymond Aron, dans la revue "La France Libre", daté du 15 mai 1942, y consacre un long article. R. Aron y voit un sursaut de la France dans son refus d'obéir à l'Allemagne et un pied de nez au gouvernement de Vichy.
Ceci sera ma dernière participation à ce forum (vous n'y êtes pour rien cher Norodom)
Cordialement,
Francis.