Post Numéro: 36 de Jacques A.COLIN 25 Déc 2012, 18:58
fbonnus a écrit:brehon a écrit:Bonjour,
Qui sont ces "certains"?
Cher yvonnick, je crois avoir lu, mais je ne sais plus où, que l'Armée Française avait initié très tôt (pour ne pas dire organisé) dans certains endroits, un "exode" des populations ...
J'essaierai de retrouver cela en fouinant dans ma bibliothèque ce soir
Quant à la seconde partie, je voulais exprimer effectivement "l'exode massif' qui a précédé de quelques jours la signature de la défaite avec l'Allemagne ...
Cher Fred et tous les amis de ce fil,
Quand on parle de mai-juin 40 il ne faut pas confondre EXODE et EVACUATION..!
1° : Les Plans d'évacuation ont toujours existé: Il s'agit de soustraire à un éventuel ennemi les personnels et services de l'Etat ou des Collectivités indispensables au Pays... Le plan d'évacuation des frontières de Lorraine et Alsace était de la crise de 1938....Mais il s'arrêtait à la limite de la ligne Maginot, ...la Belgique neutre étant probablement considérée comme suffisamment protectrice...
2° : Quand on parle de l'EXODE, et notamment des populations Belge et du NORD de la France, il faut se replacer en esprit dans le temps et l'espace et les conditions de vie de l'époque : cela a duré du 10 mai au 28 mai 1940, capitulation de LeopoldIII...! 18 jours d'enfer d'une retraite honorable certes, mais qui se terminera par la Bataille de la LYS (Décès de la mère de la belle-maman de Prosper...)A) Grâce à l'héroïque défense de l'Armée Belge des 10-11-12 mai, le plan d'évacuation Belge du personnel et des services se déploie par chemin de fer ou ou routier en direction du SUD ou de l'Ouest... Ce sont ces "évacués" (souvent cadres administratifs) qui se retrouveront dans le sud de la France....
B) Pendant les premiers jours de l'attaque, un plan d'évacuation semblable est appliqué par la France pour le Nord et c'est ainsi que de nombreux cadres administratif ou d'industries parviendront, par le train ou par camions réquisitionnés à rejoindre leur siège social ou les régions hospitalières...Bretagne et sud de la Loire...
C) : En vertu des accords passés, la 1ère Armée Française entre en Belgique le 13 mai alors que les allemands ont déja franchi le Canal Albert. Elle prends position de défense à l'ouest de la voie ferrée Bruxelles-Namur, jusqu'à hauteur de GEMBLOUX. Ce sera le lieu d'une terrible bataille, que mon beau-père, y étant comme sous officier au 27°R.I. m'a souvent racontée....
Le front ayant été enfoncé au Nord, l' Armée entame alors un retraite défensive paralèlle à l'Armée Belge, en direction de Maubeuge et quitte la Belgique le 16 mai. Cette retraite se poursuivra jusqu'au 29 mai se terminant par la Chute glorieuse de ma ville de LILLE...
Il faut noter que pendant ce temps les Chars de GUDERIAN ont foncé à travers les Ardennes et atteint les rives de la Manche le 24 mai encerclant les trois armées... C'est dans ce contexte militaire que s'est déroulé ce que l'on appelle : l'EXODE
3° : Dans les trois régions encerclées par les "boches" le souvenir des exactions subies vingt-cinq ans auparavant en 14-18 pendant
quatre ans se transmet de génération à génération, et il est difficile aujourd'hui, quatre vingt ans après, de comprendre cette peur panique de l'envahisseur, violeur et assassin qui envahit la population modeste, souvent rurale, campagnarde vivant dans des villages rasés par la mitraille et à peine reconstruits...
Oui, c'est bien cette peur qui va lancer sur les routes, ce petit peuple affolé, au milieu de troupes en retraite, traînant leur bien précieux dans un invraisemblable entassement de chariots ou de voitures d'enfants aux roues fatiguées et grinçantes...
J'ai déjà essayé de vous décrire cet exode qui reste pour moi, un cauchemar permanent, mais il se fait tard et j'y reviendrai demain
à suivre...