Post Numéro: 7 de norodom 09 Fév 2012, 20:16
Bonsoir Christophe,
Pour donner suite à votre réponse à la question de JARDIN DAVID, qui a eu une très bonne idée de vous la poser, je vous transmets un extrait de l' Historique du 14ème GRCA du 01 Février 1940 au 23 Juin 1940 - Par Le Lt-Colonel Gallini
Journée du 10 Juin 1940 :
Vers 10 heures, le Lt-Colonel Bonvalot passe à mon PC pour me dire que la demande adressée la veille en vue de changer l’emplacement de mes bivouacs a été accueillie favorablement à l’E.M du 21ème C.A et que j’ai la latitude de gagner telle zone avoisinante de mon choix. Je choisis le bois de Baricot, à 2 km plus au Sud, sur lequel aucun obus n’est encore tombé. Le mouvement se fera à la nuit tombante.
En quittant Barricourt, le Lt-Colonel Bonvalot s’est dirigé sur Tailly. A 11 heures, il me fait appeler au PC du Général Roucaud pour me mettre éventuellement à la disposition de cet officier général qui, inquiet des infiltrations qui se sont produites dans le bois de Dieulet au cours de l’attaque allemande du 9 et ayant engagé toutes ses réserves pour colmater son front, a demandé que mon GR soit mis à sa disposition pour barrer le rentrant de Beau-en-Argonne et empêcher l’ennemi de débouler en plaine au Sud de la forêt de Dieulet.
Je suis en train de prendre mes dispositions en vue d’exécuter les ordres reçues lorsque, brusquement j suis convoqué à Cornay, le nouveau PC du C.A. J’y arrive vers 14 h 30. Le général que je rencontre sur la terrasse du château est calme mais, autour de lui, les mines sont consternées. Les nouvelles provenant du front de la IIème Armée et plus à l’Ouest sont mauvaises. Sous la pression de l’ennemi les divisions chargées de tenir l’Aisne ont cédé. La situation générale est telle qu’il va falloir décrocher au cours de la nuit suivante sur tout le front de l’Argonne sous la couverture d’une croûte composée d’infanterie, des GR présents et de quelques pièces de 75 chargées de donner, jusqu’au dernier moment, le change à l’ennemi. Cette arrière-garde doit rompre elle-même le 11 vers 3 heures.
Cette perspective est pénible car le front tenu par le C.A.C et le 21ème C.A, les troupes en ligne ont admirablement résisté aux assauts allemands du 09 juin. Personnellement, je reçois l’ordre de renforcer le GR de la 1ère DIC (71ème GRDI) avec un escadron à cheval, le 13ème GRDI de la 6ème DI avec l’autre et d’aller tenir avec son groupe motorisé, qui sera renforcé sur place par le 73ème GRDI (Commandant de Saint-Sernin) et un bataillon de chars (Commandant Delacommune) la ligne de hauteurs partant de Saint-Juvin vers l’Est et dominant au Sud la vallée de la Dhuy, position sur laquelle viendra s’organiser l’infanterie après son décrochage et qu’elle « défendra sans esprit de recul ».
A 17 h 30, je réunis mes commandants d’escadrons, je leur donne verbalement mes ordres. Les capitaines feront leurs reconnaissances sans délai et les escadrons à cheval gagneront leurs emplacements la première partie de la nuit.
Le groupe d’Harcourt lève son bivouac vers 19 h 30 sans incident. A 20 heures, je quitte moi-même Barricourt pour Sommerance. Le 73ème GRDI ne tarde pas à m’y rejoindre ainsi que le bataillon de chars.
Je charge le groupe motorisé du 14ème GRCA de tenir Saint-Juvin et Saint-Georges, le 73ème GRDI Landres et les lisières des bois de Romagne et de Bauthville. Le groupement de GR est ainsi distendu sur une dizaine de kilomètres avec un effectif ne dépassant pas 500 hommes.
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grca.free.fr/historique_grca/14/14_grca_historique1.pdf
Cordialement,
Roger