champs de mines en 1940

[Dog Red]

C'est là que Gamelin manque de personnalité, à mon avis, en tous cas il tient à rester dans ses attributions ou veut éviter un conflit avec les politiques, je ne sais pas, mais il se contente de "déplorer". Il n'a pas la carrure pour le poste.

J'ai pris conscience au fil de mes dernières lectures sur l'entre-deux-guerres que le système décisionnel français est particulièrement éclaté.

D'une part les politiques (ministères de la Guerre, de la Marine et de l'Air, le récent dernier né qui tente de s'émanciper de l'armée de terre) et d'autre part les états-majors Terre/Air/Marine.
Les deux mondes se rencontrent parfois mais les politiques ne se mêlent pas des affaires militaires et réciproquement, ai-je compris.

Les politiques se jalousent entre eux et arrachent les budgets comme de véritables trophées.
La jalousie est la même entre militaires.

L'absence de coordination est patente au-dessus du niveau de GAMELIN (chef d'état-major "Terre").

[Dog Red]

Avons nous un exemple, en mai-juin 40 d'un allemand à vélo ou d'un véhicule voir un blindé détruit par une mine ?

Je reconnais ton pragmatisme.

Je suis plusieurs groupes facebook sur les combats de mai 40 dans le Nord.
Les photos d'épaves de chars français y abondent. On trouve bien moins d'engins allemands et jamais qui donnent l'impression d'avoir heurté une mine (si tant est qu'ils seraient aisément reconnaissables).

Côté belge, les destructions préparées en Ardenne ne comprenaient pas de champs de mines (sauf exception) mais bien des fossés antichars et quelques champs de barbelés couverts par les feux.
Les destructions, et non les mines, devaient entraver les routes.
Sur la ligne défensive canal Albert/Meuse je n'ai jamais lu que celle-ci était garnie de mines.

Sur la position KW, les obstacles antichars tels les éléments Cointet sont la norme.

Le "corridor des Panzer" ne me semble pas concerné par les mines dès lors qu'il est en arrière de la PR à la frontière franco-belge.
Idem à Sedan ou Dinant. La tâche essentielle des Pionniere y est le franchissement plutôt que la lutte contre les mines qui me semble absente des témoignages sur les 1. ou 7.Panzer-Divisonen.

Je propose un début de réponse sur ces absences de champs de mines : la promiscuité des populations civiles avec les positions défensives.
Autant de bonnes terres agricoles (du moins en Belgique) que les champs de mines rendront inexploitables (sans même parler du danger d'accidents). Idem en France ?

Autre élément de réponse : le facteur temps qui s'ajoute aux manques de fournitures évoqués. La Drôle de guerre transforme nombre de fantassins en terrassiers. Priorité aux positions de campagne, qui plus est à une période de l'année peu propice. Les champs de mines n'apparaissent-ils pas dans un second temps ? Qui plus est réalisés par des spécialistes par définition peu nombreux ?

Enfin, une dernier élément qui me vient à l'esprit : les Panzer évoluent dans un espace dédié à la manoeuvre par le commandement allié. "Les Flandres" pour faire court. Or les mines ont pour objet d'empêcher le mouvement (comme sur le secteur de la Ligne Maginot sans doute ou sur celui du Westwall comme l'offensive sur la Sarre l'a d'ailleurs démontré).

Ca fait beaucoup de supputations

Oui, mais,secouer les politiciens ou industriels ou militaires responsables nuirait à sa" carrière " et pourrait mécontenter ses "zamis",pour moi, c'est déjà le système de la "bureaucrature" ...C'est le même processus qui va amener un homme énergique comme Albert Caquot de la production aéronautique à démissionner alors qu'il avait très bien pu diriger en 14/18 ;Personne n'a la force politique de "secouer le cocotier" semble-t-il...
L'ingénieur va s'insurger lors d'une importante conférence au ministère de l'Air en décembre 1939 quand il entend stupéfait les militaires se féliciter du petit nombre de pertes d'avions au combat puisque les instructions du haut commandement ordonnent de "ménager" l'aviation alors qu'ils se satisfont des cadences de fabrication des Leo et des Dewoitine520 dont les retards de mises en service sont très inquiétants...Sans ambiguïté il met en cause la direction des contrôles du ministre qui arrête tout et désagrège toute puissance de travail.Il écrit:" Je savais déjà,ily a deux ans ,que l'administration française était devenue impuissante.Je pensais que la guerre lui apprendrait la nécessité de l'efficacité.Je suis sûr aujourd'hui qu'il n'en est rien"