Est-ce la naissance d'une fausse information ?
Je ne vais pas mentionner une nouvelle fois le blog cité par Mick, point de départ de ce fil de discussion sur les "atrocités" française envers les Belges, où, à droite, sur ce blog, on voit côte à côte le drapeau Français et le drapeau Nazi... On voit tout de suite sur quel genre de site on se trouve, et c'est bien pour combattre ce genre d'extrémisme, racisme et autre nationalisme au service d'une idéologie actuelle qu'il est nécessaire de faire le point sur cette histoire.
Revenons au sujet.
Qui étaient ces "gens" dans ce ou ces trains ?
Qui est à l'origine de leur arrestation dans le nord-est de la France ?
Ont-ils été "déplacés" à cause de leur nationalité ? ou bien à cause de leur religion ou appartenance politique ?
Dans le blog cité par Mick, la cause est entendue, il s'agit de citoyens Belges "persécutés" par les "méchants" français (on voit avec ce qui ce passe aujourd'hui en Belgique, où peut conduire cet amalgame)
Mais il existe d'autres sources sur ce sujet que le blog cité par Mick ne mentionne pas (ce qui au passage remet en cause l'impartialité de ce blog où toutes les hypothèses n'ont pas été présentées)
Wikipedia (attention aux sources)http://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_Gurs#En_provenance_de_BelgiqueEn provenance de Belgique
Juifs : à partir du 10 mai 1940, cinquante convois de familles, pour la plupart juives, déportées vers la France par les Allemands après l'occupation de la Belgique.
En provenance des Pays-Bas
Le premier contingent arriva à Gurs le 21 mai 1940, onze jours après que le gouvernement allemand eut débuté sa campagne occidentale par l’invasion des Pays-Bas.
En provenance d'autres pays occupés par le Reich
Des citoyens de pays qui étaient dans l’orbite du Reich, tels que l’Autriche, la Tchécoslovaquie, l’Italie ou la Pologne
Jewishtraceshttp://www.jewishtraces.org/rubriques/?keyRubrique=le_camp_de_st_cyprienLe 10 mai 1940, l’Allemagne envahit la Belgique.
La police Belge procède alors à une vague massive d’arrestations des réfugiés juifs en provenance des territoires du Reich. Sortis à l’aube de leurs appartements, les réfugiés sont sommés de prendre des vivres pour 48 h. Ceux arrêtés dans la rue n’ont pas l’occasion de passer chez eux pour récupérer le nécessaire pour le voyage vers les camps du Sud de la France.
Bien qu’il ne soit en aucun cas inquiétants d’un point de vue politique, les réfugiés déportés de Belgique en dépit du droit d’asile, sont traités par la police et la population comme des Allemands suspects, espions appartenant à la 5e colonne.
A la frontière franco-belge, la gendarmerie française prend le relais, le voyage depuis Bruxelles ou Anvers jusqu’à St Cyprien dure 18 jours. Dans les camps de transit, les prisonniers sont dépossédés des quelques effets personnels qu’ils ont pu prendre avec eux.
Selon les sources, on dénombre de 5 000 à 8 000 réfugiés juifs venant du Reich, qui suite aux arrestations se sont retrouvés internés à St Cyprien. Le Rabbin Kappel, aumônier militaire français note après visite du camp, dans une lettre adressée au Grand Rabbin de France en date du 16 septembre 1940, le chiffre de 8 000 réfugiés, âgés de 16 à 62 ans. Le chiffre le plus communément admis tourne autour de 7 500 réfugiés, pour la plupart juifs en provenance de Belgique.
La commission Kundt de passage à St Cyprien fin Juillet 1940, effectue un décompte par nationalité des internés ; ils établissent un total de
5 065 personnes avec une majorité d’Allemands (2 675) et d’ex-Autrichiens (989).
Lors d’un exposé pour le Comité de coordination de Toulouse présenté conjointement par diverses organisations de bienfaisances françaises ainsi que le JOINT et l’HICEM, on dénombre 6 000 hommes à St Cyprien, avec une moyenne d’âge supérieure à 40 ans, la tranche d’âge dominante est celle des 25-48 ans. Les organismes signalent aussi 14 hommes de moins de 17 ans, 16 hommes de plus de 65 ans et un homme de 83 ans.
Les couches sociales sont très diverses, beaucoup d’universitaires, de juges, médecins, d’artisans et de commerçants. Seuls 500 internés ont la possibilité de subvenir à leurs besoins, les autres restent dépendant des organisations de secours officielles ou privées.
En Juillet 1940, St Cyprien est un des camps les plus peuplés de la zone Sud.
http://www.jewishtraces.org/rubriques/?keyRubrique=carte_didentit_du_camp_de_gurs Durant la dernière semaine du mois de mai 1940, la population de Gurs passe de 1 500 à 12 000 personnes.
Arrivent à Gurs les femmes allemandes et autrichiennes déplacées de Belgique (majoritairement des juives) après l’invasion du 10 mai 1940 et celles arrêtées en France à partir du 15 mai. Les communistes français considérés comme « pro-nazi » suite à la signature du pacte de non-agression Germano-soviétique.
Les juifs allemands. En Allemagne on les persécute car ils sont juifs, en France car ils sont allemands. Toutes ces personnes sont qualifiées d’indésirables par l’administration françaises et suspectées d’être des espions à la solde du Reich.
B/S Encyclopédiehttp://www.encyclopedie.bseditions.fr/article.php?pArticleId=116 Début 1940, les Juifs vivant en Belgique sont 90.000. Anvers en compte 50.000, Bruxelles 30.000, Liège et Charleroi quelques milliers.
Ce sont en majorité des réfugiés n'ayant pas la nationalité belge, étrangers ou apatrides, venant de Pologne pour la plupart, ayant trouvé refuge en Belgique après la Première Guerre mondiale. Il y a parmi eux 30.000 Juifs allemands ayant fui le Reich. Lors de l'invasion, beaucoup fuient dans le sud de la France et le 10 mai 1940
les généraux de la Wehrmacht expulsent en France 8.000 juifs réfugiés du Reich qui sont emprisonnés dans les camps d'internement de Gurs et Saint Cyprien. En janvier 1942, la conférence de Wannsee, estime le nombre de Juifs en Belgique à 43.000 personnes. Il y en a probablement en fait environ 60.000. A peine 7% environ possèdent la nationalité belge.
Cercle d'étude de la Déportation et de la Shoahhttp://aphgcaen.free.fr/cercle/c15122001.htm "La Résistance et la Déportation des Juifs en Belgique occupée",
conférence de Maxime Steinberg,
professeur associé à l'Institut des Hautes Etudes du Judaïsme,
Université Libre de Bruxelles.
En Belgique, où le souvenir de l’occupation et de la déportation de main d’œuvre en 14-18 est très fort, on ne peut déporter massivement les juifs
sans réactions de la population. La sécurité du Reich à Wannsee, a évalué à 43 000 les personnes de race juive en Belgique.
La première déportation a lieu le 10 mai 1940 avec l’arrestation de suspects juifs allemands et autrichiens, déportés dans le sud de la France, à Saint Cyprien.
Je vous laisse à vos conclusions... Mais là encore, les "sources des documents" et surtout leurs "interprétations" peuvent être aussi orientés. Il ne faut pas se contenter de présenter des "pages" Internet pour apporter des preuves... Ces preuves, il faut les retrouver à la source. On ne peut pas se dire historien en faisant simplement du "copier/coller", puis, à partir de ces extraits "sélectionnés par d'autres", présenter des conclusions comme étant des vérités.
A côté de cette thèse "nationaliste", il faudrait aussi étudier cette thèse fondée sur "l'antisémitisme", et aussi rapprocher tout cela du Mythe (ou réalité) de la 5eme Colonne en mai/juin 1940... Tout est très complexe en Histoire... Et par simplicité (ou pour tenter de présenter les choses de manière claire), on prend des raccourcis, on choisit "ses sources"... Cela donne alors naissance à des programme TV sur ce sujet "superficiels", ou pire, à la justification de thèses extrémistes.
La question reste alors entière, mais elle est maintenant beaucoup plus complexe à analyser :
Qui étaient ces "gens" dans ce ou ces trains ?
Qui est à l'origine de leur arrestation dans le nord-est de la France ?
Ont-ils été "déplacés" à cause de leur nationalité ? ou bien à cause de leur religion ou appartenance politique ?
Cordialement
Franck Pohu
Chargé de mission
Fréquence Sillé / Sauvegarde de la parole sarthoise