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Un extrait :
Les relations politico-militaires. ¯ La question des rapports entre le gouvernement et le haut commandement a dominé les débats de l'entre-deux-guerres sur l'organisation de la défense nationale. Le problème était de distinguer, dans la conduite de la guerre, les décisions qui doivent relever du gouvernement de celles qui incombent aux commandants en chef. Ce problème n'a pas été résolu lorsque la guerre se déclenche en septembre 1939. L'ambiguïté des textes laissait la porte ouverte à des empiètements des uns sur les attributions des autres, à une confusion entre les fonctions de direction et d'organisation, de conception et d'exécution, enfin, à des conflits entre le pouvoir politique et l'autorité militaire, qui n'ont pas manqué de se produire en 1939-1940 et auxquels le grand quartier général a pris une part importante. L'étude de cette structure permet de toucher à l'un des fondements même du régime républicain en général et de la IIIe République en particulier : la peur du sabre. La défaite de 1940 ne fait d'ailleurs que renforcer la méfiance des hommes politiques à l'encontre des militaires. Les interférences entre le monde politique et le monde militaire sont néanmoins nombreuses. La rivalité au sommet de l'armée entre le général Gamelin et le général Georges se double d'une rivalité au sommet de l'État entre Édouard Daladier et Paul Reynaud. Ces rivalités interagissent l'une sur l'autre. La conduite de la guerre en est gravement handicapée : l'entente ne règne ni à la tête de l'État, ni à la tête de l'armée, ni entre le chef du gouvernement et le commandant en chef des forces terrestres.