Dog Red a écrit:
Le credo du commandement français n'est il pas "La bataille conduite" ?
Il exige une hypercentralisation du commandement qui laisse peu de place à l'initiative.
Avis aux spécialistes en effet. (Loïc peut être pour nous éclairer ?)
Je ne suis pas très doué pour évoquer ce qui se rapporte à la tactique. Mais, en gros, au sein de l'armée allemande, que ce soit dans le domaine offensif ou défensif, l'action défensive n'étant sensée être, elle, même, qu'une étape ou un préambule dans l'optique d'une nouvelle action offensive, l'état-major - ce, jusqu'au niveau de la compagnie - était systématiquement mis à contribution lors des préparatifs de l'action; il n'était pas question de remettre en cause les ordres supérieurs, mais de proposer, si nécessaire, des améliorations, soit en fonction du terrain, soit des moyens & compétences particulières des unités, soit les deux réunis.
Une fois, cette phase préparatoire achevée et prise en compte, les ordres n'étaient plus "discutables", mais, sur le terrain, l'encadrement conservait l'initiative de pouvoir adapter sa "progression" aux circonstances, afin d'assurer au mieux sa mission... néanmoins, il valait mieux ne pas se planter!
La méthode trouve, probablement, son meilleur exemple, à tous les niveaux hiérarchiques, avec le"Kampfgruppe", le groupe de combat, et, surtout, sa souplesse de constitution. Revers de la médaille, sur le terrain, la situation peut, souvent, paraitre "confusionnelle".
De fait, l'organisation divisionnaire ou régimentaire n'existait que lorsque ces formations étaient dans leurs casernements, sinon, sur le terrain, c'était la "valse permanente" des unités. C'est pour cette raison, que les tables d'organisation de temps de guerre (Kriegsgliederungen) et les états d'effectifs et de matériels (Meldungen), que publiaient les divisions, selon le cas, toutes les décades et/ou tous les mois, n'avaient, bien souvent, de valeur que le jour de leur établissement.
Cà explique, aussi...
1) L'existence du très grand nombre d'unités indépendantes, de diverses spécialités, les Korpstruppen, à disposition des corps d'armée, et les Heerestruppen, placées, elles, sous l'autorité de l'OKH, toutes ces formations jouant les "pompiers", en fonction de la situation existante sur la ligne de front; on en a, au moins, deux bons exemples connus, avec les Heeres-StuG-Abteilungen, de la Sturmartillerie, et les s.Heeres-Panzer-Abteilungen (Tiger)
2) L'autonomie de moyens, qui, au fil du conflit, descendra jusqu'au niveau de la compagnie.