Dog Red a écrit:Prosper Vandenbroucke a écrit:Cela n’explique sans doute pas l’emploi de 88 flak en canons antichar à Hannut ...
Avant d'expliquer il faudrait déjà s'assurer de leur présence à Hannut.
Pas encore trouvé dans les sources que j'ai feuilletées jusqu'ici (la source citée par Clauster est très largement inspirée, quand pas recopiée, de l'ouvrage de BARBANSON sur Hannut... ...les allusions aux 88 sont par contre "ajoutées" par l'auteur sans en donner la source).
Je potasse également l'article "Les 8,8cm Flak pendant la Campagne de France" paru dans le TNT n°66 de mars avril 2018 qui tente justement de faire la part des choses entre mythes et réalité.
Il n'est question de 88 qu'à Montcornet et Abbeville mais pas à Hannut (je dois terminer l'article mais il est chronologique et donc...).
Hormis quelques unités indépendantes de la Heer, qui avaient été équipées de " Bunker-Flak", aussi bien tractées qu'automoteurs, l'armement antiaérien de ladite Heer se résumait à une "vingtaine" de compagnies de 2 cm automoteurs (Sd.kfz.10/4) , à des pièces tractées de même calibre et un gros paquets d'affûts double ou triple de MG de 7,92 mm hippomobiles, tractées par un véhicule ou bidouillées sur un plateau de camion ou un véhicule "lourd" de transport de personnel! Tout le reste, pièces de 2 cm, 3,7 cm, 8,8 cm Flak, étaient sous l'autorité de la Luftwaffe. Déjà que la pièce 8,8 cm Flak 18 ou 36 pesait un "âne mort" - plus de 4 tonnes en configuration route - on va oublier, vite fait, celles de 10,5 cm!
En plus, les 8,8 cm Flak 18 et 36, devaient, au préalable, être configurés en emploi terrestre, pour un usage, comme pièces d'artillerie "classique" ou antichars. Sinon, les canons de 8,8 cm Flak 37 et 10,5 cm Flak, eux, n'étaient pas conçues pour ce type d'emploi... donc, le problème est réglé!
Certes, les équipes de servants de la Luftwaffe étaient sensés suivre une formation pour l'éventuel emploi "terrestre" et antichar" de leurs pièces. Le principe marchait assez bien avec les équipes de pièces dotées de 2 cm ou 3,7 cm, le tir à très basse altitude, sur un appareil qui fait du "radada", étant proche de l'usage "terrestre", d'autant que les munitions utilisées sont les mêmes.
Mais çà avait été, en dépit des "légendes" qui circulent, une toute autre paire de manches avec les servants de la Flak lourde (8,8 cm et plus). Déjà, leur formation, dans ce domaine, était des plus légères et, même, elle pouvait gonfler grave leurs propres instructeurs. Si les gars n'étaient pas partis pisser durant le cours ou ne s'étaient pas amusés à croquer l'instructeur sur les pages vierges de leur manuel, on allait tirer deux ou trois pélots d'exercice avec un 8,8 cm Flak 18 ou 36 (configuré pour!), en simulation d'emploi terrestre ou antichar, puis on passait aux choses "nobles" sérieuses , l'emploi antiaérien!
Sur le terrain, au combat, compte-tenu de ce que je viens d'évoquer, en 1940, une batterie de 4 pièces de 8,8 cm Flak qui s'était retrouvée, provisoirement subordonnée à une Panzer-Division, ne pouvait guère prendre la moindre initiative si on était amené à l'utiliser en emploi "terrestre" ou "antichar". On courait, alors, "débaucher", vite fait, un officier artilleur ou spécialiste de l'antichar, avec une équipe de sous-offs et "pinpins" brevetés pour encadrer les gars de la Luftwaffe.
A l'automne 1940, la Heer avait, comme par hasard, créé sa propre branche de personnel antiaériens "polyvalents!", mais elle était très loin de l'avoir complétée en juin 1941! On est en droit de se demander pourquoi, puisque certains nous expliquent - par méconnaissance! -, que, selon eux, les servants de la Luftwaffe auraient pu, sur un simple claquement de doigt, changer, aussi, sec, l'emploi de leurs pièces. La "légende" semble remonter à la spécificité du corps expéditionnaire de la "Legion Condor"; vu l'importance très relative de la flotte aérienne républicaine, ses équipes de Flak avaient eu le temps de s'essayer "tranquillement" aux autres emplois possibles de la pièce de 8,8 cm Flak 18. En avaient découlé, en retour, des variantes d'emploi très utiles, mais dont la Luftwaffe n'avait à peu près rien à secouer! Un canonnier naval n'a pas grand-chose à voir avec son pendant terrestre, il en est de même des canonniers antiaériens! D'ailleurs, à bord des grandes unités navales, comme par exemple, le Bismarck ou le Tirpitz, la Luftwaffe fournissait le personnel d'encadrement des batteries de canons antiaériens.
Alors, s'il a bien existé, en 1940 ou plus tard, quelques cartons antichars "spectaculaires", réalisés par certaines unités de la Luftwaffe, çà n'avaient été que des résultats "très exceptionnels".
Amen!
Quand Daniel (Dog Red) évoquait, hier, les supposées "performances supérieures" des canons antiaériens, en fait, il s'agit des "performances" de tout canon "moderne" à "long tube", qu'il soit, aussi bien, naval ou terrestre et dont la plupart des pièces antiaériennes sont dérivées. Notre fier canon 75 mm Modèle 1897 , de par la seule longueur de son tube, même si son tir tendu avait pleuré sa mère, à partir du moment où les troupes s'étaient terrées dans des tranchées ! , avait révélé, un peu plus tard, ses capacités dans un emploi antiaérien et antichar!