Bonsoir Bernard,
kfranc01 a écrit:La France n'est plus le bras armée de l’Angleterre, mais retranché derrière la ligne Maginot, le bouclier. C'est la flotte Anglaise qui est la pièce maitresse. Elle permet d'imposer un blocus à l'Allemagne, on entend l'affamer et gagner la guerre sans tirer un coup de canon; tout en ayant accès aux impressionnantes ressources de l'Empire et des Colonies.
Cette stratégie est affiché, elle est connu de tous; une guerre longue, est mortelle pour l'Allemagne. Les Allemands, loin d'être stupide, le savent bien.
L'Allemagne n'a d'autre choix que de réaliser de rapides coup de mains; habilement orchestrés; les uns après les autres. Le génie d'Hitler, pour moi, c'est d'avoir compris que la France ne bougerait pas de sa ligne Maginot; lui laissant main libre à l'Est.
Elle s'est constituée, a pensé avant même l'arrivé de tonton Adolf, les bases d'une force que l'on qualifierai aujourd'hui de 'force d'intervention rapide', puissamment armée, en partant de quasi-rien, sous le manteau, sur la base de génial bricolage, en adéquation avec cette réalité...
Je partage ton analyse, au détail près de la "force d'intervention rapide" qui est généralement constituée pour riposter. La notion fait plus penser au Corps de Cavalerie Prioux en avant de la manœuvre Dyle.
Non, comme par le passé, l'Allemagne se forge une masse de manœuvre capable de provoquer une bataille décisive victorieuse qui lui permettra d'imposer sa paix du prince. On est en plein CLAUSEWITZ.
C'est la rapidité, comme en 1914 ou 1870, qui est la clé de la doctrine d'emploi mais c'est bien toute une armée qui est derrière pour les raisons que tu as évoquées.
kfranc01 a écrit:C'est le manque de camions et de trains qui fait capoter la campagne en URSS; permettant à l'hiver Russe de mettre fin à cette stratégie de campagne courte, de guerre éclair. Avoir les moyens logistiques n'est pas synonyme d'avoir prévu une guerre longue; c'est avoir les moyens de projeter sa force suffisamment loin et rapidement pour ne pas avoir une guerre longue. Avoir la logistique pour réussir l'invasion de l'URSS ne veut pas dire être prêt pour une guerre longue.
Tout à fait d'accord.
En 1941 la
Wehrmacht n'avait pas les moyens (logistiques comprise) de vaincre l'URSS en une courte campagne, elle n'en avait même pas la stratégie. C'est d'ailleurs tout le problème du
III Reich, une succession de coups tactiques souvent audacieux (pour surprendre) menés au gré des opportunités mais sans stratégie d'ensemble.
kfranc01 a écrit:Avoir les moyens d'une guerre longue; c'est en premier lieu s'assurer l'accès aux matières premières fondamentales sur le long terme, tel le blé, le charbon, le pétrole, le fer, les métaux rares; pour nourrir sa population et faire tourner à plein ses usines. Il fallait pour cela défaire la stratégie allié du blocus; ce qui ne fut pas fait avec la non victoire sur l'Angleterre.
Le
Lebensraum à l'Est devait, dans le chef de HITLER, fournir les matières premières nécessaires à l'autarcie voire à une guerre longue contre les anglo-saxons si l'Angleterre s'obstinait à poursuivre celle-ci.
La non-victoire totale de 1940 offre à HITLER le contraire de son postulat de départ pour s'assurer les moyens de conquérir ce
Lebensraum. Quel paradoxe que la victoire totale contre la France soit en réalité une sorte de victoire à la Pyruss !
frank01 a écrit:Ce qui aurait pu être le cas si l'Allemagne avait compris l'importance des Porte Avions par exemple... et en avait construit plusieurs d'opérationnels quitte a faire comme les Japonais, faire du léger sur base de cargo converti... A mes yeux, c'est la plus grosse erreur de l'Allemagne, qui signa son arrêt de mort à terme: la non maitrise des mers.
C'est ton cœur de marin qui parle là !
Tu proposes une version aéronavale du Plan Z cher à RAEDER. Mais refusé par HITLER pour raisons idéologiques.
Mais même… l'Allemagne est une puissance continentale selon moi (aucun accès océanique). Son avenir est sur terre. A l'Ouest ou à l'Est comme seul choix. HITLER a gagné l'Ouest en voulant l'Est.
Raté !