Salut !
Les grands événements sont parfois la cause de petites choses souvent triviales.
Les batailles navales ou aériennes se gagnent en foutant en l'air le matos ennemis, et en ayant soin de ne pas gaspiller le sien.
Les batailles terrestres se gagnent en désorganisant l'adversaire, l'idéal pour qu'il se 'débande'. Une armée se débande si elle a subi un choc initial désastreux, suivi d'une poursuite ininterrompu l’empêchant de se reformer plus loin.
Mon analyse de la défaite se base sur deux simples faits:
- au niveau tactique, les allemands avançaient et manœuvrait bien plus vite que les Alliés, et quelque soit le secteur. Ils ont gardé l'ascendant jusqu'à Dunkerque.
- au niveau stratégique, nous n'étions plus capable de réagir et stopper l'ascendant allemand car nous avions commis une faute grave, qui n'est pas à mon sens d'être entré en Belgique, mais de ne pas avoir gardé la moindre réserve pour intervenir 'au cas ou'; une faute impardonnable.
Quelque soit le plan; les Allemands auraient gagné, plus ou moins rapidement et plus ou moins facilement, parce que nous étions incapable de réagir assez vite, soit dans la retraite, soit dans la contre attaque. La défaite, c'est la conséquence de ces simple faits.
Pour ne pas perdre (ce qui ne signifie pas gagner....), selon mon humble avis, il aurait donc fallu avoir des réserves pour contre attaquer, et être plus rapide dans l’exécution tactique. Cette avance très rapide en mai juin 40 est liée a ces quelques facteurs essentiels:
- la connaissance par les Allemands des positions Alliés en grande partie grâce à la capacité d'observer l'adversaire du ciel en quasi impunité avec les coucous tel que le Fi156
- l'utilisation massive par les Allemands de la radio permettent la transmission rapide des informations, et dont l'importance me parait parfois sous estimé dans nombre de débat technique sur les raisons de la défaite
- la motorisation des avants garde allemandes - side car, kubelwagen, camions et blindés légers assez rapide - permettant une avance fulgurante pour l'époque, avec un appui feu suffisant vue la débandade de l'adversaire (tout à fait insuffisant en cas de résistance des Alliés)
- la tactique du contournement des obstacles pour ne pas perdre de temps en combat inutile (le nettoyage étant laissé aux unités d'infanterie classique et à l'artillerie arrivant un peu plus tard; là rien de nouveau)
- la destruction par les Stuka des points de résistance, notamment l'artillerie, au fur et a mesure de l'avance, et la encore la radio est essentielle pour la coordination, crucial pour maintenir le rythme, plus que le blindé
- la maitrise du ciel par la Luftwaffe, indispensable à l'utilisation des coucous d'observations et des Stukas + une bonne météo qui va avec
- l'absence de réserve Alliés permettant de porter un coup d'arrêt décisif par exemple sur le flanc de l'adversaire - ce qui aurait mis en échec le plan allemand, assez fragile en fait; au lieu de cela on sacrifia ce que l'on avait sous la main dans des contre attaques perdu d'avance faute de tout, selon des axes très discutable.
Les français se sont donc retrouvé incapable de manœuvrer assez vite, dans le repli effectué en général en bon ordre, ou dans les contre attaques, car utilisant un système de transmission d'information et de transmission d'ordre complétement obsolète + n'ayant pas les réserves ad'hoc pour pouvoir réagir là ou nécessaire.
Résultat, les français voyaient des allemands partout, quelques soient leur axe de déplacement.... devant, derrière, sur les côtés, et au dessus de leur tête, effet qui démoralisa la troupe qui se retrouvait bien souvent avec des ordres contradictoires, changeant, parfois changeant, puis sans ordre, voir sans officier, ce qui provoqua la débandade pour beaucoup - alors que d'autres se sacrifiaient avec courage pour l'honneur, et rien d'autre. L'aviation française, faute d'avoir le matériel ad'hoc, s'est retrouvé incapable d'établir une maitrise du ciel même localement; permettant aux coucous d'observations et aux stuka d'opérer en toute impunité.
Pour moi, pour savoir si l'ont pouvait gagner, ou tout au moins ne pas perdre, une fois la percé des Ardennes effective, revient à répondre à ces quelques questions:
- Avions nous les moyens de mettre en place des moyens de communication par radio à tout les niveaux des corps d'armée pour être plus réactif ? En partie, oui, le problème venait surtout de la doctrine de l'état major, refusant l'utilisation des radios du fait du risque d'écoute.
- Avions nous les moyens d'empêcher l'encerclement fatidique ? Il aurait fallu garder une réserve d'une mobilité suffisante pour cela; ce qui pose d'autre questions: en avions nous les moyens ? En avions nous la volonté ? Avions nous un haut commandement à la hauteur pour le décider AVANT la percée ?
- A défaut, avions nous les moyens d'organiser un repli stratégique, réalisé en profondeur, pour permettre à l'armée de se rétablir ? A cette question, vu le matériel de l'armée française assez équivalent voir supérieur a l'armée allemande, on peut penser que oui.
- Au pire, avions nous les moyens, de rester en Belgique et d'y faire un camp retranché ? Oui, assurément, le meilleur des Armées alliés s'y trouvaient, avec armes et munitions; dans une zone avec de grands ports pour les approvisionner. Encore eusse t-il fallu que l'allié Anglais ne fasse pas défection; et pour cela qu'il soit convaincu de l'esprit de vaincre qui n'existait pas dans l'état major français.
- Avions nous les moyens d'obtenir une maitrise au moins local du ciel ? Sans les Spitfires Anglais, non. Avec les escadrilles anglaises, oui. Là, c'est avant tout une affaire de matériel, et nous avions misé sur un avion dépassé, le brave MS405. Un rééquipement était en cours, mais loin s'en faut, pas assez engagé. Donc la encore, dépendant d'un Allié.
- A défaut, une météo plus favorable (donc un sale temps pour clouer la Luftwaffe au sol avec pluie, vent, tempête) ? Ben, a part mettre quelques cierges au pieds la vierge Marie, on n'y peut pas grand chose.... faut faire avec !
- Avions nous la volonté de nous battre ? Oui, assurément, côté troupe qui l'as prouvé en mainte occasion; l'avance allemande ne fut pas une simple promenade de santé comme certains le prétendent. Mais côté haut commandement ? Pas sur.
Si un Foch avait repris les rênes dès le début de la percé en disant: on m'enfonce ? Excellente situation, j'attaque ! Alors oui, nous pouvions gagner; et les Anglais n'auraient pas fait défection. Ah tiens, je me trompe de forum !
Voila !
Le meilleur apéro n'est pas nécessairement le plus cher, c'est celui que l'on partage !