Post Numéro: 4 de alain adam 23 Avr 2018, 19:51
Bonsoir ,
Au dela de la considération tactique du canal Albert et d'Eben Emael ( qui s’avère effectivement être une clef sur la zone jusqu'au PFL- fortifications de Liège ) , j'avais apporté quelques autres éléments de compréhension dans un autre fil :
Plaçons nous maintenant dans la situation Allemande .
Belgique , Hollande et Suisse sont neutres .
Les seules options pour attaquer les alliés ( sans violer la neutralité de ces pays ) sont donc d'attaquer de face la ligne Maginot . Aucune opération aérienne d'envergure n'est possible sur la GB ( les neutres refusent le survol de leurs pays ) et depuis Mulhouse jusqu’à Longwy se trouve le très solide GA2 Français .
Il est donc évident qu'une opération dans le Benelux ou en Suisse est indispensable pour percer le front .
La Suisse , outre le fait qu'elle permettait de blanchir les fonds du Reich , présentait la difficulté de ne pas autoriser de manœuvres élaborées du fait de sa géographie et les Français avaient de toute façon prévu deux armées dans le secteur pour venir en aide aux helvètes .
Pour pouvoir utiliser le potentiel des forces mobiles, il devenait donc évident :
1) qu'a minima il fallait violer la neutralité du Luxembourg ( mais cela autorisait les Français a renforcer avec des masses de troupes situées plus au nord , puisque les positions les plus au nord auraient été protégées par la neutralité de la Belgique .
2) violer la neutralité de la Belgique , mais c’était s'exposer a une entrée en guerre de son voisin la Hollande et risquer un débarquement de troupes sur les arrières du front Allemand ( JE RAJOUTE : et donc a minima immobiliser des effectifs le long de la frontière néerlandaise )
3) attaquer de concert la Hollande, la Belgique et le Luxembourg , et se préparer a faire face aux unités mécanisées et motorisées alliées qui ne manqueraient pas de venir à l'aide .
La 3e solution était évidente et c'est celle qui fut retenue , il ne fallait pas être médium pour le deviner . En cela , Gamelin avait bon , ne lui manquait que la date de l'offensive .
C'est par contre, l'attaque en deux temps qui a été un coup fatal pour l'armée Française , et le positionnement au niveau du Luxembourg de 80% des blindés Allemands corrects , pendant que les forces "leurres" envoyées dans le Benelux étaient surtout composées de blindés légers. J'ai déjà expliqué en détail la disproportion des forces des panzer divisions .
Le manque de réserves au niveau du Luxembourg , pendant que s'endormaient paisiblement de nombreuses troupes derrière la ligne Maginot , et que d'autres faisaient la course dans le Benelux pour arriver les premiers au contact de l'ennemi a crée un réel déséquilibre du front allié , fragilisant son centre , qui était justement l'endroit visé pour percer .
Si les Français avaient pu d'office éliminer le risque Italien et l'attaque de la Suisse , une nouvelle armée aurait pu être positionnée la ou elle manquait, rendant la partie "jouable" pour les alliés .
Mais la , pour le coup , il aurait fallu vraiment être médium ...
Si les alliés commençaient a avoir des doutes sur les actions des Suisses, il n'en restait pas moins qu'un assaut Allemand dans cette zone , couplé avec une attaque Italienne aurait pu causer des soucis . Il n’était donc pas possible de dégarnir ce front .
Amicalement ,
Alain