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Mémoires de guerre d'Albert Blondeau (1916-2013)

Retrouvez ici toutes les histoires vécues et les récits de guerre. Déposez ici les témoignages en votre possession sur la vie pendant le conflit. C'est un pan important du devoir de mémoire cher à notre forum.

Mémoires de guerre d'Albert Blondeau (1916-2013)

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Zekhnini Mehdi  Nouveau message 27 Juin 2019, 20:00

Voici les mémoires de guerre de mon arrière grand-père Albert Blondeau, aussi appelé Jean, né le 6 avril 1916 et décédé le 8 juillet 2013 à l'âge de 97 ans. Ancien combattant en 1939-1940, professeur de tonnellerie au lycée viticole de Beaune, il a laissé à mon intention un petit carnet où il relate ses années de guerre.

Je vous propose ici une retranscription (recopie exacte du texte original), en deux parties, de ces mémoires. Elles ont été rédigées plus de 60 ans après le conflit par un homme âgé, et contiennent donc des approximations, erreurs et fautes, ce qui est tout à fait normal.

Première partie :

A l’intention de mon petit fils Mehdy, je vais essayer de raconter mes années de guerre : Mobilisé le 28 septembre 1939 au 55ème bataillon de mitrailleurs stationné à Jouy en Josas près de Paris.

Le 55ème bataillon de mitrailleurs motorisés : ce bataillon crée pour la guerre comportait cinq cents soldats dont trois compagnies de mitrailleuses et une compagnie de mortiers de 81mm dont je faisais partie.

La motorisation : elle était composée d’autobus réquisitionnés de la ville de Paris et de petites charrettes destinées à transporter les armes et les munitions et qui normalement étaient conçues pour être attelée soit avec des mulets soit avec des chevaux, comme nous étions « motorisés » nous n’avions droit ni aux uns ni aux autres ; l’attelage était donc constitué de soldats du rang. Le 29 septembre 1939 fût consacré au chargement du matériel, le départ en direction de la Loraine eu lieu le lendemain, arrivée le 2 novembre dans la zone des armées.

La zone des armées : elle était constituée d’une zone de 10 kilomètres en profondeur à partir de la frontière allemande. Les habitants ayant eu 10 minutes pour évacuer les lieux avaient laché le bétail (vaches, cochons, poules etc…) dans les près et les champs. Sitôt arrivés il a fallu décharger le matériel, sous l’œil des allemants qui nous observaient à la jumelle, de notre côté nous en faisions autant et nous constations qu’ils étaient en train de couler des pyramides antichars en béton armé.

Après avoir déchargé notre matériel, les gradés distribuèrent des pioches et des pelles afin de creuser des tranchées et des abris, comme pendant la guerre de 14-18. Le soir une batterie volante de canons de 75 venait à notre hauteur et tirait quarante coups de canons puis repartait sur ses positions, inutile de dire que les allemands répliquaient au canon de 77, faisait à chaque fois pas mal de blessés ; pendant cette période nous n’avons pas eu de morts à déplorer c’est ce qu’on a appelé la drôle de guerre. Sur un front de 2 kilomètres, nous avions environ milles pièces de canons de tous les calibres, avec des monceaux d’obus qui hélas, pour la plupart, ne correspondaient pas au calibre des canons !..

Un soir ou je montait la garde, j’entendis des bruits suspects, la poste de garde averti nous constatâmes que c’était un troupeau de vaches qui allaient se promenant et paissant, d’où notre grande confusion !...

Une nuit une pluie torrentielle se mit à tomber inondant nos abris, nous obligeant à les abandonner ; le lendemain nous fume obliger de monter nos tentes. Ces dernières étaient constituées de toiles carrées, munies de boutons, il fallait huit toiles pour chaque tente soit huit soldats. Le mauvais temps étant là il a fallu aménager le camp à l’aide de caillebotis pour pouvoir circuler malgrè la boue. Le mauvais temps persistant, nos toiles de tente se détériorèrent il fallait les remplacer ; un général étant venu inspecter le camp nous avait promis de les remplacer, promesse non tenue nous dûment les garder jusqu’au 4 janvier date à laquelle on nous embarqua pour aller dans le nord.

Entre temps le froid est arrivé en décembre il est tombé trente centimètres de neige, avec une température de moins vingt huit degrés ; tout était gelés, pour la toilette il fallait fondre la neige, le pain et le vin étaient gelés. Grace aux bouteillons la nourriture nous arrivait encore tiède.

Le 4 janvier 1940 un train nous attendait à St-Jean de Rorbach, nous devions embarquer, par un froid de moins 28° pour aller dans le nord, le train était composé d’un vagon de voyageurs, bien chauffé, réservé aux officiers et de plusieurs vagon de marchandises (40 hommes, huit chevaux). Comme nous n’avions pas de chevaux nous trainions nos voiturettes à bras, nous les embarcames avec nous dans les vagons à bestiaux. Il n’y avait pas de nourriture chaude, le pain était gelé. De voie de garage en voie de garage « afin de laisser le passage aux trains prioritaires », nous avons mis 4 jours pour arriver dans le nord à l’importante gare de tirage de … Sitôt arrivés des officiers voulaient nous faire décharger le matériel. Ayant refusé, nous nous précipitâmes dans les cafés près de la gare pour boire des boissons chaudes, il faisait toujours un froid terrible avec vingt centimètres de neige. Nous fîmes bien accueillis par les gens du pays qui pour la plupart nous offraient du café chaud. Notre installation dans le nord fut la preuve du patriotisme des français, la plupart accueillaient des soldats dans leurs foyers, les traitant comme s’ils étaient de la famille, ce qui m’est arrivé, je suis tombé dans une famille avec deux enfants : une fille de 12 ans et un garçon 15 ans, ce qui a contribué à adoucir mon séjour dans le nord. Pour nous occuper on distribua des pioches et des pelles et on nous fit creuser un réseau de fossés antichars.

Le huit mai 1940, l’Allemagne envahi la Belgique ; nous voilà à nouveau embarqués dans nos bus pour aller prendre position sur le canal Albert entre Namur et Liège.

Nous mîmes nos vieux mortiers en position, certains avaient servi à faire l’exercice pendant de nombreuses années leur appareil de pointage avaient du jeu ; les officiers avaient promis de les changer lorsque nous serions en ligne mais rien n’a été fait, aux premiers coups tirés, l’aviation allemande est arrivée et nous a bombardés, heureusement nous avions pris soin de disperser nos munitions car une bombe est tombée sur une caisse d’obus provoquant un feu d’artifice qui aurait pu être très grave pour nous !.. Pour naviguer sur le canal les Allemands avaient mis des civils sur le pont des péniches de sorte que nous n’osions pas tirer dessus.

Après 48 heures de résistance, nous avons été obligés de décrocher. Le bataillon était tout désorganisé, la plupart des officiers avaient désertés ; le capitaine qui commandait notre compagnie a pris une moto et comme le lieutenant de notre section lui demandait où il allait, il a répondu : je n’en sais rien et nous ne l’avons plus revu, c’est un serjent qui nous a donné l’ordre de repli !
Dernière édition par Zekhnini Mehdi le 27 Juin 2019, 20:26, édité 1 fois.


 

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Re: Mémoires de guerre d'Albert Blondeau (1916-2013)

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 27 Juin 2019, 20:07

Bonsoir et grand merci pour le récit Mehdy.
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Re: Mémoires de guerre d'Albert Blondeau (1916-2013)

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de kfranc01  Nouveau message 28 Juin 2019, 00:22

Bonsoir Mehdy, ::chapeau - salut::

Voici un récit fort intéressant, un tout grand merci pour ce partage. ::Merci::

:cheers:
Le meilleur apéro n'est pas nécessairement le plus cher, c'est celui que l'on partage !

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Re: Mémoires de guerre d'Albert Blondeau (1916-2013)

Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de Aldebert  Nouveau message 28 Juin 2019, 18:50

Bonjour Mehdy.

Ton arrière papy devait être soucieux du devoir de mémoire, c'est une grande qualité.
Bon! Maintenant il s'agit de nous faire profiter du texte de la seconde partie. ;)
Un grand merci.
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Re: Mémoires de guerre d'Albert Blondeau (1916-2013)

Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de Zekhnini Mehdi  Nouveau message 28 Juin 2019, 23:32

Seconde partie :

La débâcle : Sitôt l'ordre donné une activité inhabituelle se créat dans la compagnie, chacun préparant son matériel pour n'emporter que le nécessaire, puis rassemblant la paille du blaukos, ayant enlevé l'appareil de pointage du canon de 25mm nous y mîmes le feu, puis nous engageames en rampant dans un champ de blé qui a l'époque avait un mètre de haut, les balles traçantes amies et ennemies se croisaient au dessus de nos têtes !..

Peu avant un incident grave s'était produit dans le blaukos : un obus allemand de 77 avait pénétré dedans par le créneau, il avait ricoché sur le bouclier du canon et était aller se coincer entre deux poteaux qui avaient servi à la construction du dit blaukos, empéchant ainsi la fusée de percuter et évitant l'éclat de l'obus qui aurait pu nous tuer tous. Je m'en suit tiré avec un éclat d'aluminium dans le lobe de l'oreille.

Après la traversée du champ de blé, nous nous retrouvâmes, mon ami André Marin et moi dans un chemin creuse avec notre paquetage et nos mousquetons de la guerre de 14-18 qui part rapport aux mitrailletes allemandes faisaient figure d'antiquités. Allant à pied au bout d'un moment nous trouvâmes deux vélos abandonnés, ils n'avaient plus de chaîne, néanmoins nous les récupérâmes pour transporter notre matériel au bout d'un moment nous nous retrouvâmes au bord de la Marne, un pont était là, il n'avait pas encore sauté avant le pont il y avait une distilerie et un nombre important de soldat qui se soulaient avec les alcools, certains complètement ivres ne pouvaient poursuivre leur retraite; il s'asseyaient au bord de la route en disant : si l'on est prisonnier la guerre sera finie pour nous !.. ils ne se doutaient pas qu'ils en auraient pour cinq ans en Allemagne !..

Nous traversâmes la Marne par le pont; à peine de l'aitre côté celui-ci a sauté. Nous avions appris que les allemands occupaient St-Quentin; étant en uniforme il n'était pas question de traverser la ville sous peine d'être fait prisonniers; c'est en faisant un long détour à pied que nous réussîmes à passer, afin de rejoindre notre dépôt de guerre à Versailles où l'on fut accueillis en temps que déserteurs. Les premiers arrivés furent tondus (la boule à zéro !) on leur distribua des fusils gras de la guerre de 1870, des sacs à dos chargés de pierres (environ 10 kilos) puis chaque jour on les obligea à faire deux heures d'exercice. Cela ne dura pas car les « déserteurs » ne cessaient d'arriver, les gradés ont vite compris que la défaite était inévitable sur les 1500 soldats du bataillon nous nous retrouvâmes 2500 à Versailles. Certains qui voulaient rejoindre l'Angleterre furent faits prisonniers ou tués. Ne sachant que faire de ceux qui étaient à Versailles l'état major nous a rattaché à un régiment d'africains. Des blokaus avaient été construits en hâte pour la première défense de Paris. L'état major réparti les africains et les rescapés de notre bataillon a raison de douze hommes par blokaus avec l'intension d'arrêter les allemands ; l'arrêt fut de courte durée, nous étions assiégées par des fanatiques impitoyables ! (note : à l'oral mon arrière grand-père m'a raconté que les Allemands montaient à l'assaut les manches retroussées, armés de mitraillettes).

Après quarante huit heures d'arrêt, il a fallu reprendre la retraite. Après concertation avec André, pensant que Mamy (note : mon arrière grand-mère) avait pu se réfugier chez sa mère, nous décidâmes de nous rendre dans les Landes. Arrivés à Bordeaux des officiers rassemblaient les soldats en déroute sur un quai, il y avait là toutes les armes. Deux bateaux étaient à quai afin d'embarquer les troupes pour l'Algérie. Nous attendîmes deux jours sans ravitaillement. Le troisième jour un officier vient nous dire : les allemands arrivent il faut vous en aller ; nous reprîment donc notre retraite direction les Landes et les bateaux restèrent à quai à la merci des allemands.

Avec André nous prîmes la direction des Landes où je pensais retrouver Mamy, arrivés dans un petit village d'environ mille habitants, des officiers l'avaient transformé en camp où ils rassemblaient les soldats en déroute, nous nous fîmes inscrire en vue d'une prochaine démobilisation, la population militaire étant très importante le ravitaillement en nourriture devint très difficile, nous avions faim ; avec André nous décidâmes de prospecter la campagne afin de trouver un travail qui nous permettrait de manger à notre faim, pas très loin du camps nous avons trouvé une ferme où il y avait une femme dont le mari avait été mobilisé, un garçon de onze an et une grand-mère assez âgée, nous fûmes embauchés pour faire les foins, à partir de là nous mangions à notre faim. Kes foins rentrés, ce fût au tour du blé, le blé rentré je décider de labourer les champs, j'attelai les vaches ; à la ferme chez nous j'avais appris à le faire, puis je me lançait dans le labourage, pendant ce temps André effectuait divers travaux dans la ferme.

Néanmoins j'étais inquiet au sujet de Mamy, je me demandais où elle pouvait bien être, n'ayant aucune nouvelles de sa mère. Un soir un groupe d'hommes du pays, ayant été démobilisés pour faire les travaux d'automne dans les fermes s'apprétaient à passer la ligne de démarcation pour rentrer chez eux ; ils avaient tous des papiers en règle. Prenant mon culot à deux mains je me joigni à eux, à la ligne de démarcation il fallait montrer ses papiers, n'en n'ayant pas, au culot je présentait à la sentinelle allemande un certificat de bonne conduite de l'armée, les sentinelles étaient plutôt âgées et ne savaient pas lire le français, c'est ainsi que j'ai passé la ligne de démarcation.

La suite du récit se concentre sur la fin du périple jusqu'à Hagetmau, le retour à Paris en civil, l'épopée de mon arrière-grand mère ainsi que la vie sous l'Occupation.


 

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Re: Mémoires de guerre d'Albert Blondeau (1916-2013)

Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de Aldebert  Nouveau message 29 Juin 2019, 12:04

Bonjour,

! (note : à l'oral mon arrière grand-père m'a raconté que les Allemands montaient à l'assaut les manches retroussées, armés de mitraillettes).

Peut-être avaient-ils été dopés à la pervitin
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Re: Mémoires de guerre d'Albert Blondeau (1916-2013)

Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de Loïc  Nouveau message 29 Juin 2019, 14:50

bonjour

le témoignage de nos Anciens de 1940 est toujours précieux,

je pense que tout le monde aura rectifié le lapsus entre deux dates historiques du 10 mai 1940 et 8 mai 1945 devenu 8 mai 1940

l'écriture six décennies après les faits semble avoir altéré l'identité de son unité

je ne comprends pas bien son parcours qui ne semble pas vraiment correspondre au «55e Bataillon de Mitrailleurs Motorisés» (était-ce sur sa fiche-matricule)

Le 55ème bataillon de mitrailleurs motorisés : ce bataillon crée pour la guerre comportait cinq cents soldats dont trois compagnies de mitrailleuses et une compagnie de mortiers de 81mm dont je faisais partie.

La motorisation : elle était composée d’autobus réquisitionnés de la ville de Paris et de petites charrettes destinées à transporter les armes et les munitions et qui normalement étaient conçues pour être attelée soit avec des mulets soit avec des chevaux, comme nous étions « motorisés » nous n’avions droit ni aux uns ni aux autres ; l’attelage était donc constitué de soldats du rang. Le 29 septembre 1939 fût consacré au chargement du matériel, le départ en direction de la Lorraine eu lieu le lendemain, arrivée le 2 novembre dans la zone des armées.


notre dépôt de guerre à Versailles où l'on fut accueillis en temps que déserteurs (...) les gradés ont vite compris que la défaite était inévitable sur les 1500 soldats du bataillon nous nous retrouvâmes 2500 à Versailles.


quelques précisions d'organisation
un BMM ne comprend ni 500 ni 1500 hommes mais entre les deux 1112 hommes avec un Etat Major et une Section de Commandement plus 5 Compagnies
la Compagnie Hors Rang
3 compagnies de mitrailleuses
enfin la Compagnie d'Engins et de Fusiliers Voltigeurs - CEFV - incluant la seule section de mortiers de 81 mais aussi 3 sections de canons de 25 antichars et 2 de fusiliers-voltigeurs

pour la motorisation, c'est une compagnie du Train, la 965e, non organique au Bataillon, qui assure le transport seulement le premier mois

le 55e BMM est mis sur pied en septembre 1939/puis dépendra - par le Centre de Mobilisation d'Infanterie/Dépôt de Guerre d'Infanterie 212 de Fontainebleau
il est bien du côté du Rohrbach mais ne quittera pas la Ligne Maginot en mai-juin 1940 pour la Belgique et sera capturé comme la plupart de ces troupes vers le 20 juin 1940 dans les Vosges,

cet homme aurait donc dû rester prés de la Ligne Maginot et aurait dû finir prisonnier de guerre dans les stalags

le BMM qui correspond au dépôt de guerre de Versailles c'est le 56e Bataillon de Mitrailleurs Motorisés, rattaché au Corps de Cavalerie effectivement envoyé en Belgique et qui opérera une tumultueuse retraite jusque dans le Centre/Sud-Ouest

le "régiment d'africains" serait alors éventuellement le 27e RICMS

Salutations
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Re: Mémoires de guerre d'Albert Blondeau (1916-2013)

Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de Aldebert  Nouveau message 29 Juin 2019, 15:19

Le 4 janvier 1940 un train nous attendait à St-Jean de Rorbach, nous devions embarquer, par un froid de moins 28°

Je pensais que 28° était une erreur mais en consultant les températures de cette époque on observe que:

Le mois de janvier est le plus froid depuis l’année 1838 - une vague de froid exceptionnelle déferle sur le pays du 10 au 26 janvier - si le nord et l’est sont particulièrement touchés, aucune région de France n’est véritablement épargnée - il fait jusqu’à -24° à Metz et à Reims, -22° à Clermont-Ferrand et St Etienne, -21° à St Quentin, -20° à Valenciennes et Compiègne, -18° à Lyon, -17° à Rennes, -15° à Paris et -3° à Antibes - la neige recouvre presque toute la France du 16 au 27 janvier - la plupart des cours d’eau sont gelés.[/i]
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Re: Mémoires de guerre d'Albert Blondeau (1916-2013)

Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de Loïc  Nouveau message 29 Juin 2019, 15:49

Tous les Anciens, y compris les "Anciennes" jusque dans ma famille, m'ont toujours évoqué les hivers de la guerre comme les plus froids qu'ils ont connus et qu'ils n'ont "pas vu le sol pendant 3 mois"

On trouve souvent des références au dur hiver de la drôle de guerre chez les combattants de 1940

vers le 15 novembre par le train et Leyviller direction Saint-Jean-de-Rohrbach, pour 2 ou 3 semaines à proximité du front, puis retour à Bourdonnay (-28° la nuit) pour ce mois de décembre 1939
Médecin-Lieutenant Roger Cardinaud 52e RA
Médecin en captivité
Mémoires août 1939-septembre 1943


pas de blessés sauf les accidents de la route car il fait très froid, moins 27°, pendant trois mois.
Cela se supporte très bien car il n'y a aucun vent

officier de l'ACLCA 217 Obernai Alsace cité dans GBM 95
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Re: Mémoires de guerre d'Albert Blondeau (1916-2013)

Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de Aldebert  Nouveau message 29 Juin 2019, 15:59

Loïc a écrit:le 55e BMM est mis sur pied en septembre 1939/puis dépendra - par le Centre de Mobilisation d'Infanterie/Dépôt de Guerre d'Infanterie 212 de Fontainebleau
il est bien du côté du Rohrbach mais ne quittera pas la Ligne Maginot en mai-juin 1940 pour la Belgique et sera capturé comme la plupart de ces troupes vers le 20 juin 1940 dans les Vosges, cet homme aurait donc dû rester prés de la Ligne Maginot et aurait dû finir prisonnier de guerre dans les stalags.



Témoignage résumé du Sergent-chef GODARD : Le 19/06/1940 vers 8 h, 6 voitures légères d’ambulances allemandes de la 6. Panzerdivision se présentaient, venant de Xertigny (88), sur la route de Bains-les-Bains (88) à Epinal (88), et furent arrêtées par un barrage installé par un groupe de soldats Automobile du 55e B.M.M. pour la plupart de la 23e Compagnie du Train. Les Allemands se mirent en état de vouloir enlever le barrage et rebroussèrent chemin. Une de ces ambulances s’immobilisa dans le fossé ; les 2 allemands qui s’y trouvaient furent faits prisonniers peu après dans le bois voisin. Les autres se réfugièrent dans une maison isolée proche. Le commandant français, le Lieutenant de BRONAC, prêtre et aumônier du 55e B.M.M., partit en reconnaissance avec 2 hommes. Après une sommation sans réponse, il lança une grenade à l’intérieur de cette maison où 2 des 22 allemands qui s'y trouvaient furent tués. Prisonnier, le Lieutenant parlementa avec l’Officier allemand en revendiquant toute la responsabilité. On les fit marcher alors sur la route, puis descendre dans un petit ravin. L'officier dit à ses hommes : «en tant que prêtre, il ne me reste plus qu’une chose à faire, vous donner l’absolution» et «Sauvez-vous ! ». Les Allemands tirèrent sur les 10 français, un s'échappa blessé et l'autre blessé fit le mort. Ils furent faits prisonniers quelques jours après avec le 55e B.M.M.
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