Enfant, j'ai souvent tenu dans mes mains et joué avec le témoignage d'un véritable "miracle" qui laissa la vie sauve à mon père.
Gendarme, il fut affecté à une unité de reconnaissance motocycliste pendant la campagne de France en 1940. Il sera fait prisonnier au terme d'un (long) "week-end à Zuidcote" où, avec ses compagnons, il vit les derniers bateaux s'éloigner tandis qu'ils restaient à terre. L'épisode se termina dans un Stalag, mais c'est une autre histoire.
Avant cet épisode, mon père et son équipier (les unités de reconnaissance motocycliste étaient équipées de side-cars) avaient été pris sous le feu d'un détachement allemand approché d'un peu trop près. Miraculeusement indemnes, ils avaient pu rejoindre leur unité. C'est là que mon père eut une frayeur rétrospective : son casque avait été transpercé de part en part par une balle entrée au milieu de front juste au dessus de la visière de cuir et ressortie au niveau de la nuque. J'ai eu suffisamment de fois ce casque en mains pour affirmer que la trajectoire aurait du lui traverser le crâne. Les déchirures de métal marquant l'entrée et la sortie du projectile étaient suffisamment éloquentes pour le prouver.
Auraient du, car la balle, probablement entrée légèrement de biais, avait ..... suivi la calotte métallique, sectionnant au passage une des lanières de cuir réunies par un lacet qui constituaient la coiffe isolant la tête de la calotte du casque. Au passage, la balle avait simplement balafré le cuir chevelu avant de poursuivre son chemin avec suffisamment d'énergie pour trouer l'arrière du casque.
Ce casque a malheureusement été perdu au cours des pérégrinations familiales, mais son image reste gravée, ainsi que les explications de mon père
C'était ce modèle (photo empruntée à https://clausuchronia.files.wordpress.com/2014/03/casque-modc3a8le-1935.png)