Le Journal de Québec
24 décembre 2012
Pierre Duquet
Vifs souvenirs pour un vétéran du 425e Escadron
" 24 décembre 1944: Jean Cauchy allait vivre un Noel mémorable, le tout dernier de la Deuxième Guerre mondiale.
Il s'en souvient comme si c'était hier... Ce jour-là, le vétéran de l'Aviation canadienne devait diriger la chorale qu'il avait formée, à la demande de l'aumônier de l'escadron, pour chanter à la messe de minuit. Mais voilà qu'en cette veille de Noel, M.Cauchy, commandant et pilote d'un bombardier Halifax, doit effectuer son premier bombardement de jour sur la ville de Dusseldorf, en Allemagne. Les missions s'effectuaient habituellement de nuit.
Au-dessus de l'Allemagne
C'est par une belle, mais très froide journée d'hiver que le bombardier effectue sa mission à 18 000 pieds au-dessus de l'Allemagne. Parvenu aux limites de l'Allemagne et de la France, le bombardier est atteint par les tirs de la DCA allemande et perd l'usage de l'un de ses quatre moteurs. Ce qui oblige M.Cauchy à réduire la vitesse de son appareil pour économiser l'essence. L'équipage constate bientôt qu'une bombe est demeurée accrochée à l'avion. Elle finira par tomber dans la soute sans exploser. En dépit de cette frousse, le retour se déroule sans encombre. Soudain, de nouveaux tirs des Allemands touchent le bombardier au-dessus du Pas-de-Calais, que les Alliés avaient négligé de libérer lors du débarquement de juin.Le bombardier peut néanmoins poursuivre son vol vers l'Angleterre. Mais avec une bombe non fixée dans la soute et seulement trois moteurs, l'appareil doit atterrir le plus près possible des côtes anglaises.
Jean Cauchy effectue le parfait atterrissage de sa carrière de pilote de guerre. "C'était quasiment un miracle", lance Cauchy. "Je ne peux oublier ça." Après de telles émotions, M.Cauchy croyait pouvoir être conduit avec son équipage à son escadrille pour la messe de minuit, mais on lui oppose un refus. Le réveillon allait se dérouler dans un baraquement et se résumer à bien peu de chose..."
Le Journal de Québec. lundi 24 décembre 2012. p.22.