Post Numéro: 12 de Aldebert 18 Oct 2012, 19:53
Bonjour,
Kristian Hamon a bien voulu nous apporter d'autres informations très intéressantes. Elles confirment bien qu'Amand Bazillon avait peu de chance d'échapper à ces équipes de tueurs professionnels, nombreux, enragés et rompus à la traque des résistants.
Je reviens vers vous à propos de Saint-Sauveur-des-Lande et des maquisards FTP de Loulou Pétri, nombreux dans cette région. J'ai souvent évoqué l'opération menée contre le petit maquis du moulin d'Everre, situé à Saint-Marc-sur-Couesnon, commune voisine. Cette opération, menée par une cinquantaine d'Allemands, un groupe de la Formation Perrot et le Groupe d'Action du PPF, s'est déroulée le 27 juillet 1944 au matin, quatre jeunes FTP seront exécutés sur place. C'était la dernière opération du Bezen et du Groupe d'Action en Ille-et-Vilaine.
Je viens justement de retrouver quelques notes sur cette affaire. Le soir même de ce 27 juillet, vers 21H45 (19H45 heure solaire) une voiture, avec à son bord cinq résistants, s'arrête garage Louvigné, au lieu dit "La Salorge" à La Chapelle-Saint-Aubert, commune limitrophe de Saint-Sauveur-des-Landes, pour des réparations. La voiture était poursuivie par les Allemands. Voyant arriver le camion d'Allemands, les résistants s'enfuirent à travers champs, laissant leur voiture et mitraillettes sur place.
Lorsque les Allemands arrivent dans la cour du garage, ils n'y a donc plus aucun résistant sur place.
D'après le témoignage du garagiste Jean Louvigné et de Pierre Lambert, policier retraité, ces soldats étaient particulièrement excités. Il y a de quoi. Encore quatre jours, et le "verrou" d'Avranches, va sauter.
Arrivés dans la cour, les Allemands tirèrent des coups de feu. Des enfants qui jouaient sur place voulurent s'enfuir et rejoindre le domicile de leurs parents. Les Allemands tirèrent sur eux et lancèrent des grenades à l'intérieur de la maison de M. Chevrel. Son fils, Vital Chevrel, 13 ans, grièvement blessé, décèdera à l'hôpital. L'autre garçon du même âge, Joseph Vallier, blessé par un éclat de grenade au foie va s'en sortir. Il ne fait aucun doute que les Allemands ont tiré intentionnellement sur ces gamins, qui étaient à quatre mètres d'eux. Le garagiste Jean Louvigné, s'adressant aux Allemands en leur montrant l'enfant blessé, s'est vu répondre "Kaput égal" par deux fois.