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Amand Bazillon Résistant.

Retrouvez ici toutes les histoires vécues et les récits de guerre. Déposez ici les témoignages en votre possession sur la vie pendant le conflit. C'est un pan important du devoir de mémoire cher à notre forum.

Amand Bazillon Résistant.

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Aldebert  Nouveau message 15 Oct 2012, 18:48

Ce récit est déjà paru dans un numéro d’Histomag 2011.
En accord avec l’équipe d’administration du Forum, je le remets en ligne avec quelques photos nouvelles.


1 - Amand Bazillon.jpg
1 - Amand Bazillon.jpg (24.59 Kio) Vu 2742 fois



Depuis bien longtemps, je souhaitais rendre hommage à un homme que je n’ai vu qu’une seule fois. C’est la fin du mois de juin 1944. Il est mort, allongé sur de la paille hâtivement déposée sur le plancher d’une salle de classe de notre école communale à Vezin le Coquet (Ille et Vilaine), village proche de Rennes. Sa chemise est-elle ouverte, ou peut-être n’en a t’il pas ! Je ne me souviens pas exactement de ce détail. Ce que je vois encore très distinctement. Des points roses-violacés parsèment sa poitrine, des impacts de balles sans aucun doute. La peau est très blanche. D’autres traces bleuâtres apparaissent aussi sur la partie partiellement dénudée du corps. Je n’ai aucune souvenance des traits de son visage ou de la couleur de ses cheveux.


Je vois encore la couche de paille fraîche, bien jaune, un corps inerte gisant par dessus, des adultes qui discutent en l’observant, sans élever la voix. On ne m’a pas interdit d’être là, de le regarder comme s’il s’agit d’un spectacle de la vie quotidienne. Cette période de l’occupation nous a accoutumé à vivre des évènements qui témoignent du peu de valeur accordée à une vie humaine. Chacun s’habituant à cet état de chose. Ce mort aujourd’hui, demain des bombardements suivis quelquefois de corvées de déblaiement pour les hommes valides, des soldats allemands partout.

Des convois de véhicules et de blindés couverts de branchages, circulent sans cesse, sur cet axe Rennes-Brest. Une importante activité des troupes allemandes règne suite au récent débarquement des Alliés en Normandie. Les interventions aériennes des anglo-américains, déjà fréquentes, s’intensifient sur les routes et sur les lignes de chemin de fer en cette fin du mois de juin 1944. L’énervement de la milice et de la gestapo se manifeste par une recherche plus intense et une répression encore plus vive envers les personnes suspectées d’être des résistants ou sympathisants.

Un cultivateur (1) trouve dans un de ses champs à Pont Lagot, (le certificat de décès désigne Bel Air), commune de Vezin le Coquet, un homme sans vie, celui d’Amand Bazillon 20 ans. Il charge le corps sur une charrette et le transporte à la mairie école, l’unique endroit public qui offre une place pour déposer provisoirement le défunt. Du haut de mes six ans et demi je regarde avec une grande curiosité ce cadavre qui ne m’effraye ni ne m’impressionne. Je le regarde comme un évènement du moment, que la guerre produit. Depuis cinq années que cette guerre durait, depuis quasiment toujours pour moi, curieux, j’écoute les conversations des adultes avec beaucoup d’attention, elles emplissent ma tête d’informations sur les évènements de la guerre, j’essaye de les concrétiser en les imaginant avec tous les fantasmes que peut produire l’esprit d’un enfant. Je les mets en scène sans en avoir vu l’authentique déroulement. La vie me conditionne. Ainsi les événements qui se produisent, les situations, les conversations des adultes participent progressivement sans doute à me préparer afin d’affronter sans émotion la vue du premier mort que ma jeune existence rencontre.

Les commentaires concernant ce martyr vont bon train dans le village. Le nom de la milice est immédiatement évoqué. On en parle bien sûr à la maison. Les enfants commentent aussi, entre eux, à leur façon, ce tragique événement. J’ai imaginé longtemps qu’il s’agissait d’un résistant ayant participé au plastiquage du pylône électrique. Celui qui achemine le courant vers le transformateur de la belle Epine, tout près du lieu où est installée une batterie de DCA allemande. Ce pylône affalé après destruction est un formidable terrain de jeux, un immense mécano, propice à l’escalade. Je me persuade que c’est lui, Amand, le héros qui a détruit le pylône pour empêcher les Allemands d’éclairer les avions alliés lors de leurs passages au dessus de nos têtes, avions qui allaient bombarder Nantes ou Saint Nazaire. Pendant 65 ans j’ai voulu croire à cette histoire, celle que je m’étais forgée enfant, qui me semblait tellement bien coller à la réalité des évènements du moment.

Assez souvent je me suis demandé qui pouvait-être exactement ce résistant, d’où venait-il, quel était son nom, quelles étaient ses activités au sein de la résistance, à quel groupement de résistance appartenait-il, qu’avait-il fait pour être torturé puis assassiné de la sorte et abandonné dans un champ comme une chose sans importance. Avait-il de la famille. Mes questions sont restées sans réponse pendant toutes ces années,
Ces dernières années j’ai décidé de questionner plus sérieusement des anciens du village, à l’occasion de mes visites dans la région. Les premiers résultats de mes recherches ne furent pas profitables et demeuraient presque au point mort. Il me fallait pourtant, vaille que vaille, pour ma tranquillité d’esprit, donner un nom à ce résistant pour moi anonyme.

J’ai mesuré à quel point l’oubli tombe très vite sur des évènements pourtant forts. Si nous ne prenons garde de les graver dans la pierre ou de les consigner dans les livres, ils disparaissent rapidement avec ceux qui en ont été les témoins. Souviens toi. ô combien, souvent de fois on rencontre ces mots inscrits en bordure de nos routes ou rappelés sur des édifices. Ce devoir de mémoire s’imposait pour moi.

En juillet 2010, je fais part de ma recherche à Madeleine Pécoil. Madeleine a toujours vécu à Vezin le Coquet, elle est plus âgée que moi, elle a une bonne mémoire, sa maman tenait un café sous l’occupation, endroit idéal pour recueillir des informations. C’est la bonne porte à laquelle il fallait frapper pour faciliter mes recherches

Grâce à ce contact, j’apprends le nom du village où résidait le résistant. Il s’agit de Saint Sauveur des Landes, près de Fougères. A partir de cette information, je possède l’élément qui me permet de poursuivre mon enquête en interrogeant la secrétaire de mairie qui me mène au président d’une association d’anciens combattants de ce village, monsieur Emile Deroyer, cultivateur.
Je les remercie tous deux pour leur sympathique accueil et pour leur pleine coopération déterminante pour ma quête.

A partir de cet instant ma recherche s’accélère, je rassemble en effet de la part de monsieur Emile Deroyer des informations précieuses. Il me fait le récit suivant, récit confirmé par le neveu d’Amand Bazillon, monsieur Jean François Bazillon et par monsieur Maurice Comére qui lui, tient ses informations directement de sa mère qui est la sœur d’Amand.

« Fin juin 1944, (en fait il a été arrêté le 16 ou 17 juin) de bonne heure le matin, des éléments de la milice frappent à la porte de chez Amand Bazillon, l’interpellent et l’emmènent. Il est placé à l’arrière d’une traction noire entre deux miliciens. Un chauffeur est à l’avant».

Des français collaborateurs, des scélérats qui se font passer pour des résistants ont habilement su interroger les habitants des villages alentours. Le résultat de leurs investigations les ont amené tout droit vers Amand Bazillon qu’ils cueillent ainsi facilement. Il est transporté à la kommandantur de Fougères, puis à la prison départementale, boulevard Jacques Quartier à Rennes. A t-il été transféré ensuite au poste de la milice, au lieu-dit la Croix Rouge à Rennes pour y être interrogé ? Je le crois fermement ! Cette maison, lieu de tortures que la milice occupe, est surnommée «La Météo» parce que située à proximité d’une station météorologique. Enfant, me rendant à pied avec ma mère de Vezin le Coquet à Rennes, je suis passé plusieurs fois devant ce sinistre lieu. Des chevaux de frise avec du barbelé sont disposés en chicane sur la route. Ce poste de contrôle commande une des entrées de la ville de Rennes. Une sentinelle vêtue d’un uniforme bleu foncé surveille le passage. C’est certain ! c’est à cet endroit qu’Amand Bazillon a été amené puis interrogé et torturé, son corps ayant été retrouvé, sans vie, non loin de là. Il n’a, paraît-il, pas parlé
'Amand Bazillon-.jpg
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Acte de décès officiel d'Amant Bazillon

Beaucoup plus tard, à Rennes, c’est en 1946, des proches d’Amand sont convoqués pour reconnaître le corps à partir d’une photo du visage, retrouvée et prise après son exécution par Monsieur Fernand Bons, alors maire de Vezin le Coquet. Celle-ci montre des traces d’ecchymoses qui confirment bien qu’il a reçu force coups avant d’être exécuté.
Lors de la découverte du corps les autorités municipales ignorent son identité car il avait été dépouillé de tous ses papiers. Amand Bazillon a heureusement pu conserver sur lui un livre pieux « L’imitation de Jésus-Christ ». En effet, Amand Bazillon souhaitait être Missionnaire chez les Pères Blancs une fois la guerre terminée. Or ce livre porte la signature d’un curé dont la signature inscrite sur la première page a été déterminante pour identifier son propriétaire. Avec l’aide de l’archevêché de Rennes et grâce a l’enquête menée par monsieur Fernand Bons a t-on pu savoir que le mort est originaire de St Sauveur des Landes. Sa sœur qui vit toujours, a précisé que la semi identification de son frère, c’est-à-dire seulement la localisation de son lieu d’origine, lui a permis d’échapper à la faculté de médecine (sic). Il a donc été enterré provisoirement dans le cimetière de Vezin, près de l’église. Le cercueil et les frais d’inhumation ont été réglés avec une participation de la commune et aussi avec le fruit d’une quête faite dans le village. Je me souviens que mon père disait que Monsieur Fernand Bons, lui-même résistant, a fait poser après l’inhumation, sur la croix tombale, une petite cocarde tricolore. «mais chut !!! disions-nous, c’est interdit par les allemands d’arborer les trois couleurs »… Le maire avait donc bravé cette injuste interdiction.

Un petit mur sépare le cimetière communal qui entoure l’église, du potager du directeur de l’école, de là, je peux voir la tombe, je l’observe. Je sais que ce n’est pas le fruit de mon imagination, je distingue bien encore, comme une photographie, un petit ruban tricolore sur la croix de bois de cette tombe.
Le corps est rapatrié au cimetière de St Sauveur des Landes le 23 avril 1949. Le milicien responsable de cet assassinat a voulu s’engager pour l’Indochine, afin d’échapper à l’épuration. Il a été reconnu à temps par un résistant. Il a été jugé à Rennes et fusillé dans l’espace dit «de l’Enfer» du jardin botanique du Thabor à Rennes. ( Les Allemands y fusillaient des résistants) (2)

Les informations rapportées que j’ai pu recueillir en interrogeant les proches ou les voisins au sujet des activités d’Amand Bazillon au sein de la résistance, sont peu nombreuses. Les personnes de son groupe qui auraient pu témoigner sont toutes disparues. On sait toutefois qu’Amand agissait au sein d’une équipe autonome dont il aurait pu être le responsable. Ce groupe avait comme dénomination locale «le maquis de la Salorge». La nuit avec des camarades, il participait à des coups de mains, dont l’attaque d’un convoi allemand. Il s’occupait également de la récupération d’armes parachutées. Il disposait aussi d’un poste radio émetteur récepteur. Il était brave, insouciant du danger. Il faisait toutefois trop grande confiance aux gens qu’il connaissait en ne prenant pas suffisamment garde aux délateurs de tout poil qui agissaient par vengeance personnelle, par bêtise, voire par naïveté mais aussi pour certains, par cupidité ou conviction, ceux-la mêmes qui étaient de vrais collaborateurs. C’est paraît-il la cause de son arrestation
Le nom d’Amand Bazillon s’est ajouté à la très longue liste des martyrs, de ceux qui ne voulaient pas accepter le joug de l’occupant. Le bassin de Fougères a fourni nombre de ces braves à la résistance, pour que vive une France libre. Souvenons-nous !
In Memoriam
Le 20 Avril 2011
Albert Gilmet

2 - Mairie Ecole - Vezin le Coquet - année 40.jpg
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3 - Cimetière Vezin années 40.jpg
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10 - JF Bazillon(g) Emile Deroyer(d)Mme Bazillon(g) Christiane(d).JPG
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'A. Bazillon St Sauveur des Landes.JPG
'A. Bazillon St Sauveur des Landes.JPG (53.15 Kio) Vu 2742 fois

Maison D'Amand Bazillon à St Sauveur des Landes où il fut arrêté
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Re: Amand Bazillon Résistant.

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 15 Oct 2012, 19:41

Grand merci pour ce témoignage très poignant mon cher Albert.
Amicalement
Prosper ;)
P.S. Le récit initial (sans les nombreuses photos) se trouve dans le n°74 de l'Histomag à la page 54
portailv2/download/download-87+histomag-44-no-74-novembre-decembre-2011.php
L'Union fait la force -- Eendracht maakt macht

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Re: Amand Bazillon Résistant.

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de fbonnus  Nouveau message 15 Oct 2012, 22:43

Témoignage grandiose et précieux !. Grand Merci Albert de nous le faire partager et d'y apporter ces belles illustrations
« Alors mon petit Robert, écoutez bien le conseil d'un père !
Nous devons bâtir notre vie de façon à éviter les obstacles en toutes circonstances.
Et dites-vous bien dans la vie, ne pas reconnaître son talent, c'est favoriser la réussite des médiocres. »
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Re: Amand Bazillon Résistant.

Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de Tri martolod  Nouveau message 16 Oct 2012, 04:07

Bonjour Albert,

Toujours sur la brèche!! :D

Tu te doutes bien que je connais l'histoire et je suis content d'y avoir très modestement participé.

Ce qui ne m'avait pas frappé à la première lecture c'est l'information sur le lieu où fut fusillé le milicien au Thabor. J'ai arpenté ce parc dans tous les sens et je n'ai pas souvenir de ce lieu. J'y retourne!!

Kénavo,

Pierre


 

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Re: Amand Bazillon Résistant.

Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de Aldebert  Nouveau message 16 Oct 2012, 10:45

Bonjour Pierre,
C'est exact que tu as participé à ma quête et je t'en remercie une fois encore. ;)
Bien sûr, si j'avais eu ta photo, je l'aurais produite avec les autres et je l'aurais intitulée "Pierre l'enquêteur public N°1, toujours disponible pour faire avancer les dossiers du Forum", car contrairement au proverbe, "Pierre qui roule amasse mousse". :mrgreen: :mrgreen: ::j'ai Honte::

Pour ce qui concerne l'enfer,clique là dessus.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_du_Th ... 80.99Enfer
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Re: Amand Bazillon Résistant.

Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de Aldebert  Nouveau message 16 Oct 2012, 11:13

Le jardin du Thabor à Rennes est un lieu incontournable pour les visiteurs de passage dans cette Bonne Ville.


L'Enfer au jardin du Thabor à Rennes n'est pas véritablement l'enfer.
En voici deux images.

Thabor_Enfer RR.JPG
Thabor_Enfer RR.JPG (73.95 Kio) Vu 2701 fois

Thabor_Promenade.JPG
Thabor_Promenade.JPG (87.75 Kio) Vu 2701 fois
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Re: Amand Bazillon Résistant.

Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de Shiro  Nouveau message 16 Oct 2012, 11:34

Coucou Albert,

Un grand merci pour le récit. Comme toujours, c'est très intéressant et si je puis me permettre, c'est superbe. On ne se lasse jamais de te lire. :sweet:

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Re: Amand Bazillon Résistant.

Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de Tri martolod  Nouveau message 16 Oct 2012, 13:12

Bonjour,

A la vue des images, l'Enfer ne m'est effectivement pas inconnu (...et pour des tas d'autres raisons inavouables ici :twisted: ), mais je ne me souviens pas d'y avoir vu une quelconque plaque rappelant que des Résistants y furent fusillés. Je ne trouve pas non plus, dans les archives disponibles sur la toile, de mention du Thabor dans les sites de massacres de Rennes et sa région (Maltière, Colombier...).

A suivre, enquête en cours.

Kénavo,

Pierre


 

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Re: Amand Bazillon Résistant.

Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de Aldebert  Nouveau message 16 Oct 2012, 14:58

Tri martolod a écrit:Bonjour,

A la vue des images, l'Enfer ne m'est effectivement pas inconnu (...et pour des tas d'autres raisons inavouables ici :twisted: ), mais je ne me souviens pas d'y avoir vu une quelconque plaque rappelant que des Résistants y furent fusillés. Je ne trouve pas non plus, dans les archives disponibles sur la toile, de mention du Thabor dans les sites de massacres de Rennes et sa région (Maltière, Colombier...).
A suivre, enquête en cours.
Kénavo,
Pierre

Peut-être ce site ne fut utilisé comme terrain d'exécution que ponctuellement dans l'urgence par les Allemands et ensuite par les Français, après la libération. Rappelons que le Thabor se trouve à proximité du tribunal Le Palais Saint Georges. La sentence pouvait donc être exécutable sans délai après jugement. (Supposition)

Pas de plaque commémorative à ce sujet dis-tu Pierre? Preuve qu'un témoignage comme celui-ci peut sauver de l'oubli certains évènements qui servent la petite histoire. ::pipo::

Qu'en pense Kristian Hamon, s'il nous lit. Je vais quand même lui poser la question par courriel.
blog.php?u=5328&b=565

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Re: Amand Bazillon Résistant.

Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de Aldebert  Nouveau message 16 Oct 2012, 22:11

Bonsoir,

J'ai interrogé Kristian Hamon, historien, qui a bien voulu répondre à mon message privé en apportant des éléments utiles à mon récit. Il nous dit:

Je m'interroge sur quelques points :

Son arrestation à Saint-Sauveur des Landes vers les 16 ou 17 juin 1944 correspond tout à fait à l'arrivée de la Milice de Darnand dans la région de Fougères.

Ce qui me gêne c'est son transfert à la Kommandantur de Fougères puis vers la prison Jacques Cartier.

Les "terroristes" arrêtés dans la région par le SD ou la Gestapo étaient généralement dirigés sur le siège du SD de Rennes, rue Jules Ferry, pour un interrogatoire, puis transférés quelques semaines à la Maison d'arrêt Jacques Cartier, en attente d'un jugement, d'une libération ou d'une déportation.

Lors d'arrestations effectuées par la Milice, les suspects étaient dirigés au lieu dit "La Croix Rouge", à l'angle des routes de Saint-Brieuc et de Vezin-le-Coquet, où était cantonnée la section rennaise de la milice commandée par le sinistre Schwaller. Inutile de décrire la nature des "interrogatoires" et leur issue. Les suspects arrêtés lors des rafles de la Milice pouvaient également être dirigées sur l'hôpital psychiatrique de Saint-Méen, rue de Paris ou au château d'Apigné pour y être interrogés et torturées.

Si Bazillon a été retrouvé dans les environs de la Croix-Rouge, c'est qu'il a été amené directement chez Schwaller pour être interrogé. On connait la suite. Il faudrait faire des recherches à ce sujet, ainsi que sur ce maquis de la "Salorge" et Saint-Sauveur-des-Landes. Avez-vous fait des sondages aux Archives d'Ille-et-Vilaine (ADIV) ?

Dans mon dernier ouvrage, je cite deux membres du PNB agents du SD de Fougères, réfugiés au même moment à Saint-Sauveur-des-Landes, après les bombardements des 8 et 9 juin sur Fougères. C'est également dans cette région de Saint-Sauveur que "Loulou" Pétri, chef des FTP a installé un petit maquis. Comme vous le devinez, cette arrestation de Bazillon n'est pas le fait du hasard.

En ce qui concerne l'Enfer du jardin du Thabor de Rennes, je n'ai pas connaissance que les Allemands aient fusillé des résistants dans cet endroit. Les exécutions avaient lieu à la caserne du Colombier ou à la butte de la Maltière à Saint-Jacques-de-la-Lande. Par contre, il est exact qu'au lendemain de la Libération, à l'automne 1944, des collabos condamnés par la Cour Martiale ont été fusillés à cet endroit par des pelotons FFI. Par la suite, en 1945, les condamnés à mort par la Cour de Justice seront exécutés au stand de tir de Coëtlogon.

En espérant avoir répondu à votre attente,

Bien cordialement,

K.H.
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