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Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Retrouvez ici toutes les histoires vécues et les récits de guerre. Déposez ici les témoignages en votre possession sur la vie pendant le conflit. C'est un pan important du devoir de mémoire cher à notre forum.

Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 31  Nouveau message de Aldebert  Nouveau message 25 Aoû 2012, 22:53

Salut Michel,
Mes MP se suffiront pas et j'insiste pour de "dire" que ton texte continue d'être EXCELLENT.
Ah! Si j'avais eu, à l'époque, deux ans de plus, je ne m'en plaindrais pas aujourd'hui.
Je t'envie d'avoir pu conserver, d'une manière aussi claire, tous ses souvenirs qui sont en dehors de toutes banalités.
Enfants, Heidi heido heili heilo nous nous plaisions à le chanter à plusieurs voix. Oui, c'est vrai! Ce sont de jolis chants qui d'ailleurs sont encore chantés en Allemagne dans la société civile.
Cordialement
Albert
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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 32  Nouveau message de Luzien  Nouveau message 26 Aoû 2012, 19:03

Salut Albert!

Pour ce qui est de la "clarté de mes souvenirs" et comme déjà dit, j'ai commencé à écrire mes anecdotes en 1949 alors que mes souvenirs étaient encore bien frais ma tête. Par la suite j'ai dû apporter des corrections concernant surtout des erreurs de chronologie, d'année, de personnes ou de lieux, mais sans jamais en changer la trame du texte.
A ce sujet, la mémoire est une chose bizarre. Ainsi j'ai souvent oublié des faits importants de notre vie d'alors, pour par contre me souvenir de faits insignifiants. Je pense que cela est dû à l'impact que les événements, important ou non, ont sur nous.

Cordialement

Luzien/Michel


 

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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 33  Nouveau message de euskal herria  Nouveau message 26 Aoû 2012, 19:17

ah ces kaskarots!!! :D (surnom des habitants de Saint jean de luz)

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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 34  Nouveau message de Luzien  Nouveau message 26 Aoû 2012, 19:36

euskal herria a écrit:ah ces kaskarots!!! :D (surnom des habitants de Saint jean de luz)


Ce fut d'abord les habitants de Ciboure qui furent appelés ainsi, puis à St Jean les marchandes de poisson de la Rue de la République.

Ces marchandes de poiscailles parkaient leurs charettes devant leurs portes et notre plaisir, après une soirée bien arosée, était de changer les charettes de place. Ça devait hurler dans la rue le matin suivant!
Nous faisions la même chose avec leurs pots de géraniums alignés sur les jardinières de leurs fenêtres!
Faut bien que jeunesse se passe! :rire:

Luzien


 

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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 35  Nouveau message de Luzien  Nouveau message 26 Aoû 2012, 20:49

Bon, trève de poiscailles et revenons à nos moutons! ;)



Maréchal, nous voilà!

- Au début de juillet nous fûment informés que les enfants des écoles devraient s'assembler tous les jeudis au Parc Duconténia.
Ainsi fut fait.
Nous étions quelques centaines d'écoliers de 6 à 14 ans astreints à participer à ces rassemblements sous l'égide des Jeunesses Pétainistes. Il y avait des sonneries de clairons et après la montée du drapeau aux trois couleurs frappé de la francisque, nous entonnions avec ferveur l'Hymne au Maréchal:
"Maréchal, nous voilà, devant toi le Sauveur de la France...".

Ensuite venaient les discours des notables et des représentants des "Jeunesses".
Je me souviens en particulier de l'un d'eux, grand et maigre, avec de longues moustaches blanches et habillé comme un boy scout!
Cela durait, selon les jours et la longueurs des discours entre 1 heure 30 et 2 heures. Puis nous terminions par le chant "France de demain" et nous nous égayions dans toutes les directions.

Notre père n'était pas impressionné par ces rassemblements, en fait il était plutôt irrité et parlait de propagande empoisonnée. Après notre premier rassemblement il eut une conversation houleuse avec Monsieur Jean, notre premier voisin. Tout comme notre père Monsieur Jean était originaire du Béarn dont il parlait aussi le patois ainsi que l'espagnol, c'est du reste dans ces 2 langues qu'ils conversaient le plus souvent.
Monsieur Jean était un vétéran de 14-18, il avait combattu à Verdun et était un ardent supporteur du Maréchal Pétain.
Quant à notre père ses vues sur le Maréchal étaient diamétralement opposées, pour lui c'était simple: le Maréchal était un traître!
Ces différences de vues mises à part, ils s'aimaient bien et se respectaient.

Ce jour-là donc, la conversation en français était très animée, ils parlaient par-dessus la clôture qui séparait nos deux jardins. L'un était pour, l'autre contre ces "rassemblements". Nous écoutions sans mot dire jusqu'au moment où ils passèrent du français au patois, nous décidames alors de rentrer à la maison d'où nous pouvions voir le vainqueur de 18 et le vaincu de 40 continuer à grand renfort de gestes leur affrontement oratoire. -


Les pigeons de Monsieur Jean

- Nous aimions beaucoup Monsieur Jean, c'était un brave homme à l'accent rocailleux, portant toujours le béret façon béarnaise, c'est à dire tiré en pointe sur le devant. A la retraite depuis queques années il avait 2 passions, les roses et les pigeons. Sa maison était la jumelle de la notre avec sur le devant de magnifiques rosiers, seul son jardin était beaucoup plus petit. Il portait des pantalons de velours côtelé et était toujours chaussé de sabots de bois à pointes, qu'il confectionnait lui-même. Sa femme, que nous appelions Madame Jean était d'origine espagnole et extrêmement gentille avec nous.

Monsieur Jean avait construit un colombier pour ses pigeons et tous les soirs il venait leur parler, les appelant par leurs noms.
Ses pigeons, au nombre d'une douzaine, volaient librement dans la journée, mais le soir venu Monsieur Jean ne rentrait pas chez lui tant que tous ses pigeons n'étaient pas rentrés au bercail. Si un couple manquait à l'appel, il sifflait jusqu'à ce que les retardataires fussent de retour.

En cet été de 1942 nous commençions à porter un grand intérêt aux pigeons de Monsieur Jean, un intérêt qui n'avait rien à voir avec la colombophilie! -

Luzien


 

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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 36  Nouveau message de Luzien  Nouveau message 27 Aoû 2012, 21:57

Bonjour la compagnie !
De nouvelles petites anecdotes puisées dans mes cahiers de Souvenirs.

Luzien




Un boche sympa

Cet après midi-là nous étions à la plage Claude et moi, Françoise ayant refusé de nous accompagner, elle n'aimait pas trop s'y rendre, il y avait trop de soldats qui la regardaient, lui souriaient et l'interpellaient. Rien de méchant mais cela l'embarrassait visiblement. De plus elle ne se baignait jamais et ne se mettait même pas en maillot. Nous lui avions laissé la garde de Gilbert préférant nous passer de sa compagnie.

Nous ramassions des palourdes. Le meilleur endroit que nous connaissions était à marée basse du côté sud vers Sainte Barbe la falaise qui nous sépare de St-Jean-de-Luz, mais à cet endroit les allemands avaient installé un réseau de barbelés qui courait sur toute la largeur de la plage et nous en interdisait l'accès. L'endroit où nous nous trouvions, près des rochers côté nord, n'était pas aussi riche en palourdes, mais nous en trouvions que nous mangions aussitôt. Nous avions déjà remplie un petit sac de bigorneaux que nous mangerions à la maison car il fallait auparavant les cuire.

Soudain une ombre s'étira devant nous, c'était un homme que nous n'avions pas vu venir tant nous étions occupés par notre récolte. Il était grand, blond et athlétique et était vêtu d'un simple short noir et chaussé de sandales basques. Malgré ses cheveux blonds il aurait pu être un français du coin, nous aussi nous étions plutôt blonds, mais il portait autour du cou une chaîne avec un disque de métal avec des perforations le coupant diamétralement. Ces disques nous les voyons toujours suspendus au cou des soldats allemands qui se prélassaient sur le sable. C'était un allemand, un boche!

Nous étions sur la défensive, évitant de le regarder, continuant de creuser le sable avec nos truelles en l'ignorant. L'allemand s'accroupit près de nous, regardant avec curiosité les trous que nous avions creusés dans le sable mouillé et dit quelque chose dans sa langue que nous ne comprîmes pas, puis il dit cette fois dans un français hésitant: "Quoi faire vous?" Toujours sans le regarder nous lui répondîmes que nous ramassions des palourdes. "Was?" Cette fois ce fut lui qui ne compris pas. Je lui faisais alors face et lui montrais une palourde en lui disant: "Palourde!" Claude se saisit de la palourde, l'ouvrit à l'aide de son canif, la rinça dans une flaque d'eau de mer et après en avoir décollé la chair avec son canif, il la mangea. Le soldat ouvrit des yeux ronds, dit quelque chose en allemand puis se mit à rire, à notre tour nous fîmes de même, la glace était rompue.
Il resta un moment avec nous, nous lui montrâmes comment repérer l'emplacement des palourdes grâce au petit orifice qu'elles laissent à la surface du sable, mais il refusa d'en manger, quand Claude lui en présenta une il dit avec avec un geste de négation: "Nix, je pas!".

Puis il nous quitta en nous disant: "Aurevoir!" et se dirrigea vers l'ancienne gare du tramway située de l'autre côté de la route côtière.

Les jours suivants nous ne le vîmes plus et finalement nous l’oubliâmes



Flieg Alarm!

A marée haute quand il y avait de fortes vagues, ces dernières labouraient la plage, formant par endroits des dunes et à d'autres endroits des creux. Quand la mer se retirait, des rétentions d'eau qui pouvaient atteindre 50 cms de profondeur stagnaient dans les creux et se réchauffait avec le soleil. De plus dans ces dénivélations nous étions aussi à l'abri du vent et des regards.

Un jour, alors que nous barbotions dans l'eau chaude de l'une de ces "baignoires", nous parvinrent des hurlements:
"Flieg Alarm! Flieg Alarm!"
Avant de réaliser ce qui se passait, un soldat fit irruption et sauta dans notre trou pour se retrouver vêtu et botté assis dans l'eau!

Claude et moi tout d'abord surpris éclatâmes de rire, mais le soldat lui ne riait pas, ce n'était pas comme nous l'avions pensé sur le moment un jeu de la part de l'allemand, il nous fit signe de nous coucher en répétant son avertissement: "Flieg Alarm!" Cette fois nous comprîment que c'était du sérieux, nous regardâmes au-dessus de nos têtes mais le ciel était vide, même pas un nuage. Nous rampâmes jusqu'au bord du trou pour mieux voir, mais tout ce que nous pouvions voir ce sont des soldats courant se mettre à l'abri, certains se jetant à plat ventre, se couvrant la tête de leurs mains.
C'est alors que nous vîmes l'avion!
C'était un bi-moteur, il arrivait du large à très basse altitude et semblait se dirriger droit sur nous, nous le regardions fascinés. A ce moment-là une poigne vigoureuse me saisit par le fond de mon short et me tira au fond du trou, à mon côté Claude subissait le même sort et nous nous retrouvâmes tous les deux allongés dans l'eau, le visage enfoui dans le sable de la paroi tandis qu'allongé sur nous l'allemand nous écrasait de tout son poids. Nous entendîmes le vombrissement de l'avion passer au-dessus de nous, puis le bruit des moteurs décru et ce fut le silence. Le soldat se redressa, son uniforme dégoulinant d'eau de mer et s'adressa à nous en agitant son index comme pour une mise en garde, puis nous quitta aussi simplement qu'il était arrivé.

Il était temps maintenant pour nous de retourner à Clo-Mi-Gi, la rigolade était terminée.


 

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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 37  Nouveau message de Luzien  Nouveau message 30 Aoû 2012, 07:00

Agur!

Je me souviens assez bien de cette triste période (1940-44), mais évidemment certains épisodes et détails échappent à ma mémoire, alors mes "cahiers" -écrits en 1949- sont là pour me remettre sur les rails. La mémoire est une chose très étrange. Pour exemple, je me souviens de choses qui se sont produites il y a 70 ans, d'un autre côté j'en oublie d'autres qui se sont produites il y a seulement 10 ans. Je pense que cela dépend de l'impact que certains événements ont sur nous, graves ou pas, sérieux ou triviaux.

Pour ce qui est des Allemands (j'en ai déjà parlé) nous n'avions pas eu en général à nous plaindre d'eux dans notre coin. N'oublions cependant pas que nous n'avions pas à faire à des unités combattantes.
La majorité des troupes dans notre secteur (probablement un des plus calme en regard à la guerre) étaient des unités qui avaient combattu sur les fronts de l'Est et étaient au repos ou en totale refonte. Pour ces soldats, notre petit coin d'Erromardie était un morceau de paradis. A part les patrouilles, les gardes, les corvées et autres exercices militaires, c'était le "farniente", la plage avec ses baignades et le bronzage. La belle vie pour beaucoup de jeunes feldgraus, dont beaucoup n'avaient jamais auparavant vu la mer! Donc l'humeur était au diapason.
Mais cela ne signifie pas pour autant que "tout le monde il était mignon, tout le monde il était gentil", il y avait aussi ce qu'on appelait les "têtes carrées" qui nous écrasaient de leur mépris et comme ailleurs, il y avait aussi de véritables soudards qui pensaient qu'ils pouvaient tout obtenir à la pointe de leur baïonnette. J'aurai prochainement une anecdote sur ce sujet.

Mais même à Erromardie l'humeur de vacances changea avec les premiers revers sur le front russe et la construction du Mur de l'Atlantique. Ô que oui!

Luzien



Retour à mes "cahiers de souvenirs".



- La plage d'Erromardie était notre lieu de prédilection. Nulle part ailleurs nous éprouvions un tel sentiment de liberté. Toujours nu-pieds, vêtus d'un simple short, nous étions noirs comme des pruneaux. Nous étions les seuls riverains, les soldats allemands s'étaient habitués à notre présence et nous laissaient en paix. Nous faisions virtuellement partie du décor.

A marée basse nous nous aventurions dans les rochers qui se découvraient assez loin et nous y récoltions des moules, des barnacles, des bigorneaux et surtout des crabes. A marée-haute, il ne nous restait que la plage elle-même, mais elle n'était plus qu'une bande de sable et était toujours emcombrée de soldats. Il y avait d'abord les "locaux" attachés aux batteries de D.C.A installées sur les falaises, mais aussi d'autres unités de la région envoyés pour se détendre. Ces derniers arrivaient en groupe par camions et aussitôt s'égayaient en hurlant sur la plage comme des enfants dans une cour de récréation, la majorité tout nus! Quand cela se produisait nous abandonnions la plage elle-même et nous nous réfugions dans les rochers à l'extrême droite au pied de la falaise.


Les pieuvres

Ces rochers étaient l'endroit idéal pour capturer des "lagas" (pieuvres). A marée-haute ces pieuvres étaient difficile à capturer, mais dès que la mer commençait à se retirer elles devenaient beaucoup plus vulnérables. Beaucoup demeuraient dans des cavités de rochers où l'eau de mer était captée, elles étaient difficiles à voir, se tenant toujours dans les zones d'ombre et de plus ces bestioles étaient expertes dans l'art du camouflage. Le meilleur moyen était d'utiliser une gaffe et en tâtonnant explorer tous les recoins. Nous n'avions pas de gaffes, nous servant seulement d'un bâton et quand nous en "sentions" une, nous l'attrapions avec nos mains! Ce n'étaient pas des pieuvres géantes mais certaines atteignaient plus d'un mètre d'envergure. Après les avoir extraites de leur cachette il fallait retourner leur calotte pour les immobiliser et cela n'était pas toujours facile car leurs tentacules nous enveloppaient les bras comme autant de serpents et nous devions leur livrer tout un combat avant d'en venir à bout. Au cours de ses "batailles" nous avions le loisir d'apprécier la puissance de ces poulpes et nos bras en sortaient couverts d'écchymoses provoquées par la succion des ventouses. Pour retourner la calotte il nous fallait introduire les deux pouces dans l'orifice situé sur le côté de leur tête et ensuite agir comme on le fait pour retourner une chausette. La calotte retournée la pieuvre était comme paralysée et ne bougeait plus que faiblement, nous pouvions alors la laisser dans un creux d'eau pour la récupérer plus tard car elle ne pourrait s'enfuir. En dernier lieu venait l'opération du "battage" qui consistair à saisir la pieuvre par sa calotte retournée et la battre fortement contre un rocher (13 fois selon les vieux pêcheurs) pour en attendrir la chair, sinon à la cuisson les tentacules auraient la consistance d'une corde de chanvre.
Les "lagas" étaient une spécialité culinaire de notre région et en capturer une était un repas garanti.


Macabre découverte

Un jour nous avions capturé l'une d'elle et Claude était entrain de la battre contre un rocher quand j'apperçu quelque chose qui flottait dans l'eau pas loin de l'endroit où nous nous trouvions. Ce ne semblait pas être un morceau d'épave comme la mer en rejetait souvent, aussi pris de curiosité nous nous en approchâmes. Nous étions seulement à quelques mètres de la "chose" quand je ressenti un frémissement de répulsion et d'épouvante courir le long de mon échine et m'immobilisais horrifié, à mon côté Claude faisait de même. Car ce que nous avions devant nous, flottant dans l'eau, c'était le corps d'un noyé.
Vêtu seulement d'une chemise il était horriblement gonflé et ses jambes nues était de couleur bleuâtre. Nous ne pouvions voir son visage qui était sous l'eau le corps flottant sur le ventre, seuls des cheveux blonds apparaissaient à la surface, s'agitant comme de petites algues au gré des mouvements de l'eau.
Cela en fut assez pour nous, nous nous enfuîmes en sautant de rocher en rocher, au passage Claude récupéra la pieuvre et nous décidâmes de retourner à la maison. Comme nous traversions la plage en direction de la route côtière, nous passâmes près d'un groupe de soldats qui se prélassaient au soleil. Voyant la pieuvre l'un des soldats demanda à la voir, Claude la lui présenta mais le soldat se garda d'y toucher. Claude alors lui désigna l'endroit où nous avions fait notre macabre découverte et lui dit qu'il y avait un macchabée dans l'eau. Les soldats ne comprenant pas nous insistâmes à force de gestes et finalement l'un d'eux s'approcha de l'eau pour voir de quoi il retournait, les mains en visière pour se protéger du soleil il explora les abords des rochers et il vit ce à quoi nous faisions allusion. Aussitôt il s'adressa à ses camarades et tous se précipitèrent vers l'endroit désigné, quant à nous, nous poursuivîmes notre chemin. -


 

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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 38  Nouveau message de Luzien  Nouveau message 30 Aoû 2012, 07:17

Comme dans mes anecdotes de l'été 42 il est souvent question de la plage d'Erromardie, il est temps de la présenter:

Erromardie aujourd'hui. A l'époque de mes récits toutes ces habitations n'existaient pas à l'exception de l'ancienne gare du tramway et de 2 ou 3 fermes.

http://www.fam-janssen-site.nl/erromardie2.jpg


 

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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 39  Nouveau message de euskal herria  Nouveau message 30 Aoû 2012, 09:30

bonjour, egun on ami luzien! :)

étant sapeur-pompier à St jean de luz, j'ai dut dans le cadre de mon travail visiter les blockaus au dessus de la plage d'Erromardie qui étaient enterrés depuis trés longtemps (il y avait jusqu'a maintenant un camping dessus!!), nous devions aller vérifié avec les démineurs si ils restaient des munitions dedans!!

une pelleuteuse à donc "déterrés" les differents blockaus (3) et nous sommes rentrés dedans (les blockaus étaient fermés donc la terre n'était pas rentré dedans mais il n'y avait pas d'air dedans!!), nous sommes rentrés équipés d' ARI (appareil respiratoir isolant composé : d'un masque, d'une bouteille d'air fixé sur un harnais sur le dos qui nous permet de rentrer dans des atmosphéres viciés ou irrespirables en toute sécurités)

les blockaus étaient assez petit, 2 ou 3 piéces (il me semble que c'était juste des dépots de munitions) nos n'avons trouve dans que des casiers d'obus vides mais par contre c'est la premiére fois que je voyais un blockaus tout propre à l'intérieur sans tags sans poubelles etc...les murs étaient peints en blanc et il y avait des inscriptions peintes en lettres gothiques en allemands (je n'ai jamais su ce qu'elles disaient)

une fois les blockaus visités, ils ont étés réenterrés!!!

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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 40  Nouveau message de fbonnus  Nouveau message 30 Aoû 2012, 12:32

C'est très intéressant cher euskal herria , aucune photo n'a été prise de votre "exploration" ?
« Alors mon petit Robert, écoutez bien le conseil d'un père !
Nous devons bâtir notre vie de façon à éviter les obstacles en toutes circonstances.
Et dites-vous bien dans la vie, ne pas reconnaître son talent, c'est favoriser la réussite des médiocres. »
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