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Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Retrouvez ici toutes les histoires vécues et les récits de guerre. Déposez ici les témoignages en votre possession sur la vie pendant le conflit. C'est un pan important du devoir de mémoire cher à notre forum.

Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 41  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 30 Aoû 2012, 15:27

Grand merci à Luzien pour ses souvenirs. nous attendons la suite.
Grand merci également à Euskal pour les anecdotes;
Amicalement
Prosper ;)
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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 42  Nouveau message de euskal herria  Nouveau message 30 Aoû 2012, 18:06

fbonnus a écrit:C'est très intéressant cher euskal herria , aucune photo n'a été prise de votre "exploration" ?

malheuresement non!!

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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 43  Nouveau message de fanacyr  Nouveau message 30 Aoû 2012, 18:23

bonjour,

je mets ce lien pour Luzien, peut-être reconnaîtra-t-il des détails sur la plage d'Erromardie !

http://www.delcampe.net/items?language= ... slate%5D=N

cdt fanacyr

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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 44  Nouveau message de Aldebert  Nouveau message 30 Aoû 2012, 20:14

Eh bien! mon petit Michel il est normal que tu ne t'ennuyais pas dans cet espace et cadre magnifique ::pipo:: :mrgreen:
Cordialement
Albert
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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 45  Nouveau message de Luzien  Nouveau message 30 Aoû 2012, 21:34

euskal herria a écrit:étant sapeur-pompier à St jean de luz, j'ai dut dans le cadre de mon travail visiter les blockaus au dessus de la plage d'Erromardie qui étaient enterrés depuis trés longtemps (il y avait jusqu'a maintenant un camping dessus!!), nous devions aller vérifié avec les démineurs si ils restaient des munitions dedans!!


Agur!

Trop tard les sapeurs et démineurs, nous étions déjà passé! ;)
Nous mêmes trop tard, car apès avoir séjournés à Ciboure nous ne sommes revenus à Erromardie que durant l'été 1945, soit après une absence de 2 ans.
Notre premier soin fut de "visiter" tous les blockhauss du coin, mais il ne restait plus grand chose à récupérer, seulement quelques douilles d'obus, car nous étions intéressés par le ramassage du cuivre (comme les allemands quelques années plutôt).
Le plus gros blockhauss fut construit au sommet de la colline et à l'orée du bois de pins, face à l'océan. Ce blockhauss était joliment camouflé/décoré en habitation locale (murs blancs, toit rouge et de fausses fenêtres fleuries). A notre retour, seul le canon de gros calibre que nous avions vu pointant son museau à travers la "porte d'entrée", avait disparu.
Au moment de le visiter, nous découvrîmes que des gens vivaient à l'intérieur (comme dans beaucoup d'autres blockhauss ailleurs), cela faisait un logement pas cher avec une vue imprenable sur l'océan!

Par la suite une maison fut construite près du blockhauss, la "Villa Pinocchio".
Maintenant je ne sais si le blockhauss est toujours là ou a disparu.

Luzien


 

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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 46  Nouveau message de Luzien  Nouveau message 31 Aoû 2012, 01:53

fanacyr a écrit:bonjour,

je mets ce lien pour Luzien, peut-être reconnaîtra-t-il des détails sur la plage d'Erromardie !

http://www.delcampe.net/items?language= ... slate%5D=N

cdt fanacyr


Image

La vieille gare du tramway qui faisait la liason St-Jean-de-Luz - Erromardie.
Aujourd'hui transformée en restaurant/guinguette.
En 1942 elle servait de poste de garde à l'occupant.

Photos du bas, le terrain de camping côté sud du "pignada", on peut voir l'océan à l'ouest et... une "traction" en bas à droite!

Les photos doivent être des années 60s, car quand j'ai quitté Erromardie en 1957, la gare était dans son état original des années 20s

Anyways, merci "fanacyr" pour ces souvenirs qui me fichent un petit bourdon. :( :shock: ;) :D

Bye!

Luzien/Michel
Dernière édition par Luzien le 31 Aoû 2012, 02:21, édité 1 fois.


 

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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 47  Nouveau message de Luzien  Nouveau message 31 Aoû 2012, 02:19

Aldebert a écrit:Eh bien! mon petit Michel il est normal que tu ne t'ennuyais pas dans cet espace et cadre magnifique ::pipo:: :mrgreen:
Cordialement
Albert


Espace et cadre magnifique pour l'occupant. Mais nous en 1942, on se fichait pas mal du décor! ;)

Amicalement

Michel


 

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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 48  Nouveau message de Luzien  Nouveau message 31 Aoû 2012, 17:37

Bonjour tout le monde!

Bon, je fais une petite incursion dans mes cahiers aux souvenirs.



Quatre Etoiles Jaunes

- Vacances scolaires de 1942. Un dimanche mes 2 frères et moi nous nous rendîmes à St Jean pour une séance de cinéma. Notre père remit 5 francs à Claude, chaque place coûtant 1 franc avec les 2 francs restant nous pourrions nous acheter des friandises (s'il y en avait) . Nous étions tout excités, le cinéma était de loin la suprême distraction, mieux que la plage c'est pour dire!
Le cinéma était Le Magic et le film à l'affiche "Les Rois du Sport", un film comique avec Raimu et Fernandel.
Comme nous pénétrions dans la cour de gravier du cinéma nous aperçûmes Etché un garçon que nous avions connu lors des rassemblents scolaires au Parc Duconténia. Etché avait 13 ans mais en parraissait plus tant il était grand et costaud pour son âge. Nous nous joignîmes à lui et nous nous mîmes à bavarder en attendant la deuxième séance. Les gens formaient des groupes, bavardant, riant, il y avait de la bonne humeur dans l'air.
C'est alors que mon regard tomba sur un petit groupe qui me sembla inusité parmis les autres. Il y avait un homme, une femme et deux jeunes garçons d'environ mon âge. Ce qui me frappa d'abord c'est qu'ils étaient tout de noir vétus ce qui contrastait avec les robes blanches ou fleuries des femmes et les chemises blanches des hommes. Chez nous le blanc et autres couleurs claires sont de mise durant les beaux jours, nous-mêmes étions vêtus de chemisettes blanches, pantalons courts blancs et socquettes blanches dans nos kneps. Je pensais alors que ce devait être une famille en deuil. Mais cela ne se pouvait pas, le deuil se portait pendant 40 jours pendant lesquels les divertissements, le cinéma compris, étaient bannis. Autre chose, l'homme et les deux garçons portaient des chapeaux noirs à bords ronds au lieu du traditionnel béret basque, la femme elle était coiffée d'un foulard noir, c'était le seul article vestimentaire que je trouvais normal. Je remarquais aussi quelque chose d'autre, ils portaient tous les quatre une sorte d'écusson sur le côté gauche de leur poitrine. C'était une étoile jaune cousue sur leur vêtement et qui ressemblait à une étoile de sheriff mais plus grande. Quelque chose était inscrit sur l'étoile mais je ne pouvais déchiffrer quoi. Leur attitude aussi semblait étrange, ils se tenaient le dos au mur de la cour et regardaient sans mot dire la foule, complétement à part.
La bizzareté de ces gens m'intrigua fortement et je demandais à mon frère qui étaient-ils? Claude les regarda et haussa les épaules en signe d'ignorance. Alors Etché dit: Ce sont des Juifs!
J'avais entendu parler des juifs à la radio en termes peu flatteurs et j'avais aussi vu des affiches les concernant, ils étaient accusés des pires méfaits. Et voilà que quatre d'entr'eux étaient là devant moi! Je les examinais alors avec plus d'attention, ils ne me semblaient pas très dangereux, plutôt intimidés, tristes même. Par contre j'aimais bien leur étoile de sheriff qui me rappelait les films de cowboys d'avant la guerre avec Tom Mix.
A ce moment-là, la première séance terminée, les spectateurs sortirent par une porte latérale et nous pénétrâmes à notre tour dans la salle de cinéma. Quand plus tard nous sortîmes, avant de descendre les escaliers de l'entrée je cherchais des yeux dans la foule les "sheriffs", j’aperçus alors leurs chapeaux noirs dans la marée humaine qui s'éloinait. Puis ils tournèrent vers le Boulevard Victor Hugo et je les perdis de vue. -


 

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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 49  Nouveau message de Luzien  Nouveau message 31 Aoû 2012, 19:49

Le soldat ivre

- Après notre macabre découverte dans les rochers nous ne quitâmes pas la maison de quelques jours, mais la mer nous manqua vite et vint le jour où nous nous trouvâmes à nouveau sur le chemin de la plage. Cette fois Françoise décida de nous accompagner. Après une bonne baignade, nous nous amusâmes sur le sable pendant qu'à l'écart Françoise avait le nez plongé dans un livre, une de ces éternelles histoire d'amour dont elle était friande. Puis vint le moment de prendre le chemin du retour.
Comme nous passions devant les barraques du camp allemand quelques soldats s'approchèrent de l'enceinte et se mirent à interpeler Françoise: "Mamoiselle! Joulie mamoiselle! Oh la la!"
Françoise regardait obstinément devant elle, trop intimidée et effrayée pour tourner la tête vers tous ses admirateurs.

De retour à Clo-Mi-Gi, Françoise entreprit de faire un peu de lessive pendant que nous étions occupés à sarcler les mauvaises herbes qui poussaient le long de l'allée de gravier, cela faisait un moment que notre père nous avait demander de le faire.
Soudain, nous entendîmes Françoise crier, elle se précipita sur Gilbert, le saisit par la main et nous cria: "Vite, à la maison"! Claude et moi étions interloqués, nous nous approchâmes et à ce moment-là nous apperçûmes un soldat qui tentait d'ouvrir le portillon par lequel nous étions entré un moment plus tôt. Ne pouvant manoeuvrer le loquet qui le fermait de l'intérieur, le soldat entreprit d'enjamber le portillon! Il était vêtu d'une tenue de camp blanche plutôt maculée, la baïonnette pendue à son ceinturon. L'obstacle franchi, le soldat se redressa en titubant et nous réalisâmes qu'il était ivre. Il cria à l'intention de Françoise qui courait vers la maison tirant Gilbert par la main: "Mamoiselle, attendre, bitter!"

Françoise s'engouffra dans la cuisine avec Gilbert, je la suivis, Claude derrière moi. La porte de la cuisine ne se fermait pas à clef, seul le grand battant extérieur était muni d'un crochet de sécurité, mais le battant était à ce moment-là maintenu au mur par un loquet, pour le libérer il nous fallait à nouveau sortir, mais le soldat était déjà au pied de l'escalier. Panique!
Françoise se précipita dans le vestibule, ouvrit la porte de l'entrée principale et toujours tirant Gilbert, se rua à l'extérieur et je fis de même. Nous traversâmes la cour de devant, ouvrîmes le portillon, traversâmes la route et sautâmes dans le fossé!
C'est alors que je m'apperçus que Claude n'était plus avec nous.

Pendant que nous nous enfuyons de la cuisine, mon frère tentait désespérément d'en interdire l'accès au soldat ivre, mais ce dernier, d'une solide bourrade ouvrit la porte et avant que Claude puisse s'enfuir le soldat le saisit par le collet et voulu lui faire dire "où mamoiselle était cachée"!
N'obtenant aucune réponse il entreprit d'explorer la maison et voyant la porte d'entrée grande ouvert il comprit aussitôt que "mamoiselle" s'était envolée. Il se saisit alors de Claude, le secoua comme un prunier, puis sortant la baïonnette de son fourreau il lui en appliqua la poine sur la gorge. Evidemment Claude était plus mort que vif!

Pendant ce temps nous étions toujours cachés dans le fossé de l'autre côté de la route. Je ne sais combien de temps nous demeurâmes là mais cela me paru interminable. Toujours sous le coup de la peur Françoise tremblait comme une feuille, quant à moi je me demandais où pouvait bien être Claude?

Le temps passait et nous n'osions sortir de notre cachette. Nous entendîmes alors la voix de Madame Jean qui nous appelait. Je sortais la tête de ma cachette et je l'aperçus devant le portillon de l'entée et qui nous faisait signe de venir. Nous quittâmes aussitôt le fossé et après avoir retraversé la route nous la rejoignîmes. Elle nous dit alors qu'il n'y avait plus de danger.

Que c'était-il donc passé et que faisait Madame Jean là?

(à suivre)


 

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Re: Souvenirs d'un enfant pendant l'Occupation

Nouveau message Post Numéro: 50  Nouveau message de Luzien  Nouveau message 01 Sep 2012, 00:00

Le soldat ivre(suite)

- L'irruption du soldat n'était pas passé inapperçue. Madame Jean qui à ce moment-là se trouvait dans son jardin avait entendu Françoise crier et apperçu le soldat enjamber le portillon. Elle comprit tout de suite de quoi il retournait et devant la gravité de la situation elle n'hésita pas. Elle couru aussitôt vers le camp allemand qui était situé juste après le pont du chemin-de-fer soit environ 150 mètres de son jardin. A l'entrée du camp il y avait un poste de garde avec toujours 2 sentinelles et un officier. Quand Madame Jean se présenta, une des sentinelles l'arrêta, mais elle commença à crier, demandant de l'aide avec une gesture toute espagnole. Attiré par les éclats de voix l'officier sortit du poste et demanda la raison de ce remue ménage. Heureusement il comprenait un peu le français, assez cependant pour saisir la situation. Aussitôt il ordonna à un des gardes de l'accompagner et ils emboitèrent le pas à Madame Jean. Quand ils entrèrent dans notre maison ils trouvèrent l'intrus entrain de fouiller les meubles avec à ses côtés un Claude qui n'en menait pas large. La suite fut menée rondement et de façon expéditive, quelques coups de crosses bien appliqués et l'ivrogne se retrouva dans la cour et la réalité.

Quand à nous, après avoir rejoint Madame Jean, nous nous dirigeâmes vers l'arrière cour où un spectacle étrange nous attendait, un spectacle qui est jamais demeuré gravé dans ma mémoire.
Tout d'abord je vis le soldat qui nous avait fait si peur, au garde-à-vous, raide comme un piquet et qui semblait être maintenant déssaoulé. A son côté le garde avec son arme pointée sur lui et en face de lui l'officier tenant une cravache d'équitation dans une main et qui avec se tapotait la paume de l'autre. L'officier s'adressait au soldat sur un ton qui ne présageait rien de bon.
A gauche de ce petit groupe et contre le mur de la maison j'apperçus Monsieur Jean avec une main posé sur l'épaule de Claude, ce dernier me sembla un peu pâlot. Françoise, toujours secouée pleurait doucement la tête contre l'épaule de Madame Jean. La scène avait quelque chose d'irréel.

L'officier était arrivé au bout de sa tirrade, il hurla un ordre et notre soldat se figea dans un garde-à-vous encore plus raide. La main tenant la cravache se leva et la cravache s’abattit en cinglant sur le visage du soldat qui ne broncha pas. La pommette gauche sembla éclater et le sang se mit aussitôt à couler de sa joue jusque le long de son cou. L'officier donna un autre ordre et le garde après avoir appliqué un coup de crosse dans les reins du soldat le poussa en direction du portillon, puis l'un suivant l'autre ils prirent la direction du camp. L'officier se tourna alors vers Madame Jean et Françoise et dit quelques mots qui me semblèrent exprimer des regrets. En suite claquant des talons, fit un bref signe de la tête et à son tour s'en alla. C'était terminé.

Françoise nous quitta quelques jours plus tard, elle allait se marier. Nous savions qu'elle avait un fiancé, mais nous ne pensions pas qu'elle se marierait si tôt. Peut-être que l'incident avec le soldat ivre y fut pour queque chose. Nous ne la revîmes jamais. -


 

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