Post Numéro: 30 de Aldebert 08 Juil 2019, 11:51
Willibald rejoint son frère Josef sur ce Forum, Le monde en Guerre, pour ce qui est de son parcours militaire. Le plus jeune des deux frères, Josef à survécu à la guerre, il était moins exposé que Willibald qui s'était porté volontaire pour les Fallschirmjäger. Peut-être que si ce dernier s'était contenté de demeurer gardien des aérodromes, aurions nous-pu avoir une description plus riche de son séjour en Russie et sa famille moins de peine.
Toutes ces extraits des lettres écrites par Willibald sont adressées à son frère Josef.
Werder (Potsdam) le 7 mars 1942
Il est affecté à la Luftwaffe – différentes tâches – Photo, poste de commandement, station météorologique. – patrouille dans la ville – garde.
A l’Est – Le 9 juin 1942.
Il explique que sa compagnie a été bombardée. Ils se sont réfugiés en forêt, ils ont eu des pertes. Leur refuge a été découvert et des obus sont tombés à 200m du bord de la forêt. Pendant une heure et plus il s’était tapi avec deux camarades dans un cratère pour prendre des photos. Il a remarqué sept bombardiers (russes mais ne précise pas) il a couru comme un fou. Une déflagration l’a jeté par terre avec sa MG. Leur refuge est dévasté par 12 bombes. Il demande à son frère de ne pas montrer sa lettre à ses parents pour ne pas les inquiéter.
A L’Est le 1er septembre 1942
Il est dans unité combattante à Stalingrad. Son unité sera déplacée dans qqs jours. Qqs jours ici, qqs jours ailleurs écrit-il
A l’Est le 4 octobre 1942
Son unité protège avant tout les aérodromes surtout contre les infiltrations de l’ennemi. Elle campe sous des tentes. Les journées sont encore chaudes les nuits glaciales. Il pense que Stalingrad tombera aux mains des Allemands dans 4 à 5 semaines ainsi ils pourront bénéficier d’abris dans des bâtiments.
A l’Est le 31 mars 1943
Il s’excuse de n’avoir pas écrit depuis si longtemps (depuis le 4 octobre). Il invoque certaines circonstances, sans les citer, que son frère ne doit pas ignorer. Il est pour l’instant « hors poussière » trois jours de repos, repas spécial amélioré en reconnaissance du service difficile qu’ils ont rendu.
A l’Est le 6 Mai 1943
Il envisage une formation de S/off dans une ULK. Il a volé dans un Me 111, il l’a trouvé très grand. Ils ont été harcelé part Ivan, 20 impacts.
A l’Est le 19 juin 1943.
Chaleur 45° + mais il y a un cinéma…Il évoque Kharkov et ses embarras sur le terrain.
Hainstadt Du 2 au 28 Juillet 1943 Frère qui est aussi en Russie
Willibald est en permission chez lui et écrit à Josef qui est sous les drapeaux depuis le 17 octobre 1942.
Il dit devoir retourner rejoindre sa Cie à Kharkos au sud de Dir à l’issue de sa permission.
A l’Est le 2 août 1943
Il est au front, sud de Mius (Rivière) Ukraine. D’abord à Bjelgerod puis relocalisé au sud.
Les beaux jours de permissions sont passés. Zone, environ 70 Km de Rostov-Don. Ils sont remontés sur Kovel avec engagements contre des unités de partisans qui avaient fait sauter les voies ferrées.
A l’Est le 10 aout 1943
Il est en route dans le train il peut donc écrire à son frère. Il passe une journée à Dniepropetrovsk.
A l’Est le 4 septembre 1943
Il est dans la région de Poltava. Il été deux fois transporté par avion militaire et une fois sur 300kms. Il se demande comment les Allemands vont se débrouiller en Russie. Il espère qu’ils seront les meilleurs.
A l’Est le 10 Octobre 1943 Frère qui est en France depuis fin aout 1943
Il a été heureux de se sortir de Poltava et aussi du Dniepr. Il est maintenant dans la région de Kief
A l’Est le 21 octobre 1943
Frère est en France - Wie gott in Frankreich leben, pensait-il
Il donne son sang pour ses camarades.
A l’Est le 6 décembre 1943
Il souhaite rejoindre une école de parachutisme mais elles sont toutes complètes. Il devra patienter.
A l’Ouest le 13 février 1944
Après une permission passée avec son frère Josef chez eux.
De Gardenlegen (Reich) il atterrit à Meulin France (Ce doit être Meulan), après avoir survolé Namur Charleville Reims et Paris.
Il est affecté à un régiment de parachutistes dans une compagnie de chasseurs de chars au Sud Est de Paris.Il attend sa formation.
France le 1er mars 1944
Il change de cantonnement. Son régiment est déplacé en Bretagne, dans un petit village près de Brest. Il est affecté au maniement du Pak 7,5cm. Beaucoup d’entrainement physique, marche etc…Pour l’instant pas de formation para, les centre sont complets. Il demande à son frère de lui envoyer des cigarettes ce dernier ne fumant pas car lui ne perçoit que trois cigarettes par jour. Il a de l’argent mais il ne peut pas acheter car il n’y a pas grand chose ici.
France le 11 mars 1944
Il reçoit enfin du courrier mais les lettres datent toutes de trois semaines.
« Il ne sent plus ses os » à cause de l’entrainement, il est tireur à la lourde MG.
Il attend impatiemment son stage dans une école de saut.
France le 9 avril 1944
Il se plaint à son frère de l’extrême lenteur du courrier, plusieurs semaines
France le 16 avril 1944
Il évoque une opération contre des terroristes à laquelle il a participé un dimanche.
France le 30 avril 1944.
Stage para dans une grande ville, Lyon. Le stage devrait durer trois à quatre semaines. L’hébergement est confortable digne d’un para.
Chaque jour il y a des bombardements. Aujourd’hui 140 quad-bombardiers Tommy. Il y a beaucoup d’alertes aériennes.
France le 1er juin 1944.
Il rejoint son unité après un long et pénible voyage. Parti le 20 mai il arrive le 30. La Cie avait changé de position en Bretagne, déplacée à plusieurs kms et organisée comme en Russie. Tous couchent sous la tente. Il a fait 35 kms avec ses bagages pour la rejoindre. Il est maintenant mitrailleur. Tommys leur rendent fréquemment visite. Ils ont abattu trois de leurs appareils.
Durant son stage il a effectué six sauts, 3 à partir d’un He111 et trois à partir d’un Savoya italien. Un avion d’entrainement s’est écrasé faisant 27 victimes, un para a pu sauter à temps. Willibald a sauté deux fois avec sa MG en premier de stick.
France le 10 juillet 1944 (Dernière lettre de Willibald)
Après un long moment, je peux ainsi t’écrire à nouveau. Il s'est passé depuis beaucoup de choses qui ont changé. Nous sommes depuis déjà trois semaines à St. Lo en action d'infanterie. Je n'ai jamais vécu l'enfer comme je le vois. Je remercierai Dieu à genoux quand je serai sorti d'ici. Une telle avalanche de grenades est indescriptible, presque jour et nuit. On peut à peine sortir la tête du trou. Malheureusement, nous n'avons aucun support de la part de l’aviation, chars ou artillerie. C'est juste terrible, plus les pertes. Seppel !!!, Je suis content que tu n’y sois pas et j'espère, si Dieu le veut, que nous nous verrons en bonne santé à la maison à nouveau. Je veux rentrer à la maison et revoir nos parents. J'espère que notre Seigneur entend mes prières, j'ai confiance en lui. et maintenant, cher frère, sois…… Au revoir à la maison