Connexion  •  M’enregistrer

Mon père entre 1939 et 1945

Retrouvez ici toutes les histoires vécues et les récits de guerre. Déposez ici les témoignages en votre possession sur la vie pendant le conflit. C'est un pan important du devoir de mémoire cher à notre forum.

Re: Mon père entre 1939 et 1945

Nouveau message Post Numéro: 11  Nouveau message de Loïc Charpentier  Nouveau message 20 Nov 2021, 11:33

::Merci:: pour ton commentaire. ::super::
Dans un lointain passé, il y avait souvent plus de morts après la bataille que durant la bataille, elle-même. C'était le cas, par exemple, au Moyen-Âge, quand une armée se débandait, notamment au sein de la "piétaille", qui n'avait pas les moyens, contrairement à la chevalerie et la noblesse, de payer une rançon. Les blessés étaient souvent achevés "sur place", tandis que les fuyards s'efforçaient, eux, de rester grouper, pour pouvoir éventuellement s'opposer à leurs poursuivants. La population civile environnante cherchait à mettre le plus de distance possible, avec le lieu de la bataille, car les exactions et les pillages étaient monnaie courante, aussi bien de la part des fuyards que des poursuivants.

Au fil du temps, s'était mis en place une sorte de code tacite, qui avait débouché sur les premières conventions de Genève (1864, de mémoire).

Sauf erreur, "un caporal des commandos de marine ", est un quartier-maitre. ;) Celà dit, il conviendrait de vérifier, car l'obtention (difficile) du brevet de commando correspondait, de mon temps, au BS de la spécialité, et les brevetés étaient, généralement, promus, dans la foulée ou presque, officiers-mariniers (second-maitre). De nos nos jours, il semble que çà s'est un peu complexifié, car une certaine catégorie de fusiliers-marins, non brevetés "commandos", arbore, également, le béret vert. ::mal-a-la-tete::

vétéran
vétéran

Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 8353
Inscription: 25 Mai 2016, 17:26
Région: Alsace
Pays: France

Voir le Blog de Loïc Charpentier : cliquez ici


Re: Mon père entre 1939 et 1945

Nouveau message Post Numéro: 12  Nouveau message de fanacyr  Nouveau message 20 Nov 2021, 14:37

dynamo a écrit:Est ce indiscret de vous demander ce qu'il a fait après guerre ?

Pas du tout, il a bossé toute sa vie à la Direction du Personnel de St Gobain,
expat en Italie d'abord, puis au siège à Neuilly mais en a été écarté après l'OPA par Pont à Mousson vers 1972
Il n'a pas réussi à retrouver une situation pendant toute la décennie et s'est glissé tout doucement dans une situation de pré-retraité
A bénéficié comme toute sa génération de la décision de Mitterrand d'amener l'âge de la retraite à 60 ans (1982 pour lui)
On a dit que cette décision avait été motivée pour soulager cette génération qui avait connu la guerre adulte
à discuter

vétéran
vétéran

 
Messages: 1039
Inscription: 06 Fév 2008, 17:28
Région: Région Ile de France
Pays: FRANCE

Voir le Blog de fanacyr : cliquez ici


Re: Mon père entre 1939 et 1945

Nouveau message Post Numéro: 13  Nouveau message de pierma  Nouveau message 20 Nov 2021, 15:07

@Loïc :
Une erreur de ma part, le caporal Maxime Blasco, chasseur alpin, était membre des commandos de montagne. :oops:

France 2, environ un an avant sa mort, avait reçu l'autorisation d'interviewer et obtenu les vidéos d'un épisode de combat où il avait sauvé les deux pilotes de sa Gazelle, victimes d'un tir et d'un crash où il avait lui-même été blessé.

Un hélicoptère Tigre, avec un beau courage, s'était posé au milieu de l'engagement (qui allait se terminer, à priori, mais enfin, un Tigre c'est très vulnérable aux armes légères, de près) et Blasco les avait mené s'agripper au train fixe de cet hélico.
Il y a une vidéo de cette séquence du reportage de France 2 : (environ 3 mn)
A noter le second pilote, incapable de marcher, qui commence son déplacement vers le Tigre... en roulant sur lui-même, sur le côté. Dur métier ! :shock:
https://www.youtube.com/watch?v=Nk2WAnJK6TM

fanacyr a écrit:On a dit que cette décision avait été motivée pour soulager cette génération qui avait connu la guerre adulte
à discuter

C'était une mesure sociale générale, mais ça a pu jouer - je pense en particulier aux anciens combattants FFL et FFI, et aux mineurs qui avaient mené après la Libération la "guerre du charbon". Et d'ailleurs toute la population ouvrière de l'époque, après des années d'après-guerre qui n'avaient pas été des vacances. C'était effectivement cette génération là qui était immédiatement concernée.

vétéran
vétéran

 
Messages: 2468
Inscription: 16 Jan 2011, 19:04
Région: Franche-Comté
Pays: France

Voir le Blog de pierma : cliquez ici


Re: Mon père entre 1939 et 1945

Nouveau message Post Numéro: 14  Nouveau message de Loïc Charpentier  Nouveau message 20 Nov 2021, 18:18

pierma a écrit:
fanacyr a écrit:On a dit que cette décision avait été motivée pour soulager cette génération qui avait connu la guerre adulte
à discuter

C'était une mesure sociale générale, mais ça a pu jouer - je pense en particulier aux anciens combattants FFL et FFI, et aux mineurs qui avaient mené après la Libération la "guerre du charbon". Et d'ailleurs toute la population ouvrière de l'époque, après des années d'après-guerre qui n'avaient pas été des vacances. C'était effectivement cette génération là qui était immédiatement concernée.


C'était plus prosaïque que çà, l'Etat versait des primes aux entreprises pour les inciter à mettre leurs salariés en préretraite, eux, payés jusqu'à la date de leur retraite sur la base de leurs rémunérations précédentes, à dater de 56 ans et 6 mois (dans la mesure, quand ils avaient acquis leur quota de trimestres - à l'époque, 137, soit 34 ans et un trimestre de boulot cotisés ou la valeur proportionnellement correspondante à l'âge de 56 ans et 6 mois révolus; Il y avait d'ailleurs, généralement, à la clef, le versement, par l'entreprise, à l'intéressé, d'une prime (plutôt généreuse) de mise en "pré-retraite", sensée faire passer la pilule. Au sein des entreprises, çà avait essentiellement touché les employés, les ouvriers et la maitrise, très peu les cadres, sauf si la boite y voyait une opportunité pour se "débarrasser d'un boulet" ou d'un syndicaliste peu trop "encombrant". Dans les faits, cette décision, qui reprenait et amplifiait le fil des premières mesures "giscardiennes", avait pour principal but de libérer des emplois, pour la "génération" des Baby-boomers des années 50-60, sensés remplacer les anciens, nés avant 1940...et, ainsi, tenter de limiter les effets du chômage que VGE, lui, s'était pris en pleine poire.

En fait, çà n'avait pas vraiment marché pour contrer le chômage, et les résultats avaient, même été parfois, catastrophiques, chez ces "jeunes" préretraités, car certains que j'ai bien connus s'étiolaient d'ennui et de désœuvrement et, alors qu'ils pétaient la santé, au boulot, passaient, parfois, l'arme à gauche, avant même d'avoir atteint leurs soixante ans; Il est vrai aussi que, à l'époque, les cancers et les maladies cardiaques n'étaient guère maitrisées ou traitées.

Un autre effet, non négligeable, de cette mesure avait été, au sein des entreprises, la perte de l'expérience de ces collaborateurs mis en préretraite, car, souvent - çà dépendait des boites et de l'intelligence de leurs dirigeants - on n'avait pas prévu le moindre passage progressif de témoin entre les remplacés et leurs remplaçants! Or, du jour au lendemain, il est très compliqué de prendre la relève de personnes de 30 ans d'expérience, même si, à l'époque, le "D'jeune", lui,contrairement à son prédécesseur, était sensé savoir utiliser un écran et un clavier - c'était le tout début de l'informatisation -. J'en ai vu des "recrues" prendre, par exemple, la direction du service commercial, qui, au sein d'une entreprise industrielle, gère le traitement des commandes quotidiennes, exploser, en plein vol, avant le terme de leur trois mois d'essais légaux ou même après; car leur choix ne relevant que de la seule décision de la DG, celle-ci éprouvait souvent, de grandes difficultés, à devoir se déjuger! Un ingénieur, même, manifestement, incompétent était assuré de 17 mois de tranquillité, avant d'être remercié le 18ème, encaisser une prime de licenciement (négociée) "honorable", et pouvoir rajouter une ligne "ronflante" sur son CV! ... J'ai des noms! ::mortderire::

En plus, à l'époque de la pré-retraite, à 56 ans et 6 mois (minimum) ::content4:: , l'ère mitterrandienne s'était prise, peu après, dans la tronche la "déconfiture" de nos industries lourdes - la sidérurgie en Lorraine (Moselle & Meurthe & Moselle), dans le Nord et, toute récente, celle, installée à proximité de l'Etang de Berre - , nos activité minières (avec, souvent, un minerai de moindre qualité que nos voisins), le textile, etc.

On en n'était pas encore rendu aux livreurs de pizzas sur bécane ou aux camionnettes de livraison expresse qui, désormais, le pied au plancher, nous doublent sur la bande blanche d'une route "rurale, mais çà avait été un bon départ, d'autant qu'on avait, aussi, mis en place, un "Ministère du Temps Libre"; de nos jours, il n'y a plus un seul politique qui oserait envisager une telle incongruité! :D

vétéran
vétéran

Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 8353
Inscription: 25 Mai 2016, 17:26
Région: Alsace
Pays: France

Voir le Blog de Loïc Charpentier : cliquez ici


Re: Mon père entre 1939 et 1945

Nouveau message Post Numéro: 15  Nouveau message de pierma  Nouveau message 21 Nov 2021, 00:29

Les préretraites ont en effet beaucoup servi "d'amortisseurs" aux licenciements. On évitait ainsi d'afficher un nombre trop élevé de chômeurs, mais évidemment ce n'était pas gratuit non plus pour la collectivité.

Et les licenciements ont été massifs dans les secteurs du charbon, de la sidérurgie et du textile. Ce qui explique en particulier l'état dans lequel a sombré la région Nord-Pas de Calais, sinistrée dans toutes ses activités de main d'oeuvre. Lille à l'époque - j'y avais de la famille - était une ville morte. Les vallées des Vosges, aussi, pour le textile.

vétéran
vétéran

 
Messages: 2468
Inscription: 16 Jan 2011, 19:04
Région: Franche-Comté
Pays: France

Voir le Blog de pierma : cliquez ici


Re: Mon père entre 1939 et 1945

Nouveau message Post Numéro: 16  Nouveau message de fanacyr  Nouveau message 21 Nov 2021, 10:52

Autre souvenir du beau-père de mon père
à Avignon, il était du genre à inviter des officiers allemands à déjeuner sans prévenir
ce qui avait fait sursauter mon père et mon oncle devant le fait accompli...

Mon père a suivi un stage à Uriage en 1941 et en a gardé une profonde admiration pour Dunoyer de Segonzac

vétéran
vétéran

 
Messages: 1039
Inscription: 06 Fév 2008, 17:28
Région: Région Ile de France
Pays: FRANCE

Voir le Blog de fanacyr : cliquez ici


Re: Mon père entre 1939 et 1945

Nouveau message Post Numéro: 17  Nouveau message de thucydide  Nouveau message 24 Nov 2021, 23:54

Loïc Charpentier a écrit:
JARDIN DAVID a écrit:De nos jours on justifie toutes les lâchetés…
JD


Pour un soldat et, pire, un officier, le devoir premier est, si nécessaire, de se faire dézinguer, en combattant jusqu'à la fin. Cà peut paraitre excessif, borné, voire "stupide", mais c'est comme çà. Après, au niveau des unités ou des bâtiments, dans la Marine, çà dépend, aussi, directement de la motivation des cadres et du commandement.

L'autorisation de "s'échapper" est du seul ressort de l'autorité directe, celle du commandant du régiment ou du "Pacha", qui sera, à tous les coups, déféré devant un Conseil de Guerre, pour tenter de justifier sa décision.

Contrairement à ce qu'a écrit Pierma, il n'y a aucun devoir militaire, même de nos jours, qui implique ou sous-entendrait de garder la vie sauve. L'acte d'évasion est distinct, car il ne se rapporte qu'au seul comportement "souhaité" de troupes préalablement faites prisonnières.

Il y a quand même eu deux millions de français fait prisonniers en 1940 dont beaucoup d'officiers, certes la majorité n'étaient de l'active.
Je ne sais pas si il y a eu beaucoup de prisonnier à Bir-hakeim de mémoire l'infirmerie n'avait pu être vidée de tous ses occupants et sans doute certains lors de la fuite se sont perdus, mais être fait prisonnier est de l'ordre des choses, les anglais ont connu cela, dans le désert et ils n'ont pas fait tant d'histoire, alors qu'ils se moquent beaucoup des italiens sur ce plan là.
Certaines fois comme à Saumur (ici:https://fr.wikipedia.org/wiki/Combats_de_Saumur) des cadets se font massacrer alors que la situation est perdue alors que pour des gamins la reddition était largement nécessaire, à Stalingrad des cadets aussi se sont battus et sans recul, acharnés les allemands ont payé cher la fin septembre et tout le mois d'août pour s'approcher de Stalingrad, 50000 pertes pour la 6e Armée et 4e panzer armée, celles des soviétiques ont été 5 fois plus importantes. Mais là pas de reddition acceptée, toute reddition équivalait à une trahison.
Il y a ce colonel français abattu dit on par Rommel lui même qui fait prisonnier refusa de monter dans char pour suivre la colonne, les récits allemands regorgent de détails où des colonnes françaises se rendent entièrement .
L'exécution de ce colonel est logique dans la pensée des commandants des pointes allemandes, ils n'avaient pas de temps à perdre, ce qui surprend c'est qu'ils ont quand même pris le temps de faire des prisonniers en masse lors du coup de faux , plusieurs divisions sont détruites ou étrillées dans la marche allemande vers la Manche.
Alors que dans les mêmes impératifs de vitesse, les allemands ont été aveugles à tout lors de Barbarossa et sans doute au début de Fall Blau, et liquidé des colonnes de déserteurs, prisonniers, piles de blessés....
Les nôtres ont été chanceux.

vétéran
vétéran

 
Messages: 2056
Inscription: 05 Fév 2016, 00:15
Région: paca
Pays: france

Voir le Blog de thucydide : cliquez ici


Re: Mon père entre 1939 et 1945

Nouveau message Post Numéro: 18  Nouveau message de Alfred  Nouveau message 25 Nov 2021, 01:14

Mon père m'avait dit : "Peut être sans arme ou munition ,tombé blessé, aurais-je pu être capturé....Mais j' aurai ,sans hésitation tout fait ,y compris risquer ma peau pour m'évader".........Quand il a vu ,un peu avant la Loire,le 17 ou 18 juin une batterie d'artillerie lourde complête abandonner tout son matériel neuf,intact,ses munitions et partir se rendre aux Allemands,officiers supérieurs en tête,il a eu envie de faire tirer ses propres hommes quand les officiers de l'artillerie lourde les ont invités à aller se rendre avec eux...C'était bien inciter à la désertion.....Les traîtres à la nation,en ces lieux, étaient les plus gradés

vétéran
vétéran

 
Messages: 4177
Inscription: 21 Aoû 2011, 14:41
Région: Litus saxonicum
Pays: Grande Bourgogne

Voir le Blog de Alfred : cliquez ici


Précédente

Connexion  •  M’enregistrer

Retourner vers HISTOIRES VÉCUES - RÉCITS DE GUERRE




  • SUR LE MEME THEME DANS LE FORUM ...
    Réponses
    Vus
    Dernier message
 
  ► Les 10 Derniers Posts du jour Date Auteur
    dans:  Quiz suite - 7 
il y a 14 minutes
par: Prosper Vandenbroucke 
    dans:  Les Feux de la rampe 2.0 : Épaves de guerre (1936-1945) 
il y a 39 minutes
par: Prosper Vandenbroucke 
    dans:  Les Feux de la rampe 2.0 : La guerre en Indochine, 1 er septembre 1939/14 septembre 1956. 
il y a 52 minutes
par: Prosper Vandenbroucke 
    dans:  Chandos Publications : un nouveau titre. 
Aujourd’hui, 18:55
par: iffig 
    dans:  Une biographie de Josef Mengele ? 
Aujourd’hui, 17:22
par: P165gba 
    dans:  Réarmement de l'Armée de l'Air - Nov.1942 à mi-1944 
Aujourd’hui, 17:18
par: Marc_91 
    dans:  Précisions sur les troupes aéroportées à Vassieux-en-Vercors 
Aujourd’hui, 17:04
par: Loïc 
    dans:  uniformes marine française 1939-1940 
Aujourd’hui, 14:58
par: iffig 
    dans:  Les Feux de la rampe 2.0 : Connaissons-nous bien la British Expeditionary Force (BEF) ? 
Aujourd’hui, 09:59
par: iffig 
    dans:  Comment créer un sujet 
Aujourd’hui, 08:56
par: coyote 

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 11 invités


Scroll