[du 1er octobre au 30 novembre 2022 ]: Trucs, Astuces et Ersatz lors de la SGM

[Prosper Vandenbroucke]

Feu ma belle-mère à toujours raconté à sa fille et à moi que sa sœur et elle n'ont pratiquement jamais eu faim pendant la SGM, le froid c'était autre chose. Le plus qui leur manquaient c'était l'absence de leur maman qui n'était pas revenue de l'exode. . Elles vivaient dans une ferme non loin de la petite ville de Braine le Comte, par contre, feu ma mère qui elle vivait avec ses parents à Haren-Vilvoorde (périphérie de Bruxelles et non loin de la gare de formation de Schaarbeek-Bruxelles) à souffert de la faim et du froid. Elle se rappelait avoir été chaparder (entre deux alertes aériennes, un espèce de charbon qui venait bien à point pour réchauffer un tantinet la modeste maison.
Je n'ai malheureusement pas de photos, ni de l'une, ni de l'autre pour illustrer ces propos.

D'après ce que j'ai vu dans les statistiques les Allemands ont prélevé un peu plus du quart de notre production agricole mais à ceci est venu s'ajouter une baisse constante de la quantité et de la qualité produites par suite d'une aggravation des contraintes dues aux conditions de guerre

[frontovik 14]

Merci pour tous ces témoignages.
C'est un fait qu'on vivait bien mieux à la campagne qu'en ville pour ce qui est du ravitaillement. D'ailleurs les citadins se plaignaient parfois de la radinerie, voire de la rapacité des ruraux. Certains fermiers ne lâchaient qu'à contre coeur, et après moultes négociations leurs oeufs, fromage, beurre, poulet, voire pièces de viande. Ce qui explique parfois certains règlements de compte à la Libération et plus généralement les jalousies de village... et de ville.
Tu as raison, Loïc quand tu parles des pénuries, qui aujourd'hui résultent souvent de la prophétie autoréalisatrice. Il suffit que médias, ou gouvernement, ou une autre voix relativement célèbre prononce le mot magique, pour que tout le monde se précipite dans les boutiques afin de stocker tout et n'importe quoi. Qu'il s'agisse de risque de pénurie ou pour souligner qu'il n'y en aura pas (là c'est peut-être encore pire...).
Pour ce qui est de la moutarde, évidemment le conflit à l'est a eu un impact sur les récoltes et les exportations, car Russie et Ukraine sont les 4e et 5e pays producteurs, la France se classant au 8e rang, et loin derrière. Le Canada est le premier producteur avec environ 30% du total et 57% des exportations mondiales. Plus surprenant, les pays classés 2e et 3e sont... le Népal avec 6% du total et le Myanmar, lesquels exportent très peu leur production. Décidément on en apprend tous les jours!!! Pour revenir au Canada et aux pénuries, ben ça s'explique, comme pour le blé et le tournesol, par les conditions climatiques exceptionnelles vécues par l'ouest du pays en 2021 avec la goutte chaude qui a causé des températures caniculaires (40 à 45° en Colombie britannique...) et a grillé une bonne partie des cultures. Les provinces les plus touchées furent la Colombie britannique, l'Alberta et dans une moindre mesure le Saskatchewan, ces deux derniers greniers à blé et à graine de moutarde. Eh oui, il n'y a pas que la Belle Province au Canada. Ce qui me fait penser qu'au vu du réchauffement et dérèglement climatique on n'a pas fini de subir des pénuries, hausse des prix... et des tarifs des assurances. Parce que ça va nous coûter très cher de reconstruire nos maisons et appartements.
Désolé pour ce HS. Je reviens au ravitaillement durant la guerre. A l'été 1944, les habitants de Caen évacués avaient droit au sandwich normand: un camembert coupé en deux, avec une bonne couche de beurre au milieu. Pas très diététique mais c'est tout ce qu'ils avaient...

[Prosper Vandenbroucke]

Le rationnement des denrées dans la Manche pendant la guerre
Pourtant, on ne peut pas dire que la population ait souffert du rationnement dans la région, du moins celle qui avait des contacts avec le monde agricole. Celui-ci, tout d’abord, produit pour le marché, mais pratique encore largement l’autoconsommation, à tel point que certaines fermes retirées vivent encore dans une quasi-autarcie en 1939. On y manque seulement de denrées que l’on ne peut pas produire comme le sucre ou le café, ou que l’on ne cultive pas assez comme le blé, par exemple. Les villes et les gros bourgs ont certes connu un peu plus de difficultés, mais il convient de relativiser. La Manche se situe en effet au cœur d’une riche région agricole, elle ne subit donc pas les mêmes pressions alimentaires que Caen ou Paris, par exemple.


https://normandy-victory-museum.fr/le-r ... la-guerre/

ON vivait mieux dans les campagnes qu'à la ville ????un beau principe,pas vrai partout et Si en Bretagne,en bordure de Dinard nous n'avons pas eu faim,mais sommes restés sans travail (rien de possible sauf aider le Nazi,le "Bôche") ...près de Dreux il y avait du travail mais je pense que nous étions détestés car réfugiés du Nord taxés de communistes.....sauf par le jeune curé originaire de St Quentin.....Nous étions à fond contre la Clique à Pétain et tous les traitres "amis de l'Allemagne". Quand même les deux frères patrons de l'entreprise avaient beaucoup de considération pour mon père...avant son départ ,ils lui proposèrent de l'associer à la direction de l'entreprise et de me parrainer pour que je puisse rejoindre le pensionnat de leurs propres enfants...Ils s'étaient opposés à l'envoi de mon père au STO disant qu'il était indispensable à la production d'une matiére première essentielle :leurs engrais........(ils avaient offert le champagne pour ce faire au bureaucrate "bôche"chargé de dresser les listes lors de son inspection de la main d'oeuvre de l'usine.........

Il faut relativiser un peu quand même: dans les campagnes, la vie était moins difficile que dans les villes mais c'était pas non plus l'abondance.
Mes grands parents nourrissaient leur famille grâce au jardin, poules et lapins ais il manquait quand même le café, la farine, les engrais et autres denrées, nombreuses, qu'il fallait se procurer; en fait, ils m'ont dit qu'ils n'ont jamais souffert de la faim en se débrouillant avec ce qu'ils produisaient.
je suppose que c'était le cas dans de nombreuses campagnes françaises mais que certainement d'autres ont plus souffert qu'eux à la campagne.

Ma grand mère me racontait qu'elle en avait bavé, à travailler à son boulot, faire le jardin, s'occuper des animaux, trouver les compléments alimentaires seule avec ses deux enfants de 1939 à fin 1942 (je crois), année à laquelle mon grand père est revenu de captivité; libéré sur un geste de bonne volonté de la part du régime allemand qui a relaché un nombre assez conséquent de prisonniers qui avaient participé à la PGM et qui avaient des enfants à charge (cas de mon grand père).
Enfin c'est ce que j'ai cru comprendre d'après les dires de ma grand mère, mais j'étais gamin et j'attachais pas trop d'importance aux récits des "vieux" qui me parlaient de leur guerre et des restrictions..
Je le regrette aujourd'hui.

P our compléter ce que je viens de dire voici des chiffres de productions comparées


1945 1938

Engrais 600 000 tonnes 3 250 000 tonnes

pommes de terre 51 940 000 quintaux 173 145 000 quintaux

blé 42 900 000 " " 98 000 000 " ""

betteraves,sucre 40 850 000 " " 79 849 000 " "

[Prosper Vandenbroucke]

C’est jour de lessive à la ferme pendant l’occupation et ce n’est pas une mince affaire, d’autant qu’aujourd’hui on lave les draps. De bon matin, la mère de famille a allumé le feu dans la cheminée du sous-sol et mis à chauffer de l’eau dans le grand chaudron en fonte, avec de la cendre et parfois des poignées de saponaire, appelée aussi herbe à savon, plante aux fleurs rose pâle. Car le savon, lui aussi, est rationné. La mère de famille en recueille soigneusement les petits restes et les fait fondre pour faire un nouveau savon.


https://www.revue-acropolis.fr/raconte- ... lemande-2/

1942 la France manque de carburants alors deux inventeurs :Rappeneau et Toronelli aidés par le maire adjoint de Neuilly imaginent de fabriquer du charbon de feuilles" 30 kg produits pour100kg de feuilles ce carbo feuilles fournirait 5000calories au kg sensiblement égal au" charbon de terre"...Ils calculent qu'un hectare de bois peut fournir 7tonnes de feuilles annuelles soit l ' équivalent de300kg de charbon .Les bois de paris pourraient ainsi produire 45000 tonnes par an...
Oui belle photo de lavandière...elle me remet en mémoire ma mère sous la toiture du Lavoir la grande Cuve était une demi futaille de bois sciée en deux.Je l'aidais comme je pouvais...parfois pour le rinçage avec l'eau tirée du puits. Pour la fabrication su savon,il y avait diverses recettes dont une à partir de vieilles graisses et un peu d'acide avec une ébullition......,il me semble ????

Pour la fabrication du savon, j'ai entendu les vieux par chez moi expliquer qu'ils en faisait en utilisant la graisse du cochon, quand il avait été tué et qu'ils étaient en train de le cuisiner.
Et ça ne datait pas de la 2GM et de la période des restrictions, mais bien avant et ça a continué après (ça a certainement disparu de nos jours).
Pour la "recette", et la qualité du savon produit j'en sais pas plus mais certainement qu'ici d'autres connaissent mieux que moi.