[du 1er octobre au 30 novembre 2022 ]: Trucs, Astuces et Ersatz lors de la SGM

Le vrai café, cette arlésienne, les Italiens le nommé "un café café" quand ils en possédaient.

En fait les Italiens ne le nommé pas mais le nommaient

Le tabac, grosse restriction, les fumeurs auraient fumé de la paille ou presque. Dans mon village on cultivait clandestinement du tabac "de Jardin". Je voyais mon père installé devant la table de l'unique pièce de notre logement de réfugiés, affairé à découper avec une lame bien affutée du tabac de jardin qu'il avait auparavant préparé en rouleaux bien serrés. Il en faisait de très fines tranches.

[Prosper Vandenbroucke]

Ce sont sans doute les fumeurs qui déploient l'ingéniosité la plus étonnante pour satisfaire leur passion. Tabac et cigarettes sont sévèrement rationnés. Les fumeurs ramassent précieusement leurs mégots... ou ceux des autres.
Les femmes françaises recevaient elles-aussi une ration de tabac comme les hommes. C'est même souvent à ce moment-là que les femmes commencent à fumer, au grand dépit de leurs maris qui espéraient récupérer la ration !
On vend de jolies petites boîtes pour les conserver et de petites machines à rouler les cigarettes, pour les maladroits. Il y a ceux qui cultivent du tabac dans leur jardin ou sur leur balcon et le préparent eux-mêmes. On voit, ou plutôt on sent d'étranges mélanges de végétaux, offensants à l'odorat le plus endurci.


https://www.histoire-en-questions.fr/vi ... meurs.html

[Prosper Vandenbroucke]

Le troc est de rigueur


Six bouteilles de vin contre une paire de chaussures.


Des œufs contre des cigarettes
Photos extraites (pages 55 et 59 du livre de Jos Omblets "De kleine Belg in de grote oorlog" (pas la Grande Guerre mais bien pendant la SGM)

Voui, Prosper, sauf que les exemples que tu cites sont, tous, "urbains". En réalité, notamment, en France, le gros du ravito provenait "au noir" de la campagne. Seules, la population des grandes agglomérations, comme Paris ou Lyon, avaient été sérieusement coincées pour se ravitailler à la campagne. En 1940, largement plus de 50% de la population française étaient semi-rurales, voire rurales, à savoir productions agricoles personnelles, genre petit "carré" de patates, ou production agricole! L'élevage de bêtes de boucherie, notamment de porcs, était aussi courant dans la moindre ferme.

Côté allemand, l'évolution industrielle, réalisée avant même la fin du XIXème siècle, lui avait fait oublier les capacités de "résistance" et d'adaptation à la situation existante, des agriculteurs. Par contre, pour les "urbains", çà impliquait, nécessairement, de longs "périples", le plus souvent à vélo, alors que, dans les "petites villes", on se fournissait, en une grosse heure de pédalage, sans trop de problème, une douzaine d’œufs, deux ou trois kilos de patates, une pièce de viande sympa, etc.! L'Histoire "actuelle" n'a voulu retenir que les supposées "misères urbaines" les plus flagrantes, en oubliant soigneusement la réalité nationale!

[Prosper Vandenbroucke]

Ah mais tout à fait d'accord Loïc, seulement je n'ai pas trouvé, du moins pas encore et il faut que je compulse encore mes livres, des photos adéquates. Mais tu fais bien de le rappeler, des membres de ce forum ont peut-être des clichés ruraux et d'époque?

Loïc tout à fait d'accord avec vous, mes parents en sont l'exemple. Ma mère " banlieusarde parisienne" a un peu connut la misère du ravitaillement(c'est surtout ses parents) avant d'aller en Bretagne et ensuite en Auvergne ou elle n'a pas connut les aléas de la "nourriture", mon père étant un rural(vivant dans la Somme côté zone interdite) mangeait à sa faim car son père avait deux jardins.

[Prosper Vandenbroucke]

Fabrication de beurre dans le milieu rurale, beurre qui allait non seulement servir pour la consommation personnelle mais également à l'approvisionnement des citadins.


(Photo extraite du livre " 1940-1945 La vie quotidienne"

Loïc tout à fait d'accord avec vous, mes parents en sont l'exemple. Ma mère " banlieusarde parisienne" a un peu connut la misère du ravitaillement(c'est surtout ses parents) avant d'aller en Bretagne et ensuite en Auvergne ou elle n'a pas connut les aléas de la "nourriture", mon père étant un rural(vivant dans la Somme côté zone interdite) mangeait à sa faim car son père avait deux jardins.

, les problèmes de ravito avaient surtout frappé les populations urbaines "pauvres", qui s'étaient souvent coupés de leurs origines rurales depuis deux ou trois générations! C'est compliqué à souhait, surtout à l'époque, en 1940, où il y avait, en gros, 55% de population rurale plus moins profonde, et une population urbaine, qui, hormis les très rares grandes agglomérations, avait des relations directes, plus ou moins suivies, avec sa famille proche rurale.

Si on "s'amuse" à tenter d'analyser presque correctement une large partie des motivations de l"Exode française de 1940, en mai-juin ; il s'avère que l'essentiel de cette "migration" personnelle n'était motivé que pour chercher à trouver refuge dans la famille rurale ou, dans le pire des cas, tenter de s'éloigner, fort logiquement et au maximum, des secteurs de combat!

[Prosper Vandenbroucke]

Boîte de pastilles de saccharine soluble et affichette promotionnelle
Collection Bernard Le Marec © Pierre Verrier

https://www.chrd.lyon.fr/musee/expositi ... succedanes

Pour ma part ma famille est issue de la petite bourgeoisie industrielle et maritime du Nord,(dans ma généalogie paterelle,je suis remonté jusque l'époque de Louis XIII,origine Picarde,vieil Hesdin)Tant que nous étions en Bretagne,mon père sans emploi refusant de trahir en travaillant pour l'Allemagne,nous avons survécu jusqu'en1941..Après un travail dans les engrais a permis de gagner un peu d'argent mais entre Dreux et Chartres nous crevions de faim..Les agriculteurs disaient à ma mère :"quelque soit le prix que vous proposiez ma p'tite dame,ces messieurs,nos amis Allemands mettront le double...."Mon père après avoir eu une angine de poitrine était d'une maigreur squelettique ma mère avait une pleurésie,elle s'efforçait de manger les peaux et la graisse de mon bol de lait bouilli que je n'aimais pas et me faisaient vomir......De temps en temps le patron de mon père lui offrait un sac d'engrais,qu'il échangeait contre un peu de blé qu'il fallait moudre avec les moyens du bord..vers la fin de la guerre ma mère élevait deux ou trois lapins et quelques poules et canards .......Deux gamines des fermes du village et ces quelques animaux étaient mes seuls amis