Prosper Vandenbroucke a écrit:Pas trop mal camouflé ce PAK 36 à Nettuno en Italie en 1944
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Vu ses dimensions, le camouflage du 3,7 cm Pak 35/36 était facile, mais l'exercice s'était très sérieusement compliqué avec la mise en service du 5 cm Pak 38 de 60 calibres, puis du 7,5 cm Pak 40 de 46 calibres et, enfin, du 8,8 cm Pak 43 de 71 calibres, même, si leurs silhouettes avaient été conçues pour être, à la fois, la plus fonctionnelle et la plus discrète possible.
Après, il y avait une histoire de portée efficace et d'identification éventuel du risque, au prorata de la distance; par exemple, un canon antichar 7,5 cm Pak 40 "allumait" un char moyen, T-34 ou un Sherman, à plus de 1000 m, tandis qu'un 8,8 cm Pak 43 ou un 17 livres, 76,2 mm britannique, lui, le faisait à 2000 m. A une borne, voir à deux, de distance, il était très compliqué de repérer une position antichar bien planquée, d'autant que la règle de mise en place prévoyait d'éviter de se positionner de front, mais prévoyait une mise en batterie destinée à prendre l'adversaire en enfilade et, donc, de lui fumer la tronche selon sa partie la plus faible, le flanc.
On en a un excellent exemple durant la Campagne de France, où la pièce de 3,7 cm Pak n'était pas sensée pouvoir percer, de front, le blindage des récents chars français; néanmoins, les Panzerjäger avaient, un, exploité leur supériorité numérique, 12 000 pièces engagées, soit le triple de l'armée française, deux, engagés, autant que possible, sur les flancs les chars français.
On va appeler un chat, un chat, quelque soit sa nationalité - c'est donc valable dans les deux camps adverses-, un char qui se fait dézinguer son train de roulement par un pélot antichar ou, même, un obus explosif, n'est plus bon à rien. Dans une telle situation, l'armée allemande avait, alors, bénéficié de sa progression, qui lui avait, ainsi, permis de récupérer, sur le terrain, les véhicules immobilisés réparables. A l'inverse, les armées alliées, elles, presque constamment, sur le recul et en ayant abandonner le terrain, ne pouvaient plus espérer récupérer leur matériel facilement réparable.
Il y aurait, selon moi, un autre aspect technique à prendre en compte, au printemps 1940, à savoir, alors que la Wehrmacht avait, déjà, mis au point des techniques et structures de récupérations de matériels immobilisés, telles que des équipes dédiées de remorquage, ce qui n'était pas, sauf erreur, le cas côté français ou britannique; en mai 1940. Le parc automobile et blindé allemand avait, certes, souffert d'un manque d'unités d'entretien qualifiés pour interventions "pointues", mais, surtout, sur le terrain, de l'absence d'une structure d'approvisionnement des pièce de rechange courantes. Ce qui, au passage, avait été l'une des raisons du Haltbefehl, le 23-25 mai 1940, très bien expliquée, alors, en direct, par Rundstedt à "Dodolf". Les différents documents émis par les services de l'Oberquartiermeister, responsable de l'intendance militaire à l'OKH, dès le 10 mai, démontrent très largement que le Haut-Etat-Major de l'armée allemande avait déclenché l'offensive, sans la moindre réserve de matériels techniques, car, par exemple, le stock de pneus de réserve, le 10 mai, se résumait à 40 000 rechanges, toutes tailles confondues, autrement dit, un stock de misère! En parallèle, les dernières vidanges et entretiens périodiques effectués sur les Panzounets de tous types étaient, souvent, vieux de trois mois!