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La ligne Maginot des Alpes

Comme pour l'AW, on regroupe dans ce sous forum tout ce qui concerne la ligne de fortification française.
ANIMATEUR: Patrick Fleuridas, Jumbo

La ligne Maginot des Alpes

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Tom  Nouveau message 08 Oct 2007, 17:10

A la suite de la remarque de Pacificelectric et comme je m'aperçois que le forum sur la ligne Maginot n'existe plus, je me permets d'ouvrir un fil sur la ligne Maginot alpine.

En 1927, prenant conscience de la menace italienne, l'armée française réoccupa les ouvrages du XIXe siècle dans les Alpes. L'année suivante, on commençait à construire le premier gros ouvrage de la ligne Maginot des Alpes, celui de Rimplas, dans les Alpes-Maritimes...

En 1940, la France était la nation la plus performante dans le domaine des fortifications permanentes enterrées. En effet, alors que les Suisses et les Allemands étaient obligés d'utiliser des masques à cartouches filtrantes et de se relier à un cordon d'arrivée d'air aux postes de combat, les Français vivaient dans leurs fortifications comme à l'air libre grâce à un système complexe de surpression d'air dans les blocs de combat.

Cela dit, il existait de grandes différences entre la ligne Maginot du Nord-Est et celle du Sud-Est, dite des Alpes, ne serait-ce que parce que la mission des ouvrages n'était pas la même, notamment du fait de la configuration du terrain.

En raison du manque de place, le nombre de blocs était réduit. Compte tenu des difficultés d'accès aux sites, il n'y avait qu'un bloc d'entrée mixte "hommes-munitions"... Ainsi était-il nécessaire de rassembler le plus possible d'armements dans les blocs de combat...

Parfois, une simple cloche armée d'un F.-M. suffisait à interdire tout un vallon, mais nécessitait une infrastructure souterraine importante pour assurer une occupation permanente...

En général, l'on opta pour la casemate "protection n°3" : 2,50 m de béton armé en toiture et 2,75 m pour l'orillon protégeant le flanquement des embrasures.

Ne pouvant mettre en oeuvre de l'artillerie lourde en haute montagne, on fabriqua un canon court de 75 mm qui pouvait facilement prendre place dans les casemates les plus exiguës et que l'on employa uniquement dans les blocs alpins. Son tube, plus court que celui du canon-obusier modèle 1929, permettait d'effectuer des tirs courbes visant à déloger l'assaillant dans les contre-pentes jusqu'à 6000 m. On l'appela "mortier de 75 modèle 1931". Il était approvisionné en projectiles standard semi-encartouchés dont les douilles étaient plus courtes et pouvaient être munies de quatre charges divisibles.

A L'ATTENTION DE PACIFICELECTRIC : le matériel du train de la ligne Maginot alpine était à peu près semblable à celui de sa grande soeur. Cependant il n'y avait pas de locotracteurs électriques pour la traction, mais des wagonnets type Sud-Est poussés à la main sur une voie Décauville de 0,60 m et pouvant transporter une charge de 300 kg de vivres ou de munitions. Certains ouvrages possédaient un monte-charge ou un téléphérique les reliant à la vallée. L'alimentation électrique était assurée par des moteurs diésels actionnant un alternateur. Il y avait également un système de transmissions par radio et téléphone entre les ouvrages et par transmetteurs d'ordres et téléphone à l'intérieur...

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Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Pacificelectric  Nouveau message 08 Oct 2007, 18:32

Hats off to Tom... chapeau bas devant ces précisions ferroviaires très intéressantes.

Il se trouve que je connais de visu certaines de ces fortifications pour avoir pris la route non loin de la frontière Italienne entre Nice et Breil sur Roya, mais là l'appellation "Ligne Maginot" est un peu mensongère par rapport aux constructions sur la frontière est. Au vu de ce qu'il en reste la menace italienne ne devait quand même pas être bien pesante pour le gouvernement français. En tout cas il y a 20 ans ces fortifications étaient bien délabrées sur le front italien. Cela fait penser au Désert des Tartares de Dino Buzzati.


 

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Ligne Maginot

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de tagnon  Nouveau message 08 Oct 2007, 20:39

Bonjour Tom,

Le forum de Maginot67 existe toujours, je viens d'y aller ce lundi soir 2130h (heure belge). Ce forum de très bonne qualité fait partie d'un site plein de renseignements et de liens; ce n'est pas le seul. Il est peuplé de fanas, savants, et experts - et quelques enthousiastes qui se veulent éclairés...

Ci après l'adresse - je ne sais pas si j'en ai fait un lien.

http://www.maginot67.com/present_site.htm


Bon surf et très amicalement,

Alain.


 

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Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 08 Oct 2007, 20:53

Alain à écrit
Ci après l'adresse - je ne sais pas si j'en ai fait un lien.

Non, mais j'ai rectifié.
Pô grave :)
Amicalement
Prosper ;)
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Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de Tom  Nouveau message 08 Oct 2007, 20:58

Merci, Pacificelectric, pour tes compliments. Dino Buzzati est l'un des auteurs dont j'ai eu plaisir à dévorer les ouvrages (fortifiants) dans le passé (avant d'être privé de désert...).

Quant à la ligne Maginot (la méthode Maginot étant préconisée aux femmes pour garder la ligne ! ;) ), je m'étonne que - commençant à te connaître, Pacificelectric :D - tu n'aies pas illustré cette perche que je te tendais :

Parfois, une simple cloche armée d'un F.-M. suffisait à interdire tout un vallon, mais nécessitait une infrastructure souterraine importante pour assurer une occupation permanente...


Cela dit, Tagnon, je suis vraiment tombé sur une page me disant que le forum en question n'existait plus à la suite de ma recherche sur ce forum pour savoir si l'on avait déjà parlé de la ligne Maginot...

:cheers:

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Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de Pacificelectric  Nouveau message 09 Oct 2007, 16:04

Une simple cloche armée d'un FM? A part Pinot dans "Week-end à Zuydcoote", je ne vois pas. Visiblement, mon cher Tom, la fumée des petits trains à vapeur t'encrasse les neurones.....

Cela dit, cher cheminot savoyard, ne cours pas, l'express t'attendra...

Image


 

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Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de Tom  Nouveau message 09 Oct 2007, 19:31

Cloche : personne niaise et maladroite, un peu ridicule...


Je pensais que tu allais, Pacificelectric, prétendre que l'on me voyait de dos, coiffé d'un chapeau cloche, tenant ce vallon en respect...

Cela dit, j'ai effectivement été cheminot dans une vie (très) antérieure : "Attaché machin SNCF" pendant trois ans, école de Grenoble, stages dans différentes gares à différents postes techniques et commerciaux, mais, si j'ai apprécié la cordialité de beaucoup de mes pairs, j'ai détesté cet exécrable esprit "petit chef", prompt aux pires crasses, que produisent immanquablement les grandes organisations bureaucratiques...

Mais trêve de billevesées ! Pour en revenir à la ligne Maginot des Alpes, je peux donner l'exemple de l'ouvrage du Janus dans le Briançonnais.

A l'instar du dieu italique et romain Janus, gardien des portes, représenté par deux visages opposés, dont il porte le nom, le fort déploie son armement sur deux versants opposés : le col du Montgenèvre et le val des sources de la Durance.

Implanté à l'emplacement d'une ancienne batterie du 19e siècle, son originalité réside dans la réutilisation, au sein du système Maginot, non seulement d'anciennes galeries, mais aussi d'une ancienne casemate en pierre équipée de quatre canons de marine de 95 mm (de côte) datant de la fin du 19e siècle (que l'on a évidemment renforcée avec du béton armé) !

Construit de 1931 à 1938, il comporte dix blocs : un bloc d'entrée mixte "hommes-munitions", trois blocs d'artillerie, trois blocs d'infanterie, un bloc observatoire, deux blocs passifs (évacuation de l'air vicié et des fumées). Situé sous dix à douze mètres de rocher, il a une longueur de 340 mètres pour une largeur maximale de 60 mètres. La longueur totale de ses galeries atteint 740 mètres. La hauteur totale des puits est de 36 mètres. En temps de guerre, il doit avoir une garnison de 9 officiers, 34 sous-officiers et 210 hommes de troupe.

Je ne vais pas détailler tous les blocs, sauf si on me le demande ! mais je parlerai tout de même du bloc n°1 qui est typiquement alpin, du bloc n°2 typique d'un ouvrage de montagne et du bloc n°3 d'artillerie classique.

Muni d'un pont-levis à bascule de 6 tonnes pour les munitions, le bloc n°1 d'entrée mixte "hommes-munitions" (par manque de place) permet de décharger camionnettes ou mulets à l'abri dans un hall-garage tandis que les hommes peuvent entrer par un couloir en chicane. Son accès est défendu par un blockhaus intérieur à deux créneaux F.-M.

Le bloc n°2 est à deux niveaux : à l'étage, une chambre d'infanterie avec deux jumelages de mitrailleuses et deux créneaux F.-M. dont un d'observation ; au-dessous, une chambre de tir pour deux mortiers de 81 modèle 1932, servant à la défense rapprochée, d'une portée maximale de 3200 m.

Le bloc n°3, à créneaux en échelons "refusés" (pour éviter le tir destructeur d'enfilade), est doté de deux canons de 75 modèle 1931. Le long des couloirs d'accès se trouvent le PC et les soutes à obus, gargousses et fusées. Un sas à deux portes étanches maintient la surpression à l'intérieur.

La "zone de vie", située de part et d'autre de la galerie principale, comprend les chambres de troupe à 24 lits, les chambres des cadres, des toilettes avec points d'eau froide, une infirmerie et une cuisine avec fourneau à charbon. Les repas sont pris dans les chambres sur des tables abattantes. Une réserve d'eau potable de 90 m3 est stockée dans trois cuves remplies par des pompes. Tous les locaux sont en dépression par rapport à la zone de combat.

Pour l'alimentation électrique, il y a trois groupes électrogènes de 50 chevaux fournissant chacun 50 kVA. Les cuves de refroidissement contiennent 21 m3. Sont également stockés 14 m3 de gasoil et 600 litres d'huile moteur.

Pour le chauffage, il y a trois systèmes : une chaudière à charbon pour le chauffage de l'air ; une chaudière à gasoil pour le chauffage de l'eau ; des radiateurs électriques répartis dans l'ouvrage où la température ne dépasse pas 14° C.

Au coeur du dispositif se trouvent le PC d'ouvrage avec le service de renseignement de l'artillerie, la salle des calculateurs, le PC de l'artillerie ainsi que le coffre de sûreté contenant les documents secrets pour mettre le fort en état de guerre...

En 1940, les "dessus" du fort ont été bouleversés par des tirs italiens (environ 1200 coups, dont du 210 mm !) en provenance du fort du Chaberton (où mon père, devenu sergent au 6e B.C.A. a séjourné plus tard !). Un coup italien heureux de 149 mm, tiré du Chaberton, a touché de plein fouet la cloche GFM du bloc n°4, ne produisant qu'une éraflure sur l'acier, mais rendant complètement sourd son occupant !

L'ouvrage a néanmoins joué son rôle : le bloc des canons de 75 a tiré environ 300 coups et les Italiens n'ont pas dépassé la ligne de feu des blocs malgré l'artillerie lourde du fort du Chaberton et le déploiement de deux divisions d'infanterie (176 pièces au total).

:cheers:

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Janus

Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de tagnon  Nouveau message 11 Oct 2007, 22:01

Rebonjour Tom,

De mémoire - je ne relis pas ce soir - en juin 1940 le rôle le plus important du Janus a été l'observation et le réglage des tirs de 2 mortiers français de 280, situés à Cervières, et qui ont pris pour cible les tourelles d'artillerie du Chaberton (6 pièces de 149) qui menaçaient directement Briancon. Ces tirs ont détruit les tourelles, et mis hors d'état de nuire le Chaberton.

J'ai visité 2 x le Janus, très impréssionnant, en partie par l'implantation et en effet le réaménagement d'anciennes constructions, et en partie par le site grandiosissime, après une randonnée jusqu'à 2700m, avec crochet vers le Gondran. Depuis la route de Montgenèvre, en contrebas, on voit les embrasures des canons de 90, creusées dans la paroi rocheuse.

La réutilisation de fortif plus ancienne n'est pas unique au Janus: plus près de nous - de moi, à côté du Nord (59) - l'ouvrage Maginot de Maulde, implanté sur un vieux fort éponyme, datant de 1870. D'autres aussi, en particulier en Savoie.

Bonsoir et très amicalement,

Alain


 

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Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de Tom  Nouveau message 11 Oct 2007, 22:40

Merci de ces précisions, tagnon.

Donc, le Chaberton n'a pas pu tirer des projectiles de 210 mm ! De plus, mes infos (issues d'un article de la revue Troupes de montagne) parlaient de 176 pièces d'artillerie pour les deux D.I. italiennes ! J'ai pensé qu'il s'agissait en fait de l'ensemble de l'artillerie mise en oeuvre par les Italiens, avec celle du Chaberton. Désormais, le chiffre me semble exagéré... Qu'en penses-tu ?

:cheers:

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Janus, précisions

Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de tagnon  Nouveau message 12 Oct 2007, 21:25

Bonsoir Tom,

Relecture faite ("La Bataille des Alpes", par Plan et Lefèvre, editions Charles-Lavauzelle, 1982), je trouve ceci, en citant librement:

Dans le Briançonnais, l'attaque Italienne du 11 juin 1940 a été menée par les 2 divisions du 1er C.A. de Turin [je crois que c'était plutôt le IVième corps ndlr]: la 26 D.I. Assieta, et la 2 D.I. Sforzesca, auxquelles étaient rattachés les XVIIième et XXXième Bn de Chemises Noires. Ces unités étaient appuyées par 2 autres divisions, 1 groupement de cavalerie et 1 régiment d'Alpins, en réserve d'Armée. Les opérations se sont limitées aux passages vers Briançon, par Montgenèvre et par Cerveyrette, et ont échoué.

Je n'ai pas trouvé les chiffres de la dotation en artillerie de ces 2 divisions de 1er échelon, mais pour ce front relativement étroit, aux passages nécessairement resserrés, 1 appui-feu par 176 pièces d'artillerie ne me paraît pas exagéré, même s'il faut y inclure les canons du Chaberton: peu nombreux (8 et pas 6) et calibre moyen, mais en situation d'extrème dominance (altitude 3100m) des positions françaises, et fortifiées (mais cuirassements légers, rien de comparable avec les tourelles Maginot).

Par ailleurs, les mortiers français de 280 qui ont neutralisé le Chaberton étaient 4, appartenant à la 6ième Bie du 154ième R.A.P. La 1ère section de 2 pièces tirait depuis Poët-Morand, à 4 km au SE de Briançon, et la 2ième, depuis l'Eyrette, à 1 km de là, le tout à proximité de vieux fort de l'Infernet, faisant partie de la ceinture de Briançon, partiellement réaménagée mais peu modernisée.

C'est avec plaisir et nostalgie que je reparle de cette région, que je connaissais bien, pour y avoir passé de nombreuses vacances familiales, de montagne et de fortif. J'y retournerai peutêtre, (ré-)équipé de mes petits enfants...

Bien amicalement,

Alain


 

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