A la suite de la remarque de Pacificelectric et comme je m'aperçois que le forum sur la ligne Maginot n'existe plus, je me permets d'ouvrir un fil sur la ligne Maginot alpine.
En 1927, prenant conscience de la menace italienne, l'armée française réoccupa les ouvrages du XIXe siècle dans les Alpes. L'année suivante, on commençait à construire le premier gros ouvrage de la ligne Maginot des Alpes, celui de Rimplas, dans les Alpes-Maritimes...
En 1940, la France était la nation la plus performante dans le domaine des fortifications permanentes enterrées. En effet, alors que les Suisses et les Allemands étaient obligés d'utiliser des masques à cartouches filtrantes et de se relier à un cordon d'arrivée d'air aux postes de combat, les Français vivaient dans leurs fortifications comme à l'air libre grâce à un système complexe de surpression d'air dans les blocs de combat.
Cela dit, il existait de grandes différences entre la ligne Maginot du Nord-Est et celle du Sud-Est, dite des Alpes, ne serait-ce que parce que la mission des ouvrages n'était pas la même, notamment du fait de la configuration du terrain.
En raison du manque de place, le nombre de blocs était réduit. Compte tenu des difficultés d'accès aux sites, il n'y avait qu'un bloc d'entrée mixte "hommes-munitions"... Ainsi était-il nécessaire de rassembler le plus possible d'armements dans les blocs de combat...
Parfois, une simple cloche armée d'un F.-M. suffisait à interdire tout un vallon, mais nécessitait une infrastructure souterraine importante pour assurer une occupation permanente...
En général, l'on opta pour la casemate "protection n°3" : 2,50 m de béton armé en toiture et 2,75 m pour l'orillon protégeant le flanquement des embrasures.
Ne pouvant mettre en oeuvre de l'artillerie lourde en haute montagne, on fabriqua un canon court de 75 mm qui pouvait facilement prendre place dans les casemates les plus exiguës et que l'on employa uniquement dans les blocs alpins. Son tube, plus court que celui du canon-obusier modèle 1929, permettait d'effectuer des tirs courbes visant à déloger l'assaillant dans les contre-pentes jusqu'à 6000 m. On l'appela "mortier de 75 modèle 1931". Il était approvisionné en projectiles standard semi-encartouchés dont les douilles étaient plus courtes et pouvaient être munies de quatre charges divisibles.
A L'ATTENTION DE PACIFICELECTRIC : le matériel du train de la ligne Maginot alpine était à peu près semblable à celui de sa grande soeur. Cependant il n'y avait pas de locotracteurs électriques pour la traction, mais des wagonnets type Sud-Est poussés à la main sur une voie Décauville de 0,60 m et pouvant transporter une charge de 300 kg de vivres ou de munitions. Certains ouvrages possédaient un monte-charge ou un téléphérique les reliant à la vallée. L'alimentation électrique était assurée par des moteurs diésels actionnant un alternateur. Il y avait également un système de transmissions par radio et téléphone entre les ouvrages et par transmetteurs d'ordres et téléphone à l'intérieur...