Le Petit caporal a écrit:Je te remercie Loïc pour ton message. Oui évidemment c’est un projet sérieux et qui demande beaucoup de réflexion, ce qui est mon quotidien, je me remet en question chaque jour et je songe à tous les détails possibles. Pour le moment j’axe surtout mon entraînement sur la course qui est mon point faible, la musculation et la force étant en revanche un point fort. Je me donne encore environ un an de réflexion et surtout de préparation avant de tenter ma chance. L’armée a l’air d’avoir quand même pas mal changé depuis la fin de la conscription, en bien en mal c’est un autre débat.
Juste pour t'expliquer un ou deux trucs, à 17 ans révolus, après avoir loupé mon bac "C" ( à l'époque, math, sciences, français, latin) de 6/10ème de point, la première fois - c'était quasiment le cas à près de 30% en 1964!
-, mon Paternel avait conclu, péremptoirement, que je n'étais décidément bon rien et m'avait laissé le choix entre l'armée de terre et la marine! Par tradition familiale, côté de ma mère bretonne, j'avais "opté" pour la marine et signé pour cinq ans. Un petit matin d'octobre, je m'étais retrouvé, après 30 heures de train et la tête dans le fion, avec 500-600 trouducs dans mon genre, sur une place du CFM Hourtin, convié à la joyeuseté du "
fermer vos gueules, ouvrez vos valises!", dans l'heure qui avait suivi, nous nous étions fait ratiboisé, à la chaine, la "calebasse" par de supposés promus "coiffeurs" de M***e, passés à la douche, défiler à l'habillement pour se faire attribuer deux bleus de travail, deux bachis, deux paires de pompes, deux slips - une horreur! - et deux paires de chaussettes - dans la Royale, la finition et l'ajustement des tenues de sortie était heureusement du ressort du maitre -tailleur... qui avait trois semaines pour les fignoler!
-... pour nous retrouver dans des chambrées de 60 plumards ( 2 rangées de 10 plumards à trois niveaux)!
Crois-moi, quand tu venais de te quitter ta chambre d'adolescent +/- boutonneux, nettoyée consciencieusement et quotidiennement par une bonne (comme on disait, dans le temps) à plein temps, çà faisait tout drôle! Le "chevalier Bayard" ou le "corsaire Surcouf" que tu t'imaginais devenir, en prenait un sacré coup!
Après, tu t’efforçais de suivre le "groupe" et, entre deux exercices de sport "à la c...", de manœuvres en groupe et de maniement d'armes, tu te cognais les interminables séries de test de sélection "intellectuelles", qui permettaient à la Marine de trier le troupeau de 500-600... à la fin, nous nous étions retrouvés à 12 (!), mais, à l'époque, même les "ratés" au Bac dans mon genre, constituaient de vraies raretés au sein des engagés!
J'arrête-là, mais, si l'Armée, en général, est ou était un environnement globalement sympa - la preuve, j'avais rempilé! - il vaut mieux accepter la vie en communauté, réglée quotidiennement par la discipline, l'ordonnance militaire et, souvent, un environnement de "trouducs" gradés, sachant qu'il faut quelques années avant d'être, soi-même, un "heureux" membre de cette bande d'abrutis galonnés!
Les volants, particulièrement, les pilotes sortis du rang (engagement direct) sont très rares - c'est trois ans minimum de formation de base, avec, à la clé, une sélection impitoyable -. En ce qui concerne les commandos, je ne connais que les Commandos-Marines, dans la Royale, c'est du même tabac. Il faut, d'abord, passer par le BE de fusilier-marin, y acquérir un (très gros) minimum d'expérience, pour que sa candidature soit proposée au cours (de base!) des Commandos... de mémoire, 9 à 12 semaines, avec un taux d'attrition qui varie, au mieux, de 2 à 3 "survivants " sur 10 "candidats"!... et ces semaines de sélection ne sont qu'un "aimable" camp de vacances, comparés aux neuf à douze mois de spécialisation que se cognent, après, les promus commandos.