Le Petit caporal a écrit:Oui je me suis mal exprimé à la fois pour "unité d'instruction" ...
Les unités allemandes, classées "
Lehr" étaient, avant tout et à l'origine, des "laboratoires" d'association de compétences (faisabilité, recherche d'efficacité, de coordination, etc.).
Dans ce cadre, on a pour exemple, en avril 1940, la subordination - au départ, provisoire, mais qui deviendra définitive à l'été 1940 - de la
StuG-Batterie 640 à l'
IR (mot.) Großdeutschland, dont l'un de ses bataillons était, lui-même, classé "
Lehr", alors que, initialement, la batterie était sensée être subordonnée à une formation de
Gebirgsjäger - une unité, elle-même, considérée comme "pointue" et performante -.
Déjà, là, on constate que le concept de base qui avait amené à créer les batteries de canons d'assaut, à savoir constituer l'appui-feu '"indispensable" des I
nfanteriedivisionen - les
Gebirgsjäger en faisaient partie -, pour rééquilibrer le jeu avec les troupes motorisées et blindées, sensées, elles, bénéficier de l'appui -feu des blindés, notamment celui des
Panzer IV, conçus, au départ, pour ce rôle, était, plus ou moins, "parti en saucisse"! La subordination "originale", en mars 1940, de la
Batterie 640 à une unité piétonne (d'active et de qualité) de
Gebirgsjäger satisfaisait, pleinement, à la logique du concept de base, mais beaucoup moins, quand, au final, elle avait été subordonnée à un régiment de fusiliers motorisés, qui, lui, était sensé bénéficier de l'appui-feu des
Panzer-Divisionen, regroupées au sein du "
Gruppe Kleist"!
Il est plus que probable que, alors, la mobilité mécanique de la
Sturmbatterie avait été considérée comme essentielle, dans le cadre (spécifique) de l'offensive (
Fall Gelb), axée essentiellement sur la vitesse de progression des formations. A l'inverse, la distribution des
Batterien, puis des
StuG-Abteilungen avait été beaucoup plus orthodoxe, lors des Opérations
Weisung 25 &
Marita, dans les Balkans, au printemps 1941 (notamment devant la ligne fortifiée Metaxas).
Encore une fois, on retrouve, en mai 1940, le supposé aimable boxon militaire allemand, qui pouvait exister entre une théorie (figée) d'emploi et la réalité des besoins. Dans les faits, la
Wehrmacht, héritière de l'armée impériale, s'en dépatouillait fort bien - au passage, cette dichotomie entre théorie et pratique met, encore, de nos jours, dans le vent, certains historiens, notamment, français, qui, de par leur culture militaire (quelque en soit la qualité!), perdent, parfois, leur "latin", face aux "bricolages" opérationnels allemands, qui constituent ce que j'appelle, familièrement, la "
valse des unités"! -
Il existe, également, des différences historiques très subtiles et importantes dans le fonctionnement hiérarchique allemand. Les plans étaient préalablement discuter (librement), voire corrigés, en incluant les avis des officiers subalternes et des sous-officiers supérieurs, au niveau régimentaire ou divisionnaire. A la date du déclenchement de l'opération, par contre, quelque en était la teneur et la mission, les objectifs essentiels n'étaient plus "contestables", mais, même, au niveau de la compagnie, selon les circonstances, le "patron" avait (presque) tout loisir - à ses risques et périls hiérarchiques!
- de tenter de modifier le cours des événements, en fonction de la situation et des "obstacles" réellement rencontrés. Cette souplesse de réaction hiérarchique avait très largement sauvé "les fesses" de l'armée allemande, entre 1939 et 1945.