Dog Red a écrit:Alors une question...
Après la chute de la Pologne, la Panzerwaffe prend conscience de la faiblesse de ses Pz.I et II. Au printemps 1940, les chars légers sont encore présents en masse au sein des Pz.-Div. mais cette masse compense sa faiblesse offensive par une grande capacité de manoeuvre.
En l’occurrence, et pour en revenir à la réflexion de Didier, pourrait-on dire que la masse concentrée au Schwerpunkt a donné la victoire en mai 1940 mais les campagnes de Pologne et de France ont convaincus les Allemands de faire évoluer leurs divisions vers une masse plus réduite mais plus offensive en évoluant vers les Pz.III et IV ?
Allez, hop! La petite mise en jambes matinale! ...
Pour une meilleure compréhension, j'ai réorganisé le tableau de dotation Fall Gelb (10.05.1940), que j'avais posté, hier, en positionnant les Pz.Div. , selon leur position de départ, du nord au sud , et je rajoute une carte schématique (empruntée au "Panzertruppen", tome I, Jentz-Doyle). Sous cette forme, il est plus facile d'apprécier leurs dotations en fonction de leurs missions.
Si on met à part la 9. Pz. qui opèrera aux Pays-Bas, on constate que les plus importantes concentrations de Pz.I étaient dans les 4. - 3. .& 5. Pz.Div., qui pénètreront par le nord-est de la Belgique, alors que celles du Gruppe Kleist, qui passeront, plus au sud, par les Ardennes, en comptent, au maximum, 40/50 - la 6. Pz. & la 8. Pz., dotées de 35 (t) ou de 38 (t), n'en alignant aucun -.
Effectifs au sein du Gruppe Kleist :
6. Pz. : 223 - 8.Pz. : 212 - 1. Pz. : 256 - 2. Pz.: 266 - 10. Pz.: 265 ; les deux premières ont un Panzer-Regiment à 3 Abteilungen (voir ci-dessous), les autres, une Panzer-Brigade à 2 régiments de deux Abteilungen.
Pour mémoire, la 6. Pz.Div. est l'ex- 1. leichte Division (conversion 09/39), la 7. Pz.Div., ex-2. le.Div. , la 8. Pz., ex-3. le. Div. (conversion 10/39), la 9. Pz., ex-4.le.Div. (conversion 01/40) - NOTA : la 9. Pz. aligne un unique Panzer-Regiment (Pz.Rgt.33) à
deux Abteilungen, de trois compagnies (2 légères + 1 moyenne), c'est la seule à avoir cette organisation; au passage, j'ai corrigé le tableau, où je lui avait attribué, par erreur, 3 Abteilungen!
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La 9. Pz.Div., de par sa structure, préfigure l'organisation-type avec un unique régiment à deux Abteilungen, mais sa généralisation prendra du temps (en 1943, ce ne sera , toujours pas réglé!).
Le Westfeldzug de mai-juin 40, confirmera les premières analyses effectuées après la Campagne de Pologne... La Panzer-Brigade, à deux régiments, est un outil lourd à gérer en situation de combat, mais, un, l'armée allemande n'avait pas trop le temps, entre septembre 39 et avril 1940, de revoir complètement sa copie. Elle s'est "contentée" de convertir ses 4 leichte-Divisionen, à l'organisation pas franchement convaincante, en Pz.Div., mais selon une structure "simplifiée" ( 1 seul Régiment à trois Abteilungen)... quant à la 9. Pz. (ex- 4. leichte) ... Ben, on avait ni trop le temps de lui coller et "instruire" une troisième Abteilung, ni une production suffisante! Au final, son organisation particulière se révèlera être une excellente base de référence.
Grosso modo, les Schnelle Truppen courront "derrière" les évènements!
En septembre 1939, c'était trop tôt; en 39-40, elle n'avait pas vraiment le temps ; la mise sur pied d'une Panzer-Division exigeait de nombreuses composantes (Panzer-Infanterie, Panzer-Aufklärungs, Panzer-Artillerie, parc de matériels roulants, Flak, etc.), mais durant l'hiver 39-40, l'armée allemande en est encore à lever des vagues de conscription pour constituer des divisions d'infanterie et, franchement, plus on s'approche du mois d'avril 1940, plus elles sont composées de "bouts de ficelle". De surcroit, la production de matériel "lourd" ou roulant ne suit pas.
La "trève" juillet 40-avril 41 aurait du lui permettre de se préparer "au mieux", pour les futures campagnes, mais les pertes en matériels avaient été conséquentes au printemps 40 (plus de 800 blindés définitivement dézingués, et pas loin du double à renvoyer en usine pour réparation), or, dans les usines, les temps de réparations empiètent sur la production de matériel neuf. En plus, il a fallu constituer des troupes d'occupation, çà bouffe du potentiel "piou-piou". Pour former "correctement" un membre breveté d'équipage de char (conducteur, pointeur-tireur, radio, chef de bord), entre l'instruction de base (12 semaines) , sa spécialisation, plus un temps d'immersion indispensable dans son unité combattante, on atteint rapidement le semestre!
La décision de frapper à l'Est date, en gros, de la mi-novembre 1940. En janvier 1941, il va falloir expédier de toute urgence, une force blindée, constituée à la va-vite, pour sauver les fesses aux Italiens, qui prennent veste sur veste en Afrique du Nord. En même temps, les initiatives malheureuses de Benito, dans les Balkans, ont eu pour conséquence l'envoi d'un corps expéditionnaire britannique en Grèce. Dodolf voulait éviter de mettre les pieds dans le "piège à c..." balkan, mais, là, désormais, c'est rapé! Donc, nécessité de détacher des unités blindées pour l'Opération Marita! En plus, la Yougoslavie, un jour, s'aligne sur Berlin, le lendemain, se pose des questions existentielles et, pour finir, bascule dans le coup d'état qui, lui, s'affiche, clairement, opposé à Berlin! En huit jours, il faudra monté de toutes pièces Weisung 25! Comment voulez-vous, dans de telles conditions, Cher Ami, réorganiser tranquillement vos unités blindés ? ...Je ne vous le fait pas dire!
Au printemps 1941, le Panzerounet I n'est, officiellement, plus en dotation dans les Panzer-Divisionen, mais comme la pomme dans le calva des Tontons Flingueurs... "il y en a, aussi"!
Le Panzer II est affecté aux missions d'éclairage... oui, mais pour çà, il faudrait avoir une production de Panzer III, le véhicule de peloton de combat (Zugwagen - Z.W.), suffisante! Etc.
Quand on compare le nombre de Panzer engagés en mai 1940, avec celui de juin 1941, dans le cadre de Barbarossa, il y a, certes, un peu plus de mille Panzerounets de rab (40%), mais le front à couvrir est près trois à quatre fois plus grand, sachant qu'il y a, désormais, le double de divisions blindées, ce qui, sur la base des forces déployées en 1940 (sans distinction de modèle de Panzerounet), aurait dû déboucher sur un effectif de l'ordre 6000 Panzer, mais on en est très loin!