Post Numéro: 12 de tietie007 14 Aoû 2008, 07:21
A noter dans le Magazine 2nde Guerre Mondiale, n°21, août-septembre 2008, un article très intéressant de David Zambon, sur L'itinéraire d'un capitaine des Alpini, Franco Prosperi.
En 1942, assigné à la 57e compagnie du bataillon Verona, il part le 28 juillet 1942 de la garde d'Asti pour arriver à Novo Gorlovka, le 11 août, en Russie méridionale.
Les camions prévus par les allemands ne sont pas au rendez-vous, et c'est à pieds que les Alpini monte au front. Une offensive russe est déclenchée sur le Don dans le secteur du XXXV Corpo d'Armata italien, dès le 17 août, et deux bataillons du 6e Régiment ont été renvoyés en renfort. Les pertes italiennes au niveau des officiers ont été de 100%, et devant le manque de cadre, Prosperi est promu commandant de la 54e compagnie du Bataillon Vestone !!
Prosperi raconte alors la terrible bataille suite à l'Opération Uranus, destinée à encercler la 6 armée de Paulus à Stalingrad. Le Corpo d'Armata Alpino du général Gabriele Nasci, composé des divisions Tridentina, Julia, Cuneense et Vicenza (cette dernière non Alpine, composée de soldats âges et privée de son régiment d'artillerie.), qui occupe le cours supérieur du Don, entre Babka et Novo Kalitva.
Pour anéantir le corps alpin italien, les russes, le 13 janvier 1943, lancent l'opération Ostrogosk-Rossosk, avec une supériorité écrasante. Les italiens repoussent l'attaque au prix d'énormes pertes. Mais la 2e Armée Hongroise cède et déséquilibre tout le front.
Prosperi raconte alors l'effroyable retraite des troupes italiennes encerclées, mais qui vont rompre l'étau soviétique à Nikolajevka, le 25 janvier.
Près de 60% des effecifs du Corps Alpin italien ont été perdus durant la retraite.
Après l'armistice du 8 septembre 1943, Franco Prosperi sera interné par les allemands dans le nord du Reich. Il est décédé en 1995.
De ce témoignage, on peut relever deux aspects :
1) Le manque de moyens matériels des allemands, puisque les renforts italiens manquent de camions pour être acheminés sur le front et qui confirment, une nouvelle fois, que la Wehrmacht et ses alliés manquent cruellement de mobilité sur le front de l'Est.
2) La combativité des unités italiennes. En effet, l'ARMIR est constitué d'unité d'élite, et les troupes transalpines, malgré un déficit en matériel lourd flagrant, se sont battus avec acharnement.