RF16 a écrit:Sujet ancien, mais qui m'interpelle. Une tombe? Oui, peut être mais un corps poussé dedans à la va vite, face contre terre, sans arme (c'est pas précisé dans l'article mais au vu de la photo on ne voit rien). De plus, la plaque d'identité était toujours présente..
Je penserais plutôt pour une exécution en bonne et due forme, avec le corps placé vite faite fait dans la tombe.
Connais t'on son nom? Avec la plaque, ça devrait être facile de lancer une recherche et voir ce que les autorités concernées ont conclu en son temps (disparu, enterré à tel endoit etc etc)
Les plaques d'identité métalliques, généralement, portées au poignet dans l'armée française et, le plus souvent, autour du cou dans les autres armées, comportent deux éléments séparés par une "pré-frappe" qui facilite leur dissociation. A la mort du porteur - quand on la retrouve -, le personnel, en charge de la corvée d'inhumation, casse ladite plaque, laisse la partie avec sa chaine sur le défunt et transmet l'autre à l'administration de son unité, qui fera remonter l'information aux services idoines.
En ce qui concerne l'armée allemande, jusqu'en décembre 1944, la gestion des "Morts", Disparus" ou "Prisonniers avait été des plus pointilleuses et relativement proche de la réalité, sauf sur le Front Est, où il n'y avait aucun retour d'information sur les "Prisonniers", faute d'accord avec les Russes sur l'application des Conventions de Genève, tous, dès lors, classés d'office "Disparus". Les Allemands avaient, ainsi, du "patienter" jusqu'aux années 1955-1956 pour, plus ou moins, mettre à jour leurs "statistiques".
A l'inverse, côté Ouest, quand, en fonction de la situation et du temps disponible, on avait le temps, quelque soit le camps, de procéder à un ensevelissement dans une fosse commune ou une "tombe" isolée, il était de règle de récupérer la moitié détachable de la plaque d'identité des morts, puis de la transmettre aux service du CCIR, qui, lui, se chargeait d'informer le camp adverse concerné, selon la procédure à laquelle avaient adhéré les Allemands et Alliés occidentaux.
Cà, c'est sur le papier! Après, il convient de prendre en compte le cas du pauvre "pinpin" pulvérisé par un obus d'artillerie, dont le corps est littéralement éparpillé et sa plaque introuvable, celui du "Gars" qui se fait dézinguer la tête ou le bras porteur de ladite plaque, toute aussi, introuvable, etc.
Selon le contexte "ambiant", les populations civiles locales procédaient, également, si nécessaire, à des mises en terre rapides, ne seraient-ce que pour éviter certains risques d'épidémie. Sauf que , là, ils étaient très rarement informés de la procédure des plaques d'identité et, de toute manière, procédaient à des inhumations "bâclées", notamment, quand il s'agissait de "l'Ennemi".
En parlant des plaques d'identité, elles étaient le plus souvent gravées par leur "propriétaires", qui se retrouvaient, un soir, dans leur chambrée de "fraiches recrues", avec un jeu de poinçons, un marteau ... et vogue la galère! C'était mon cas, comme celui de mes camarades, dans "la Royale" des années 60. Autant dire que le "travail de gravure" était souvent bâclé et que, même, fraichement poinçonnées, certaines étaient, déjà, très compliquées à déchiffrer
. Je te laisse imaginer quel aurait pu être leur état, 70 ans plus tard!
Si on souhaitait une jolie plaque d'identité, soigneusement gravée, il fallait, dès lors, faire appel à une officine spécialisée et payante, pratique des plus rares!